Chroniques de l’aviation – Ardèche 1939-1945

LA VIE AERONAUTIQUE ET SES EVENEMENTS
DANS
LE DEPARTEMENT DE L’ARDECHE

Paul MATHEVET

Le CERCLE AERONAUTIQUE LOUIS MOUILLARD (CALM), du nom d’un précurseur de l’Aéronautique, natif de Lyon, se doit de pérenniser la MEMOIRE des personnes, des faits et des événements liés à l’Aéronautique en Rhône-Alpes.

La compilation de recueil de textes et de documents pris dans les journaux locaux, mais aussi dans des revues aéronautiques à parution nationale, telles que : La Vie Aérienne, Aviation Magazine et Les Ailes, ainsi que dans la visualisation de nombreux sites Internet, nous a permis de relever les principaux faits et événements aéronautiques survenus dans le département de l’Ardèche des débuts de l’Aéronautique à nos jours.

Nous vous les présentons sous un aspect synthétique et chronologique sous forme de chroniques.

La définition du mot CHRONIQUE dans le dictionnaire Larousse : « Récit dans lequel les faits sont enregistrés dans l’ordre chronologique. » Une chronique est une succession de récits. Un récit ne comporte pas ou peu d’illustration.

Il appartiendra aux futures générations de pérenniser ces chroniques.

Contacts https://calm3.jimdofree.com/

Lien vers le site ‘Aérostèles’ pour localisation et identification du lieu de Mémoire
https://www.aerosteles.net/stelefr-aubenas-acier

Lien vers un site Internet
http://patrimoine.gadz.org/gadz/odier.htm

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LA SECONDE GUERRE MONDIALE

1er septembre 1939, déclaration de la guerre à l’Allemagne et début de la Deuxième Guerre mondiale.

3 septembre 1939, tout trafic aérien civil et commercial est interdit.

15 décembre 1939, en milieu de journée, par temps de neige, le Caudron Simoun n°345 de l’Ecole de pilotage d’Istres, fait un atterrissage forcé à proximité du hameau de Mallevieille sur la commune de Lesperon, à proximité de Langogne. Les deux membres d’équipage sortent indemnes de cet accident.
L’appareil fait partie d’un vol de convoyage d’une centaine d’aéronefs entre les bases aériennes d’Avord et d’Istres. Ce jour-là, l’Armée de l’Air perd un grand nombre de ses appareils, de tous les types, (plus de soixante dix), par suite de l’inexpérience de ses pilotes et de l’aggravation rapide des conditions météorologiques sur la vallée du Rhône. C’est la radio allemande par la voix du speaker de Radio-Stuttgart qui annonce le désastre. Cet événement est resté longtemps frappé du secret d’Etat, la Deuxième Guerre Mondiale avait, en effet, commencée trois mois plus tôt.

2 juin 1940, dans la matinée, nouvelle offensive de l’aviation allemande. Notre aviation de chasse est surprise par la présence de chasseurs Messerschmitt 110 qui accompagnent les bombardiers ennemis. De furieux combats aériens vont se dérouler dans le ciel de la région.
En Ardèche, les cibles des bombardiers allemands sont :
à 9 heures, à Beauchastel, vingt bombes coupent la voie ferrée Lyon-Le Teil. On compte : deux morts et un blessé.
à 9 heures, sept bombes tombent au quartier du Lac à Privas.

Environs du 15 juin 1940, trois avions de chasse (probablement du type Dewoitine 520) font un atterrissage forcé, l’un au quartier de La Tauleigne, et les deux autres au quartier des Rognons, sur la commune de Cros de Géorand. Les pilotes, indemnes, auraient saboté leurs appareils avant de se faire conduire en taxi au Puy en Velay.
19 juin 1940, le bimoteur Potez 63/11 n°196, appartenant au Groupe de Reconnaissance 2/14, basé sur le terrain d’Orange-Plan de Dieu, est désigné pour effectuer une mission de reconnaissance à vue sur une zone s’étendant de la vallée du Rhône à la vallée de la Loire. En remontant la vallée du Rhône, l’appareil rencontre des conditions météorologiques de plus en plus médiocres. Vers 6 heures 30, à hauteur de Tournon sur Rhône, dans le brouillard, le pilote perd le contrôle de son appareil. Ce dernier part en vrille et s’écrase au sol sur la commune de Cheminas. L’équipage qui se compose du sergent Frayssines, pilote, du lieutenant Cochetel, observateur et du sergent Coulommiers, radio-mitrailleur, saute en parachute. Si la descente des deux premiers membres d’équipage se déroule normalement, le sergent Coulommiers s’écrase au sol, son parachute s’étant mis en torche. Une plaque dans l’église de Cheminas honore la mémoire de cet aviateur.
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19 juin 1940, dans la matinée, un bimoteur Dornier 17 de la Luftwaffe, qui descend la vallée du Rhône en direction de Valence, est attaqué par la patrouille d’alerte du Groupe de Chasse III/I, équipée de Morane 406. L’appareil est sérieusement touché par les tirs du Lieutenant Trariel, mais il parvient à s’échapper dans les nuages. Le Commandant de Laveissière, Chef du Groupe de Reconnaissance 2/14, qui participe, ce matin là, à la recherche de son appareil accidenté à Cheminas, confirme avoir vu l’avion allemand qui a fait un atterrissage forcé, près de Tournon, et que l’équipage a été fait prisonnier. A ce jour, nous n’avons pu localiser le lieu de cet atterrissage forcé.
22 juin 1940, l’armistice avec l’Allemagne est signé, ce qui n’empêche pas l’armée allemande de pousser son avance jusqu’à Saint Jean de Muzols.

24 juin 1940, à Annonay, la bataille fait rage entre la 4° Panzerdivision et la 1° Brigade de spahis.

4 juillet 1940, l’Armée allemande quitte l’Ardèche, qui reste en ‘zone libre’.

11 novembre 1942, en réponse au débarquement anglo-américain en Afrique du Nord, l’armée allemande franchit la ligne de démarcation qui sépare la France occupée de la ‘zone libre’.

Eté 1943, au cœur du haut-plateau cévenol, sur la commune de Devesset, une cuvette est la source de l’Eyrieux. Cette cuvette marécageuse (devenue de nos jours le lac de Devesset très prisé par les activités aquatiques) est bordée de prairies au nord et à l’est, alors que la partie méridionale est plus boisée. C’est dans ces prairies, au nord de la cuvette, depuis la ferme Rousset que sont positionnés les feux de signalisation pour la réception des parachutages. De l’autre côté de la cuvette, des entreprises françaises sous la surveillance de soldats allemands réalisent des travaux. Au début de 1943, les services des Ponts et Chaussées de Tournon sur Rhône dressent les plans et supervisent les travaux d’aménagement de bâtiments pour le compte de l’armée allemande sur la commune de Devesset (1100 mètres). Afin de n’être pas soumis au Service du Travail Obligatoire en Allemagne, des ouvriers sont embauchés sur le plan local, les travaux débutent au cours de l’été 1943. Il se murmure dans le pays que les Allemands construisent un camp de concentration. En fait, Les travaux consistent en la construction de la station radar ‘Tapir’ n°346, au lieu dit Mayfriches en vue d’accueillir deux radars Wurzburg Riese. Mais devant la rigueur du climat et un environnement hostile, ceux-ci sont ralentis au début 1944. Cette station dépendait en mai 1943 du III.Abtellung du Luftnachrichten-Regiment 213, et au 1er janvier 1944 rattachée au II. Abtellung du Luftnachrichten-Regiment 51. La FlugmeldeLeit Kompanie était stationnée à Tournon sur Rhône. La station ne sera jamais opérationnelle.
De nos jours, une colonie de vacances ‘Les Bleuts’ a été édifié sur les lieux de la station et une partie des bâtiments sont repris dans les bâtiments actuels. Dans les années 80, on pouvait voir l’ emplacement du radar Wurzburg qui se situait à 1500 mètres à l’est de la station et le deuxième a été submergé par les eaux d’un lac artificiel créé.
Aucune action armée n’a eu lieu à proximité des lieux de parachutages…! Les soldats allemands abandonnent les lieux aux environs du 20 août 1944.

A l’origine, Au cours de l’été 1943, les Allemands débutent les travaux d’une station radar à proximité de Lagorce. Mais rapidement, en fin d’automne 1943, ils abandonnent ce site pour celui de la plaine d’ Aurèle, à 3 kilomètres de Saint Remèze. Cette station dénommé ‘Alligator’est prévue pour accueillir deux radars Wurzburg et trois radars Freya. Au cours de l’hiver 1943/1944, Monsieur Loew, ingénieur militaire allemand, s’installe au village de Saint Remèze pour diriger les travaux d’aménagement d’une station radar. Tout le site est neutralisé et interdit à la circulation: l’ensemble du site est entouré de fils de fer barbelés, la route traversant la plaine d’ Aurèle est interdite à la circulation, différents lieux sont minés. Seuls de rares exploitants agricoles sont autorisés à pénétrer temporairement sur le site pour leurs travaux des champs. Ce site était protégé par des canons antiaériens 2,5 cm Flak Hotchkiss. 38 (anciens canons antiaériens monotube français Hotchkiss de 25 mm).
Durant le printemps 1944, les travaux d’aménagement, particulièrement les installations techniques, sont menées avec rapidité et une garnison allemande prend possession des lieux. Il semble que le fonctionnement de la station ait été confié à la 13° Compagnie du 51° Régiment de transmissions de la Luftwaffe. La station n’a été opérationnelle que quelques jours avant le débarquement allié en Europe, le 6 jun 1944.
De bonne heure dans la matinée du 16 août 1944, plusieurs groupes de résistants se mettent en place en vue d’attaquer la station radar. Vers 8 h, deux émissaires des résistants portent un ultimatum au commandant de la station afin qu’il se rende. Pour toute réponse, les Allemands tirent sur les émissaires. A 11 h 30, les résistants passent à l’attaque, mais les Allemands fortement retranchés, disposent d’armes lourdes et de canons pour répondre. Dotés d’armes légères, les résistants disposent toutefois d’un bazooka. Une douzaine de torpilles tirées par le bazooka détruisent les installations techniques. L’ordre de repli est donné aux résistants à 15 h. Dans l’après-midi, afin de soutenir la garnison assiégée, 7 Messerschmitt 109 de la II./JG 77 décollent de la base aérienne d’ Orange-Caritat afin de mitrailler les résistants.
Le 20 août 1944, les Allemands dynamitent les installations techniques et incendient les baraquements.

20 octobre 1943, en cours d’après-midi, un avion allemand, qui vole très bas, en direction du sud, heurte le câble du bac à traille qui traversait le Rhône entre Cruas et La Coucourde, puis a explosé en vol, avant de disparaître dans le fleuve Il s’agit du Dornier 217 K-3, Werk Nummer 7704, appartenant à III./KG 100. L’équipage périt noyé : Lt Kammer Richard, Uffz Fliskinger Gottfried (08/12/21), Uffz Immish Hans (20/04/20) et Obgefr Pieper Ulrich (28/05/1923). Ils sont inhumés au cimetière militaire allemand de Dagneux (Ain)

Nuit du 3 au 4 novembre 1943, le Handley Page Halifax Mk II, serial DT-726, code NF-H, du 138 Squadron de la Royal Air Force, décolle du terrain de Tempsford à 19 h 20 pour une mission de parachutage à la Résistance (Opération JOHN 13). L’appareil heurte un éperon rocheux au lieu-dit Les Rochers de Bourboulas à la crête des Quatre Vios, sur la commune de Marcols les Eaux. Le seul rescapé s’évade, Sgt John Brough, mais sept membres d’équipage trouvent la mort : P/O Jacques Barthelemy 159713 radio, P/O Henry Fitzgerald Hodges 158788, F/S Reginald Lance Nott 425736 RAAF, Sgt Harold Thomas Penfold R/84289 mécanicien, RCAF, F/O Ronald Edward Pulling 133087 bombardier, F/S Harry Smith 522641 navigateur sont inhumés dans le cimetière de Marcols les Eaux . Un officier américain présent à bord, le Cap. Estes, est inhumé au cimetière militaire américain de Draguignan. Le Sgt John Brough confié aux responsables régionaux de la Section Atterrissage-Parachutage de la Résistance sera rapatrié en Angleterre, dans la nuit du 8 au 9 février 1944, à partir du terrain d’atterrissage «Orion». Le vol se fera à partir d’un Hudson à bord duquel Lucie et Raymond Aubrac ont pris place. Le Sgt Brough décède en septembre 1994, ses cendres sont dispersées près de ses camarades qui reposent dans le cimetière de Marcols les Eaux.
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Une plaque commémorative inaugurée, le 16 juillet 1944, sur le Rocher de Bourboulas, honore la mémoire de ces aviateurs.
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5 février 1944, la BBC diffuse le message ‘Le circuit est fermé, trois fois’ annonçant un parachutage sur le terrain ‘Acanthe’ à proximité du Mont Gerbier de Jonc. Par une forte tempête de neige et un froid extrême, l’équipe de réception attend en vain. C’est dans la nuit du 7 au 8 février, sur ce même terrain ‘Acanthe’, que le parachutage a lieu.

9 mars 1944, le message ‘Le sol est meuble’ annonce un parachutage sur le terrain ‘Ail’, près du village de Prats, à une quinzaine de kilomètres au sud-ouest de Tournon. Une partie de l’équipe de réception de Tain l’Hermitage, responsable de l’opération, est défaillante, ce sont trois responsables régionaux de la SAP qui regroupent les 15 containers et colis dispersés par le vent dans des lieux accidentés.

Nuit du 18 au 19 mars 1944, sur le terrain ‘Afficheur’, le message ‘Le voyageur viendra ce soir’ annonce un parachutage près du hameau de Vergne sur la commune de Saint Christol, à quelques kilomètres au sud du Cheylard. Tout le monde était au courant de ce parachutage y compris les Allemands. Présents sur le terrain, ils s’emparèrent des colis au cours d’un accrochage avec les Résistants.

22 mars 1944, la BBC diffuse le message ‘La fumée noircit la façade’ qui annonce un parachutage sur le terrain ‘Albatros’ à l’est de Bourg Saint Andéol. En arrivant sur le lieu du parachutage, le comité de réception découvre que le site est occupé par les Allemands. Ce terrain avait été repéré et homologué, au début de 1943. Au cours de l’année, sur ce vaste plateau désertique, les Allemands débutèrent la construction d’une importante base radar. A la dernière minute, le comité de réception de la SAP informa l’avion que l’opération de largage aurait lieu sur le terrain ‘Acier’ près d’Aubenas.
Ce terrain se situe sur le plateau de Lanas, à 5 kilomètres au sud d’Aubenas (actuel aérodrome d’Aubenas-Lanas). L’appareil survole trois fois le terrain plongé dans la nuit noire, mais la présence du système Eureka permet un parachutage dans d’excellentes conditions, message ‘La fumée noircit la façade’, pour le compte du BCRA ; arrivée : radio Jean-Noël Cabouat alias Courbe alias Cardiode, ainsi que 15 containers, 4 paquets et un petit container d’argent pour ‘Procureur’.

Nuit du 25 au 26 mars 1944, sur le terrain ‘Argus’, à proximité de Saint Remèze, le parachutage est reportée sur le terrain ‘Acier’, il en est de même pour l’opération du 26 au 27 mars prévue sur le terrain ‘Albatros’ qui est reportée sur le terrain ‘Acier’.

Nuit du 1er au 2 avril 1944, le message ‘La moisson est proche’, annonce un nouveau parachutage sur le terrain ‘Albatros’. Ce terrain étant occupé par les Allemands, l’opération est reportée sur le terrain ‘Acier’ où il est reçu 15 containers et 5 colis.

Nuit du 10 au 11 avril 1944, tout un parachutage, non prévu, atterrit sur les installations brillamment éclairées des mines de Sallefermouze (Banne) aux confins du Gard et de l’Ardèche.

26 mai 1944, un avion se débarrasse de son chargement de containers sur des feux de charbonniers sur la commune de Péreyres dans le canton de Burzet.

Mai 1944, il est signalé des parachutages dans le sud de la montagne ardéchoise sur le plateau de Montselgues, à l’ouest de Largentière.

8 juin 1944, aux environs de Chalan, à 2 kilomètres au sud-ouest de Beauvène, à 7 kilomètres au sud-est du Cheylard et à 8,5 kilomètres au nord-ouest de Saint Sauveur de Montagut, sur DZ Cabriolet/Acanthe (44°51’59’’N – 04°29’41’’E), pour le compte du BCRA, mission 3, parachutage d’un agent, à partir d’un Halifax du Squadron 624 de la Royal Air Force piloté par F/Sgt Atkin ; arrivée : saboteur François Aucourt alias Yole pseudo Francis Augagneur.

Nuit du 8 au 9 juin 1944, trois avions sont attendus par la 7101 ème Compagnie des FTP sur le terrain de parachutage Adjoint, près du Gerbier de Jonc dans l’Ardèche. Un épais brouillard fait que ces avions ne se présentent pas. Par contre, un avion inattendu sur ce terrain, en provenance d’Alger, largue matériel et l’agent Isotherme (Commandant Vivier), ce dernier pensait être dans le Cantal, près du Mont Mouchet, sur le terrain Plongeon qui devait être le lieu de parachutage.

14 juin 1944, sur cette même DZ Cabriolet/Acanthe, le message «Le circuit est fermé x fois» «La vaseline est mentholée», annonce pour le compte du SOE RF/BCRA, l’opération Pectoral, parachutages d’agents, à la réception Pierre Casanova alias Marcel et Henri Rozan alias Mandoline alias René ; arrivées : Commandant Jean-Paul Vaucher alias Pectoral, Major Chasset alias Transept, saboteur William Massey alias Surplis pseudo Roland Macé et radio André Lucaire alias Jolie-Coeur alias Tourterelle.

23 juin 1944, Daniel Decot dans son ouvrage ‘Pilotes français sur la Vallée du Rhône’ relate : «un bimoteur allemand s’écrasa de nuit, près d’Issanlas, le 23 juin 1944. Décrit par les témoins, il pourrait s’agir d’un Dornier 217, d’autant que parmi les débris éparpillés, on retrouva une torpille et un canot pneumatique. Or, des Dornier 217 furent affectés à l’attaque des convois maritimes alliés en Méditerranée. L’équipage de quatre hommes se parachuta-t-il avant l’écrasement de l’appareil ? car aucun corps ne fut retrouvé ».
Nuit du 24 au 25 juin 1944, le Halifax II, code P, serial JP-240, du 624 Squadron de la Royal Air Force, décolle de Blida pour une mission de parachutage à la Résistance. L’appareil s’écrase au sol au lieu dit Pierre Noire sur la commune de Saint Vincent de Barrès. Les 8 membres d’équipage qui trouvent la mort : W/O Llyod Weldon Burnside R/161811 navigateur RCAF, Sgt William Charles Ellis R/156577 mécanicien RCAF, F/S Dalton Morgan Corbett R/170887 RCAF, F/O Robert Howard Sneath J/27859 bombardier RCAF, F/S Francis Anthony Coady R/198799 mitrailleur RCAF, Sgt Robert William Whitelman 1622627 mitrailleur, W/O Earl Duncan McDermid R/162752 pilote RCAF, sont inhumés au cimetière de Saint Vincent de Barrès avant d’être réinhumés au cimetière de Mazargues. Seul le Cap Brian George Dalziel 96709 passager Bn. The London Scottish, n’est pas inhumé à Mazargues. Une plaque commémorative sur le Monument aux Morts de Saint Vincent de Barrès
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et une stèle sur le lieu du crash .
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25 juin 1944, le Halifax II, serial JP-206, code F, du 624 Squadron de la Royal Air Force, s’écrase au sol lors d’une mission de parachutage à la Résistance, au lieu-dit Tachay sur la commune de Gilhoc sur Ormèze. En début de nuit, l’appareil survole le terrain clandestin de parachutage ‘Camion’, situé à proximité du Col de Sivas. A son troisième passage, à très basse altitude, alors qu’un vent violent s’est levé, l’appareil accroche la cime des arbres et explose au sol en brûlant.
Les sept membres d’équipage qui trouvent la mort : W/O Leslie John Anstee 1289182 navigateur, Sgt Ernest Henry William Coles 1810734 mécanicien, W/O Peter Edward Godsell 1623200 pilote, F/O Frederick Nelson Hack J/29229 RCAF, F/O Walter St-Xavier Jamson J/24521 bombardier RCAF, Sgt James Mercer 1824990 mitrailleur, Sgt Douglas Hugh Robinson 1313017 radio, sont inhumés dans un caveau collectif au cimetière protestant de Lamastre.. Stèle commémorative sur le lieu du crash.
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et au cimetière protestant de Lamastre.
https://www.lamastre.net/histoire/halifax/halifax2.htm

28 juin 1944, à Devesset, à 6 kilomètres au nord de Saint Agrève, sur DZ Tandem (45°04’N 04°22’E), parachutage de l’équipe Jedburghs Willys de la Mission 2 Willys Ditch, par un Halifax du Squadron 624 de la Royal Air Force piloté par F/Lt A.H. Mawer ; arrivées : Capitaine Georges Marchal alias PJ. Granier alias Simon, Capitaine John C. Montague alias Honan et radio Sgt FA Cornick alias Chansi. Le but de la mission est de suivre la mission Pectoral en Ardèche.
Le même jour, sur DZ Tandem, parachutage d’agents pour le compte du SOE RF/BCRA, de la mission 2, à partir du Halifax, codé JP-253, du Squadron 624 de la Royal Air Force piloté par F/Lt. A.H. Mawer ; arrivées : saboteurs Heri Holstein alias Youyou et de Roger Sautereau alias Brigantine alias François Lucas, mis à disposition de Jean-Paul Vaucheret alias Pectoral.

29 juin 1944, les Allemands utilisent leur aviation (Luftwaffe) pour appuyer des opérations terrestres conduites contre la Résistance. C’est principalement l’escadre Bongart équipée de Ju 87 Stuka basée à Valence-Trésorerie qui intervient.
Vers 8h, une quinzaine d’appareils, selon toute vraisemblance, ont mitraillé et bombardé les villages de Saint Vincent de Durfort et des Ollières,

5 juillet 1944, deux appareils de reconnaissance ennemis survolent plusieurs fois Le Cheylard dans la matinée. Vers 11 h, les appareils reviennent et mitraillent la population durant près d’une heure. L’après-midi, quatre ou cinq Stuka assaillent les Résistants.

6 juillet 1944, par deux fois, quatre Stuka selon les uns, huit selon les autres, bombardent et mitraillent Lamastre, tuant une personne.

10 et 12 juillet 1944, nouveaux bombardements de Lamastre: des maisons sont détruites et 7 civils tués, l’ordre d’évacuer Lamastre est donné.

14 juillet 1944, la Luftwaffe survole Aubenas.

16 juillet 1944, de 10 h 30 à 11 h, quatre Stuka bombardent Lamastre.

17 juillet 1944, l’aviation allemande intervient sans discontinuer dans la région centrale de l’Ardèche. Saint Pierreville reçoit trois grosses bombes vers 11 h. Il y a des morts et la maison Lascombe est détruite. Au lever du jour, le terrain de parachutage ‘Brouette (entre Saint Pierreville et Gluiras) est mitraillé. Il vient de recevoir tardivement les cargaisons de trois avions dont containers, colis et parachutes n’ont pas encore été enlevés. Marcel Jean Michel et Camille Michel, de l’équipe de parachutage d’Alger, qui viennent d’assurer signalisation et contrôle de l’opération, sont mitraillés à la sortie du Cheylard vers 12h par deux avions allemands. Ils sont indemnes; leur moto est démolie par une bombe.
Le Cheylard est à nouveau bombardé de petites bombes anti-personnel et mitraillée. A deux reprises dans la journée vers 12 h 45 et 19 h, Gluiras est bombardée, puis mitraillée par deux avions. Il en est de même pour Saint Vincent de Durfort et Saint Julien du Gua.

17 juillet 1944, en soirée, sur la DZ Tandem, pour le compte de l’OSS/OG Louise, parachutages d’agents en provenance de Blida (Algérie), à partir du Halifax JP-221 du Squadron 624 de la Royal Air Force piloté par P/O W.Fairey ; arrivées : Lieutenant. W. H. McKenzie III et Lieutenant. R. K. Rickerson, Sgt. J. F. Kinder, L. N. Sylvester, R. Pelletier et R. R. Boucher, T/5 J. F. Gallant, R. A. Landry, F. Laureta, A. W. Bilodeau, A. E. Gagnon, J. G. Hamel, H. D. Collette, D. E. Dozois, G. Fontenot et H. B. Morse. Le but de l’opération est la reconnaissance et l’aide aux partisans. A. W. Bilodeau se cassa plusieurs os à l’atterrissage.

18 juillet 1944, dès 5 h 10, Gluiras est à nouveau bombardée par 4 avions ennemis, Mézilhac et Laviolle, en début d’après-midi, sont les objectifs des Stuka. Pour ces deux dernières localités les bombes tombent très loin de leur objectif sans faire de victime ni de dégât.

19 juillet 1944, à midi, quatre Fw 190 bombardent et mitraillent Le Monastier et Vanosc. Au Monastier, il y a une fillette tuée et un Résistant.

24 juillet 1944, Lamastre est à nouveau bombardée.

26 juillet 1944,à 1 h 15, sur la DZ Tandem, pour le compte de l’OSS/OG Betsy, parachutages d’agents en provenance de Blida (Algérie), à partir d’un Halifax du Squadron 624 de la Royal Air Force piloté par P/O W. Fairey ; arrivées : Lieutenants. P. E. Boudreau et L. E. Barner, Sgt. A. E. Lynch, H. R. Linnel et C. A. Barnabe, T/4 J. R. Rondeau, T/5 H. A. Guidroz, P. Saint-Sauveur, R. Bisson, J. Bernier et J. A. Spencer, Pvt S. J. Crough et J. Orgeron. Le but de l’opération est de se regrouper avec OSS/OG Louise afin de saboter les ponts stratégiques de la Vallée du Rhône, d’attaquer des voies de communication et les installations de l’ennemi

31 juillet 1944, sur la DZ Tandem, pour le compte du SOE, opération Pallium, parachutage du Capitaine Alastair MacDonald, Officier de liaison de Guy Vivier alias Isotherme, délégué militaire zone Sud/Sud-Ouest et des diverses missions alliées.

2 août 1944, dans la matinée, des quadrimoteurs B 24 Liberator, appartenant au 727ème Bomber Squadron du 451ème Bomber Group de la 15ème Air Force, décollent du terrain de Castellucio, dans le sud de l’Italie. Leur mission est le bombardement d’un dépôt de carburant au Pontet, à proximité d’Avignon (Vaucluse). Probablement touché par les tirs de la Flak, et un moteur en feu, l’appareil est abandonné en vol, vers 13 heures 30, par son équipage, à la verticale de Vanosc. Le premier à avoir sauté est le Sgt. Dandrew, photographe, mais son parachute ne s’ouvre pas, et son corps s’écrase au sol. Les autres membres d’équipage se retrouvent indemnes au sol, à savoir : 2nd. Lt. Capplememan pilote, 2nd. Lt. Paulsell co-pilote, 1st. Lt.Gillies navigateur, Sgt. Zukosky radio, mitrailleur, Sgt. Meunier mitrailleur, Sgt. Lewis mitrailleur, Sgt. Lizotte mitrailleur. Le corps du Sergent Dandrew est d’abord inhumé au cimetière de Vanosc, avant d’être ultérieurement rapatrié aux Etats Unis. L’appareil s’est écrasé au sol, à proximité du hameau des Setoux, sur la commune de Riotord (Haute Loire), et le 6 août 1995, à l’occasion de la venue en France de quelques membres de l’équipage, deux stèles commémoratives sont inaugurées en Haute-Loire.

2 août 1944
11 h 03, 24 B 17 du 301 Bomb Group larguent 480 bombes de 1250 lb sur le dépôt d’essence du Pouzin. Parmi la population civile, on déplore : 1 tué au Pouzin et 2 à Saulce.

6 août 1944
10 h, 18 B 25 du 340 Bomb Group larguent 64 bombes de 1000 lb sur le pont ferroviaire franchissant le Rhône à La Voulte.
10 h 50, 29 B 17 du 463 Bomb Group larguent 320 bombes de 500 lb sur les installations ferroviaires du Pouzin.
11 h 15, 28 B 17 du 2 Bomb Group larguent 560 bombes de 250 lb sur le dépôt d’essence du Pouzin. A la suite du bombardement de 10 h 50 et de celui-ci, on déplore parmi la population civile : 36 morts et 4 blessés graves, ainsi que la destruction de 250 maisons et édifices publics.
11 h 32, 37 B 24 du 454 Bomb Group larguent 339 bombes de 500 lb sur le pont ferroviaire franchissant le Rhône entre Peyraud et Saint Rambert d’Albon. Aucune bombe n’a touché le pont, mais des bâtiments et des wagons de chemin de fer situés à l’ouest du pont sont touchés. On déplore dans le voisinage : 1 mort, 1 blessé et 4 immeubles détruits.

7 août 1944
9 h 29, 18 B 25 du 340 Bomb Group larguent 72 bombes de 1000 lb sur le pont ferroviaire franchissant le Rhône à La Voulte. Le pont est impraticable. On déplore dans le voisinage : 6 tués et de nombreux blessés.

7 août 1944, l’Ardèche est à nouveau visée par l’aviation allemande. Marcols les Eaux, Albon d’Ardèche et Saint Pierreville sont les objectifs des avions allemands. A Marcols les Eaux, il y a trois tués, l’hôpital est sérieusement endommagé. Saint Pierreville est particulièrement maltraitée en représailles suite à la mésaventure de la colonne allemande au Cheylard. Saint Pierreville est attaquée par l’aviation à trois reprises dans la journée. Au premier assaut, les avions bombardent avec des engins anti-personnels; ensuite des bombes incendiaires provoquent 38 foyers d’incendie dans la basse-ville. Enfin la population est mitraillée quand elle lutte contre le feu. Il y a encore des morts et des blessés. Le presbytère est entièrement détruit et d’autres maisons sont endommagées

10 août 1944, Le Monastier et Vanosc reçoivent à nouveau la visite des avions allemands. Le premier bombardement suivi de mitraillages à Vanosc vers 10 heures avec des bombes anti-personnels tue un jeune de 14 ans, et blesse grièvement le sergent de l’équipe américaine ‘Louise’ qui décède à l’hôpital de Saint Agrève, le même jour. A midi, c’est à nouveau Le Monastier qui reçoit plusieurs grosses bombes. Deux religieuses sont tuées. Le Monastier, la plus petite commune du canton d’Annonay, est totalement sinistrée. A 16 h, Vanosc reçoit des chapelets de petites bombes qui font 18 blessés dans la population civile, dont 5 ou 6 graves. L’école laïque, l’église, l’abattoir et plusieurs maisons sont endommagés.

10 août 1944 , sur DZ Tandem, parachutage d’un agent, à partir d’un Halifax du Squadron 624 de la Royal Air Force piloté par P/P Einsenhauer.

11 août 1944, en fin d’après-midi, un avion allemand lance des engins incendiaires sur différents quartiers d’Aubenas. Le château où sont les services de la mairie est atteint et sa toiture brûle, ainsi que la maison familiale Vigne-Cheyron, route de Pont d’Aubenas, partiellement détruite par l’incendie. Dix-sept engins incendiaires tombent sur l’Airette. Le quartier de la gare est mitraillé.
Au cours de la même opération, la région de Vesseaux est aussi mitraillée sans perte notable. Villeneuve de Berg est bombardée vers 11 h, puis vers 20 h; quatre bombes tombent parallèlement à la RN 102 du cimetière à l’hôpital au quartier Saint Jean. Il y a un Résistant tué, et de nombreuses maisons sont endommagées. En fin d’après-midi, un appareil isolé lance des bombes incendiaires sur Aubenas et mitraille le quartier de la gare.

12 août 1944, sur DZ Tandem, pour le compte du BCRA/SOE RF, opération Tandem Mission 4, parachutages d’agents, à partir du Halifax LX-272 du Squadron 624 de la Royal Air Force piloté par F/Sgt T.J. Kirk ; arrivées : Saboteurs Jean-Robert Lefevre alias Plate, Capitaine Elie Benchetrit alias Picard alias Remorqueur et Lieutenant Denis alias Goelette.

14 août 1944, sur DZ Tandem, parachutages d’agents, à partir du Halifax LW-272 du Squadron 624 de la Royal Air Force piloté par W/O Kik.

15 août 1944, débarquement des troupes alliées sur les côtes de Provence. Privas est libéré par les Résistants, le 18 août, mais il faut attendre les derniers jours du mois pour voir la totalité du département de l’Ardèche libérée de l’occupation aqllemande.

15 août 1944
Entre 12 h 54 et 13 h 07 :
27 B 24 du 460 Bomb Group larguent 68 tonnes de bombes de 500 lb sur le pont routier franchissant le Rhône à Bourg Saint Andéol. L’éparpillement des bombes sur la localité de Bourg Saint Andéol cause des pertes en vies humaines et de gros dégâts matériels. Le pont est intact.
30 B 24 du 464 Bomb Group larguent 140 bombes de 5000 lb sur le pont routier franchissant le Rhône à Donzère (Drôme-Ardèche). Le pont est endommagé, mais on déplore 7 morts et 4 blessés grièvement dans le voisinage du pont.
24 B 24 du 465 Bomb Group larguent 135 bombes de 1000 lb sur le pont routier franchissant le Rhône au Teil.
28 B 17 du 463 Bomb Group larguent 160 bombes de 500 lb sur le pont routier franchissant le Rhône à Valence. Le pont est touché, mais également les quartiers voisins et tout particulièrement la Vieille Ville e Valence. On déplore 280 morts, 200 blessés, 80 immeubles détruits, 120 inhabitables et 300 endommagés. En rive droite du Rhône, Granges les Valence et Guilherand sont touchés, on déplore : une vingtaine de morts et quatre personnes plus ou moins grièvement blessées.

Dans la nuit du 15 au 16 août 1944, les Groupements FFI Lucca, Mollia, Ausseur et le Corps Franc Raymond attaquent la station de repérage de Saint Remèze. Les Allemands répliquent au canon, mortiers, mitrailleuses lourdes avec l’appui de 6 Messerschmitt. Les Allemands abandonnent la station en dynamitant les installations.

16 août 1944
8 h 32, 18 B 25 du 340 Bomb Group larguent 68 bombes de 1000 lb sur le pont routier franchissant le Rhône au Pouzin.
8 h 55, 18 B 25 du 310 Bomb Group larguent 71 bombes de 1000 lb sur le pont routier franchissant le Rhône à Rochemaure et au Teil.
9 h 30, 18 B 25 du 321 Bomb Group larguent 72 bombes de 1000 lb sur le pont routier franchissant le Rhône à Bourg Sait Andéol.
9h 40, 3 B 25 larguent 6 bombes de 1000 lb sur le pont routier franchissant le Rhône à Donzère.

17 août 1944
8 h 25, 18 B 25 du 321 Bomb Group larguent 72 bombes de 1000 lb sur le pont routier franchissant le Rhône à Bourg Saint Andéol. Le pont, qui reçoit une forte concentration de bombes, n’est plus praticable. Au cours des bombardements des 15, 16 et 17 août, on déplore 156 morts, 350 blessés, 2040 habitants sinistrés, 113 immeubles entièrement détruits et 295 partiellement (l’Hôtel de Ville, la Gendarmerie, le Collège moderne, le Presbytère et la Chapelle Saint Polycarpe sont détruits, l’Hôpital-Hospice, l’Eglise, deux établissements industriels et 21 locaux à usage commerciaux en partie détruits).

17, 18, 19 et 20 août 1944, Vallon, au sud du département, est bombardée, puis mitraillée. Il y a cinq morts et des blessés dont trois grièvement et une maison détruite.

18 août 1944, dans la matinée, une formation de quatre P 51 Mustang du 111ème TRS (Tactical Reconnaissance Squadron) décolle du terrain de Borgo, en Corse, pour une mission de reconnaissance sur la vallée du Rhône. Après avoir détruit un Heinkel 111 et endommagé un Junkers 52 sur le terrain de Valence-La Trésorerie, l’appareil du Lieutenant Hornsby est touché par les tirs de la défense antiaérienne allemande. Le pilote, dans l’obligation d’abandonner son appareil en vol, saute en parachute et se pose indemne au quartier de La Piboulette, sur la commune de Saint Martin d’Ardèche. Recueilli par des habitants du voisinage, le pilote est confié à la Résistance locale. Quelques jours plus tard, il se retrouvait avec les membres d’équipage du B 24 Liberator qui s’est crashé le 2 août dans la région de Vocance/Vanosc.
18 août 1944
9 h 25, 18 B 25 du 310 Bomb Group larguent 64 bombes de 1000 lb sur le pont routier franchissant le Rhône à Donzère. Le pont est inutilisable.
9 h 25, 18 B 25 du 310 Bomb Group larguent 72 bombes de 1000 lb sur le pont routier franchissant le Rhône à Valence. Le pont est détruit, mais on déplore dans le voisinage : 20 tués, 6 blessés, 6 immeubles détruits, 4 inhabitables et 20 endommagés.

19 août 1944
8 h 40, 15 B 25 du 310 Bomb Group larguent 32 bombes de 1000 lb sur le pont routier franchissant le Rhône au Pouzin.
8 h 40, 18 B 25 du 321 Bomb Group larguent 71 bombes de 1000 lb sur le pont routier franchissant le Rhône à Rochemaure.

19 août 1944, en début de matinée, un bimoteur allemand s’écrase, au lieu dit les Couches, sur la commune de Tournon. D’après les rapports de l’aviation américaine : Huit F 6 (monomoteur de type Hellcat) décollent du porte-avions USS Kasaan Bay, à 6 heures 25, pour une mission de reconnaissance armée sur la vallée du Rhône. Ils attaquent le trafic routier à Viviers ; deux trains sont mitraillés à Montélimar, puis à Livron. Un bombardier de type Ju 88 repéré volant à basse altitude est abattu au nord de Valence. La patrouille commandée par le lieutenant Commodore Bass se voit attribuée la victoire. C’est la première victoire aérienne remportée par l’US Navy en Europe au cours de la Deuxième Guerre Mondiale.

19 août 1944, en cours d’après-midi, un bimoteur allemand, qui mitraille les Résistants situés sur les hauteurs dominant Mauves, est attaqué par une patrouille d’avions alliés. L’appareil s’écrase au sol en explosant dans le vallon des Aurêts, au nord de la localité de Mauves. Cinq corps non identifiables sont inhumés sur place. D’après les rapports de l’aviation américaine : «Huit Hellcat décollent à 17 heures 01 du porte-avions USS Tulagi pour une mission de reconnaissance armée. Près de Vienne, deux Heinkel 111 sont repérés et abattus. Un troisième repéré est abattu par le Lieutenant Sandor et l’Enseigne Robinson». Il s’agit très probablement de l’appareil allemand de Mauves.
20 août 1944, une patrouille de huit chasseurs, du type Hellcat, qui a décollé du porte-avions USS Kassan Bay, survole la vallée du Rhône et ses abords à la recherche d’objectifs ennemis. Vers 13 heures, lors du survol de la localité de Saint Bonnet le Froid (limites Ardèche/ Haute Loire), un appareil quitte la formation et pique à mort pour s’écraser au sol en explosant, au lieu-dit les Moulins, au nord de la localité. La mort du pilote, le Lieutenant/ Commodore Harry Brinkley Bass, héros de la guerre dans le Pacifique, reste inexpliquée. La veille, dans la matinée, sa patrouille avait abattu un Heinkel 111, près de Tournon. Un destroyer de l’US Navy a été baptisé USS Brinkley Bass.
20 août 1944, c’est à nouveau Lamastre qui subit les actions aériennes allemandes. Deux bombes de gros calibre tombent dans le lit du Doux et ne font pas de victimes, ni de dégâts graves. Enfin, ce même jour, c’est Saint Georges les Bains qui reçoit la visite de Stuka, heureusement sans victime, ni graves dégâts.
Ce sont les dernières interventions de la Luftwaffe en Ardèche. Le 20 août, l’évacuation du terrain de Valence-La Trésorerie par les Allemands commence et se termine le lendemain.
Au bilan des interventions aériennes allemandes sur l’Ardèche: environ 25 localités bombardées dont certaines à trois ou quatre reprises durant des journées entières. Les victimes s’élèvent à 28 morts et 48 blessés; il y a 127 bâtiments détruits ou gravement endommagés.

20 août 1944
9 h, 18 B 25 du 321 Bomb Group larguent 60 bombes de 1000 lb sur le pont routier franchissant le Rhône au Pouzin. Au cours des bombardements du 2, 6 16 et 20 août, on déplore une quarantaine de morts, une dizaine de blessés, 160 immeubles sont détruits, dont l’école publique de garçons et l’église, 250 immeubles endommagés.

22 août 1944, aux environs de Chalans, à 2 kilomètres au sud-ouest de Beauvène et à 7,5 kilomètres au sud-est du Cheylard, sur DZ Acanthe, pour le compte du BCRA, parachutages de Maurice Cabot alias Carouzo et Jean Chatenet alias Cacatoes.

23 août 1944
9 h 45, 18 B 25 du 321 Bomb Group larguent 60 bombes de 1000 lb sur le pont routier franchissant le Rhöne à Rochemaure.

24 août 1944, à Devesset, sur DZ Tandem, pour le compte OSS/OG Lehing, parachutage du Team Lehing venant de Blida en Algérie, à partir du Stirling LK-175 du Squadron 624 de la Royal Air Force piloté par Sq Cdr. Mawer ; arrivées : Major A. T. Cox, Capt. R. Morin et J. Hamblet, Sgt. F. Delage, D. Campbell, W. Beaudoin, P. O’Lear et Cpl. A. Rockman.

27 août 1944, sur DZ Tandem, dans le cadre de l’opération Masque/Maison Blanche, parachutage du Team Masque/Jedbugh Scion depuis Alger-Maison Blanche en Algérie, à partir d’un B 24 Liberator du 885th Heavy Bomb Squadron de l’USAAF ; arrivées : Capt. Nelson E. Guillot alias Harmonieux, Lt Jacques Bouvery alias Jean René Grammont alias Succulent et radio Sgt. Francis M. Poche Jr. alias Ideal, et 18 containers. A l’origine, le lieu de parachutage était le terrain L 1, mais l’avion n’a pas trouvé le lieu. Le but de la mission est de rejoindre le Commandant Noir dans l’Isère, de le contacter et de se mettre à sa disposition en vue d’opérations ultérieures.

28 août 1944, vers 17 heures, le P 47 Thunderbolt piloté par le 2nd. Lt. William Clark appartenant au 314ème Fighter Squadron du 324ème Fighter Group de l’aviation américaine est abattu par la défense antiaérienne allemande, à proximité du quartier de La Vialle, sur la commune de Cornas. Après que son appareil ait été touché par les tirs ennemis, le pilote se parachute. Au cours de sa descente, les soldats allemands l’ont pris pour cible. Blessé, il est fait prisonnier et transporté dans un hôpital de campagne allemand installé à l’Hôtel des Bains à Saint Péray. Le 2nd. Lieutenant William Clark décède le lendemain de ses blessures. Il est enterré dans la cour de l’Hôtel des Bains auprès de quatre soldats allemands. Au lendemain de la Libération, son corps est inhumé au cimetière militaire américain de Draguignan. Une plaque honore ce pilote près du lieu du drame.
https://www.aerosteles.net/stelefr-cornas-clark
29 août 1944, sur DZ Tandem, pour le compte du OSS/OG Helen, parachutages d’agents venant d’Alger-Maison Blanche en Algérie, à partir d’un B 24 du 885th Heavy Bomb Squadron de l’USAAF ; arrivées : Capt. L. Vanoncini, Lt. V. Ralph, Sgt. F. Alvaro, C. Turco, J. Caprioli, G. Codino et E. Sotille, Cpl. P. Francis, A. Rockman, M. Penetar, F. Marvin et P. Ouagliate, Pvt. M. Tarrantino, L. Guidarelli et W. Gaglioti.

29 août 1944, sur DZ Tandem, pour le compte de OSS/OG Lafayette, parachutages d’agents venant d’Alger-Maison Blanche en Algérie, à partir de 3 Liberator B 24 (5 hommes par avion) du 885th Heavy Bomb Squadron de l’USAAF ; arrivées : 1ier Lt. O. J. Fontaine et L. L. Rinaldi, Sgt. V. Puglisi et G. Apolito, T/4 A. Terraciano, N. Tomasello, C. Civitella et A. Veneruso, T/5 J. Paiano et H. Sonagere, Pvt. D. Telloni, L. Powel, A. Cerasi et J. Iarocci.

29 août 1944, sur DZ Tandem, parachutage de l’équipe Jedburgh Scion depuis Alger-Maison Blanche en Algérie, à partir d’un B 24 du 885th Heavy Bomb Group de l’USAAF ; arrivées : Major Osborne P. Grenfell alias Scintillating, Lt. Roger Gruppo alias Georges Revard alias Vif et radio Sgt Thomas Cain alias Vibrant. L’opération a pour but de contacter le Commandant Noir (Gaston Vuchot) en Isère, afin de rallier les éléments des Forces Françaises.

1er septembre 1944, sur DZ Tandem, pour le compte de OSS/SG Williams, parachutages d’agents du Team Williams venant d’Alger-Maison Blanche en Algérie, à partir de 2 B 24 du 885th Heavy Bomb Squadron pilotés par Ogden et Hanson ; arrivées : Lt H. L. Herres, C. P. Davis, Sgt O. A. Di Silvestro, G. W. Cote et S. R. Vavala, T/5 R. L.Gaillaguet et J. J. Picard, Pvt. A. W. Brousseau, D. Medileraneo, H. C. Minutillo et P. Scinto.

1er septembre 1944, sur DZ Tandem, pour le compte du SOE RF/BCRA, parachutages de 6 agents dont James Chaillat (Pectoral), à partir d’un Stirling du Squadron 624 de la Royal Air Force piloté par W/O H.Neily.

4 septembre 1944, proche de La Chave à 1,5 kilomètre au sud du Mont Gerbier des Joncs, à 1,5 kilomètres de La Ceyte, et à 6 kilomètres au nord-est de Sainte Eulalie, parachutage à l’aveugle (blind) à 30 kilomètres su terrain prévu, suite à l’absence de balisage sur la DZ (44°50’N – 04°13’E), pour le compte de l’OSS, opération Hecker 6 A Carpetbaggers n° 1915, à la réception Virginia Hall alias Diane, alias Heckle ; arrivées : saboteurs Henry D. Riley alias Rafael et Paul Goillot alias Hermon. Ces deux hommes seront à l’origine de la formation d’un corps franc de maquisards du Massif Central qui s’intégra avec l’Armée française pour participer aux combats jusqu’aux Vosges.

31 octobre 1944, vers 10 heures, par un épais brouillard, un Douglas C 47, codé K, serial 42-23469, appartenant au 60ème Groupe de transport de l’aviation américaine, effectue un atterrissage forcé, en brûlant partiellement, au quartier de Pierre, sur la commune de Tournon. Parmi les membres d’équipage et les passagers, on relève : quatre morts : Lieutenant. Vayne, pilote, Sgt Tortinsley , Sgt. Dunn, et un membre d’équipage non identifié. Les corps sont inhumés à l’origine au cimetière militaire américain de Montélimar; trois blessés : Capitaine Marguis, co-pilote, et les sergents Tarapeck et Moccia ; des onze passagers, seuls quelques contusionnés sont transportés à l’Hôpital de Tournon.

8 mai 1945, l’Armistice est signé, fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe.