Chroniques de l’aviation – Ardèche 1784-1939

LA VIE AERONAUTIQUE ET SES EVENEMENTS
DANS
LE DEPARTEMENT DE L’ARDECHE

Paul MATHEVET

Le CERCLE AERONAUTIQUE LOUIS MOUILLARD (CALM), du nom d’un précurseur de l’Aéronautique, natif de Lyon, se doit de pérenniser la MEMOIRE des personnes, des faits et des événements liés à l’Aéronautique en Rhône-Alpes.

La compilation de recueil de textes et de documents pris dans les journaux locaux, mais aussi dans des revues aéronautiques à parution nationale, telles que : La Vie Aérienne, Aviation Magazine et Les Ailes, ainsi que dans la visualisation de nombreux sites Internet, nous a permis de relever les principaux faits et événements aéronautiques survenus dans le département de l’Ardèche des débuts de l’Aéronautique à nos jours.

Nous vous les présentons sous un aspect synthétique et chronologique sous forme de chroniques.

La définition du mot CHRONIQUE dans le dictionnaire Larousse : « Récit dans lequel les faits sont enregistrés dans l’ordre chronologique. » Une chronique est une succession de récits. Un récit ne comporte pas ou peu d’illustration.

Il appartiendra aux futures générations de pérenniser ces chroniques.

Contacts https://calm3.jimdofree.com/

Lien vers le site ‘Aérostèles’ pour localisation et identification du lieu de Mémoire
https://www.aerosteles.net/stelefr-aubenas-acier

Lien vers un site Internet
http://patrimoine.gadz.org/gadz/odier.htm

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LES DEBUTS DE L’AVIATION

On doit à Joseph et Etienne de Montgolfier, deux ardéchois, d’avoir été à l’origine de l’aérostation.

14 décembre 1782, la légende veut qu’en 1782, Joseph de Montgolfierse se rende à Avignon pour vendre du papier à des imprimeurs. Il loge chez un client, il fait froid, et réchauffe sa chemise dans la cheminée. L’air chaud la fait s’élever au-dessus du foyer. Surpris, Joseph renouvelle l’expérience avec un tissu de soie qui s’élève jusqu’au plafond de la pièce. Joseph écrit à son frère Etienne à Annonay : «Prépare des provisions de taffetas, de cordage et tu verras une des choses les plus étonnantes du monde». Les deux frères multiplient les recherches sur un ballon à air chaud devenu «montgolfière» et procèdent à des essais préliminaires dans leur manufacture de Vidalon. Le 14 décembre 1782, à Davézieux, une première expérience privée, en extérieur, réunit maîtres et compagnons dans les jardins de la manufacture. Le temps est calme, les assistants alimentent un feu de paille mouillée et de laine finement hachée.
https://www.aerosteles.net/stelefr-davezieux-montgolfier
https://www.aerosteles.net/stelefr-annonay-montgolfier-col
https://www.aerosteles.net/stelefr-annonay-montgolfier-statu

4 juin 1783, le premier vol officiel de leur ballon à air chaud s’est déroulé sur la place des Cordeliers à Annonay en Vivarais. Leur prototype de montgolfière : fait de toile et de papier, gonflé avec de l’air chaud, de 12 mètres de diamètre et d’un volume d’environ 800 à 900 m3, s’élève à près de 1000 mètres et parcourt 2 kilomètres en 10 minutes avant de retomber dans une vigne, sur la paroisse de Davézieux.
https://www.aerosteles.net/stelefr-annonay-montgolfier-envol1787, un certain Bellet faisait du vol à voile à Annonay. Il ne réussit qu’à s’écraser et à se briser un membre.

2 juillet 1895. Nadar a promis aux Lyonnais de leur présenter son ballon ‘Le Géant’ : 45 mètres de haut et jaugeant 6.000 mètres cubes. Plus de cinquante mille personnes envahissent le quartier de «derrière les voûtes» de Perrache à Lyon. C’est depuis l’ancien hippodrome de Perrache, face à l’église Sainte Blandine, qu’eut lieu le gonflement de l’aérostat. Parmi les personnes qui prennent place dans la nacelle, on retient : Nadar, d’Artois, Adrien Tournachon, Joseph Revillion, d’Henri Vauxonne et un homme d’équipage. Le départ du ballon a lieu, le 2 juillet 1865 aux environs de 18 heures. Un fort vent pousse le ballon vers le sud. Vers minuit, ‘Le Géant’ se pose, assez difficilement, contre le ‘Fouans d’Astier’, une hauteur ardéchoise proche de Saint Agrève. En plusieurs rebonds successifs, l’aérostat casse soixante dix pins qu’il fallut payer le lendemain.

Les pionniers de l’aviation , originaires de l’Ardèche, sont:

  • SEUX, Edmond, est né le 27 mai 1869 à Annonay. Par ses études sur l’aviation, Edmond Seux fit l’objet de notes intéressantes à l’Académie des Sciences à Pari.«Sur la stabilité des aéroplanes et la construction rationnelle des plans sustentateurs» en 1906 . Ce fut, en s’appuyant sur les conclusions de son étude, qu’il fit construire dans les ateliers de Chalais-Meudon, en région parisienne, un aéroplane sans moteur. Dans son atelier de construction d’aéroplanes, situé 3 chemin du Grand Camp à Villeurbanne (atelier contigu à son domicile), Edmond Seux avait précédemment construit et expérimenté un grand nombre de modèles réduits. S’inspirant des travaux de Pompéin Piraud, il conçoit une forme très rationnelle d’aérostat. En février 1905, il présente, au Concours d’Aviation de l’Aéroclub de France, un planeur d’aspect très curieux. En 1907, il construit un aéroplane bien étudié pour l’époque. Cet appareil était constitué par un seul plan sustentateur de 10 mètres d’envergure sur 1,85 m de large, mais cette surface était concavo-convexe dans le sens transversal et dans le sens longitudinal. Deux hélices en aluminium mues par un moteur Anzani de 35 cv à 3 cylindres en V. Au cours des essais, le 15 mai 1907, les résultats ne furent pas très brillants. A plusieurs reprises, l’appareil quitta le sol de 25 à 30 cm, mais retomba avec quelques dégâts matériels. Un Atelier d’aviation Pierre et Louis Roesch et Seux reprit les fabrications d’aéroplanes en 1908 dans le même atelier de Seux. Un biplan composé d’une poutre en bois de 9 mètres de longueur, d’une surface portante d’environ 50 m2, muni d’une hélice, puis de deux, l’une propulsive et l’autre tractive. Le moteur était un moteur spécial d’auto prêté par Marius Berliet, de 30 cv à 12 cylindres en V. Après quelques vols au-dessus du Grand Camp, l’appareil fut vendu à un stéphanois avec lequel il fit quelques exhibitions.
    Le 6 novembre 1909, le corps d’Edmond Seux est retrouvé dans les eaux du Rhône. Il se serait suicidé à la suite de problème d’argent, il avait 42 ans.
  • ODIER, Antoine, est né le 15 juin 1884 à Tournon sur Rhône. Antoine Odier est Ingénieur diplômé de l’Ecole des Arts et Métiers d’Aix en Provence en 1904. Il se fait rapidement apprécier dans différentes firmes de constructions automobiles de Lyon et de Genève, mais il ne rêve que d’aviation. Il rédige et publie plusieurs articles de techniques aéronautiques en 1907. Commandités par le constructeur automobile Louis Turcat, Antoine Odier et Raoul Vendome étudient et construisent un avion. Odier apporte son intuition et ses calculs quant à l’importance des profils à donner aux hélices, d’une part, et aux ailes d’autre part. En mai et juillet 1909, le biplan Odier s’élève à plusieurs reprises. Un deuxième biplan vole à Issy les Moulineaux, on le retrouve présenté sous le nom d’aéroplane Turcat, Lery, Rougier au Salon Aéronautique de 1910. Le principe adopté par Odier, d’une construction tubulaire des appareils, permet un démontage plus rapide de ceux-ci, d’où un déplacement plus aisé. Courant 1910, Gabriel Borel, ancien associé de Louis Morane et de Raymond Saulnier, engage comme Ingénieur en Chef, Antoine Odier qui crée la « Société Anonyme des Aéroplanes Borel ». Le premier appareil réalisé, un monoplan biplace en tandem, équipé d’un moteur Gnôme est un succès. Une école d’aviation militaire à La Vidamée, entre Senlis et Chantilly, puis une autre à Buc-Chateaufort, permettent à de nombreux officiers d’obtenir le brevet de pilote sur appareil B.G (Borel-Odier). Mais l’activité essentielle d’Odier est d’adapter, sur trois flotteurs, la cellule et le moteur de sa version terrestre B.G à un hydravion. Au lendemain de la Première Guerre mondiale, Odier crée, à Courbevoie, une petite usine qui veut se consacrer à la sécurité de l’aviation, mais dont l’activité industrielle est le ‘démarreur’. Les différents modèles de démarreurs ‘amovibles’ ou ‘d’aérodrome’ sont réalisés à l’air comprimé, à acide carbonique, puis à sandow avec démultiplication. De 1920 à 1935, tous les aérodromes d’Europe ont au moins un démarreur et tous les grands raids utilisent un démarreur de type Odier. Parmi les autres réalisations d’Antoine Odier, on peut citer la mise au point de la première turbine à explosion en 1924, puis il étudie et construit une voiture tournante, le ‘clinogyre’. En 1930, il crée l’Ecole Spéciale des Travaux Aéronautiques. Constructeur et pilote dès 1909, Antoine Odier ne passera jamais les épreuves du brevet de pilote. Décoré de la Légion d’Honneur, Odier décède à Alger, le 6 novembre 1956.
    https://patrimoine.gadz.org/gadz/odier.htm

Dimanche 28 mai 1911, le Capitaine Conneau est probablement le premier pilote à avoir survolé l’Ardèche, lors de son survol de la Vallée du Rhône, au cours du raid aérien Paris-Rome-Turin

29 au 31 juillet 1911, Tournon sur Rhône, premier Meeting d’aviation dans l’Ardèche avec les pilotes Pierre Daucourt et Alfred Liger, organisé par Monsieur Marius Montagnon, Président du Comité des Fêtes de Tain-Tournon. L’emplacement choisi est le terrain de football dans l’île Féray, à deux kilomètres au sud de Tournon, entre la digue et le Rhône (à l’époque), près du hameau de Chapotte. Deux hangars sont construits pour abriter les aéroplanes et un autre pour le poste de secours et la buvette. Le prix d’entrée de cette manifestation est fixé à 1 franc pour la pelouse, 3 francs pour les tribunes, et le droit de visite des aéroplanes est fixé à 50 centimes.

12 au 14 août 1911, à Aubenas, de Grandes fêtes gymniques et musicales sont prévues à l’occasion du VIème Concours Championnat de la Fédération des Sociétés de gymnastique de la Drôme et de l’Ardèche, sous la Présidence d’Honneur des autorités civiles et militaires locales et régionales et avec le concours de 20 sociétés françaises, suisses et algériennes se dérouleront :
• le samedi soir 12 août, grande retraite aux flambeaux,
• le dimanche 13 août, concours en sections, défilé et festival gymnique,
• le lundi 14 août, concours individuels, avec en soirée une Grande fête officielle.
Pendant les fêtes, Concerts, Bals publics, Grande Fête foraine.
Au cours des trois journées (suivant le temps), Expériences d’aviation par M. Henri Guerre, aviateur lyonnais, élève de Kimmerling, sur monoplan Pivot, moteur Labor, 70 H.P (breveté n° 444 en date du 23 mars 1911).

4 juillet 1913. Le Cheylard, Journée d’Aviation avec le pilote Marius Lacrouze.

12, 13 et 14 juillet 1913. à Lamastre, en bordure de la route de Tournon , dans le pré des Barraques, se déroule une grande fête d’aviation. Le programme des fêtes comprend: une distribution de médailles aux combattants de 1870, un défilé des sociétés musicales et sportives qui prendront part à la fête d’aviation, des attractions intéressantes, jeux olympiques, fête champêtre, course de bicyclettes, concerts, etc., etc. A l’occasion de la distribution des médailles aux Combattants de 1870, il a été décidé qu’un banquet serait organisé le 13 juillet, auquel seraient conviés tous les Vétérans du canton et de la région. Le prix du banquet est de 2 fr. 50, café compris. La Commission ne négligera rien pour que les étrangers emportent de leur séjour à Lamastre un aimable et durable souvenir. Le pilote Charles Amans sera présent, des pourparlers avec un second aviateur et, si ses démarches aboutissent, le public aura la satisfaction d’admirer les évolutions successives d’un biplan et d’un monoplan dans le magnifique décor du vallon verdoyant de Monteil, qui constitue un champ d’aviation idéal.

26 juillet 1913. vers 7 heures, les habitants d’Annonay sont réveillés par bruit étrange venu du ciel. Soudain, ils voient apparaître un aéroplane décrivant un cercle au-dessus du centre-ville; Puis, l’étrange machine repart en direction de Villevocance. A bord de l’appareil se trouve un certain Louis Maurin. Originaire de Villevocance. L’homme vient de marquer les esprits en réalisant le premier survol de la ville avec un monoplan équipé d’un moteur Gnôme de 70 cv.

16 et 17 août 1913, d’après le Journal d’Annonay: «L’Aviation à Annonay. Vidart fait des siennes. Il se promène au-dessus d’Annonay et du ministre, émerveille les spectateurs du nouvel aérodrome par ses virages impressionnants. Vergniault se révèle grand pilote, décolle et atterrit d’une façon superbe. Près de 15.000 personnes acclament les brillants aviateurs. Le triomphe du monoplan Deperdussin moteur Le Rhône 50 HP et du biplan Goupy moteur Gnome 5».

Les premiers brevetés pilotes d’avions, originaires de l’Ardèche, sont:

  • VIGNE, Henri, Victorin, est né le 2 mars 1885 à Borne. Fils de Marcelin Vigne, garde-forestier, et de Clémentine Therisse, Henri Vigne est né au Chat del Bas à Borne. En octobre 1905, Henri Vigne s’engage à l’Ecole Spéciale Militaire. Sous-lieutenant, il est affecté, en octobre 1907, au 143ème Régiment d’Infanterie. En mai 1910, il est détaché au Groupe de compagnies d’aérostiers du Camp de Chalons sur Marne. Le 2 juin 1911, il passe dans l’Aéronautique Militaire, où il est breveté pilote n° 315 du 7 décembre 1910 sur avion Henri Farman. Le Lieutenant, puis Capitaine Vigne poursuit une carrière militaire: Ateliers de Reims, Adjoint au Commandant de l’Ecole de perfectionnement, Adjoint au Chef du Service Aéronautique de la 8ème armée jusqu’en juillet 1915, Adjoint au Chef du Service Aéronautique de la 3ème Armée jusqu’en avril 1916, Inspecteur du Matériel au Ministère de la Guerre en 1924, nommé Commandant, il assure des postes à responsabilité à la Direction de l’Aéronautique
    Officier de la Légion d’Honneur, le Lieutenant-Colonel de l’Armée de l’Air Henri Vigne décède, le 16 juin 1938, à Neuilly sur Seine, il est inhumé dans le cimetière de cette localité.
  • SEGUIN, Augustin, est né le 6 octobre 1889 à Lyon. Augustin Seguin, surnommé par ses proches ‘Tintin l’Aviateur’, est le petit-fils de Marc Seguin, apparenté à la famille de Montgolfier, à qui l’on doit les ponts suspendus, la chaudière tubulaire pour locomotive et la construction de la ligne de chemin de fer entre Lyon et Saint Etienne. Il est le frère Louis et Laurent Seguin, créateurs du moteur d’aviation Gnome. Augustin Seguin est : diplômé de la Faculté des Sciences de Paris ; ingénieur de l’Ecole Supérieure d’Aéronautique et de Construction Mécanique ; attaché en qualité d’ingénieur à la Société des moteurs Gnome ; breveté pilote n° 528 en date 15 juin 1911. Ilest appelé au service militaire en 1911, breveté pilote militaire n° 83 en date du 16 février1912, affecté à l’escadrille H.F 1, première escadrille militaire constituée en temps de paix, il prend part aux grandes manœuvres d’aviation en 1912 et aux premiers essais de réglage aérien de tirs d’artillerie. La Médaille Militaire lui est décerné le 31 décembre 1912 pour services exceptionnels rendus à l’Aéronautique Militaire. Malgré ses occupations industrielles, Augustin Seguin se consacre à l’aviation sportive et participe à des raids : fin mars 1913, il envisage de traverser la Méditerranée de Marseille à Alger avec escale à l’île de Minorque aux Baléares. Un hangar est installé sur la plage du Prado à Marseille afin de faire fabriquer par les ouvriers d’Henri Fabre un avion Farman équipé d’un moteur Gnome de 100 cv 14 cylindres transformé en hydravion. Monsieur Louis Pierron, ingénieur, prendra place à bord de cet appareil dont le décollage est prévu le 2 avril. Suite à des incidents au décollage, Augustin Seguin qui devait tenter la traversée de la Méditerranée en hydroaéroplane, a remis sa tentative au mois de juin. A la place, Augustin Seguin participe à la Coupe Pommery en décollant le 28 avril pour un raid Marseille-Namur, battant le record à cette époque, de vol avec un passager. Le 10 août, afin d’égaliser Brindejonc dans le cadre de la Coupe Pommery, il vole pendant 15 heures entre Biarritz et Buc et de Buc à Brême (Allemagne), soit 1350 kilomètres, mais on lui retient ses heures de vol de nuit. Il vole sans escale le 13 octobre 1913 de Buc (Yvelines) à Le Barp (Gironde) et retour, effectuant 1040 kilomètres d’un seul vol en 13 heures 5 sur biplan H. Farman, moteur Gnome 80 HP. Il devient le premier tenant du Critérium de l’Aéroclub de France 1913 et bat le record de distance sans escale.
    Affecté en 1916 à l’aviation de chasse, il est grièvement blessé aux jambes en service aérien et sera réformé. Il a effectué plus de 500 heures de vol. Augustin Seguin s’adonne alors à des recherches scientifiques et invente notamment une machine à calculer, un indicateur de vitesse, un appareil stroboscopique dont l’emploi se généralise rapidement. En collaboration avec son frère Laurent, il dépose 62 brevets d’invention. Il est connu pour être un excellent photographe amateur et ses photos sont répertoriées. Il les a prises avec son frère Laurent, son mécanicien Lestradet et Louis Paulhan
    lors de leurs voyages et de leurs activités industrielles, sportives ou militaires. En 1938, Augustin Seguin, Ingénieur, était Directeur Technique de la Société de recherches mécaniques et physiques à Paris. Titulaire de nombreuses décorations : Médaille d’Or de l’Aéroclub de France, Médaille d’Or de la Société d’Encouragement pour l’Industrie Nationale, Médaille de l’Aéronautique, Chevalier de la Légion d’Honneur, Augustin SEGUIN, Membre Pionnier des Vieilles Tiges décède à Paris le 25 avril 1965.
    https://espacesaerienslyon.pagesperso-orange.fr/vieilletige/seguin.htm
  • VAL, Albert, est né le 13 juin 1885 à Annonay. Breveté pilote en 1913, Albert Val était détaché de la Marine dans l’Aéronautique militaire. Lieutenant de Vaisseau de réserve, capitaine au long cours dans le civil. Au cours de la Première Guerre mondiale, le Capitaine Val commande l’escadrille MF 33 sur les fronts de la Somme, de l’Oise et en Champagne de juillet 1916 à mai 1917. En 1917, il est rappelé dans son arme d’origine et termine la guerre comme Commandant du Centre Aéromaritime de d’Antibes. Officier de la Légion d’Honneur, Croix de Guerre 1914-1918 avec 3 citations, il a terminé sa carrière comme Capitaine de frégate dans les réserves de la Marine. Albert Val décède à Annonay, le 8 Octobre 1971.
  • GRASSET, Aimé, est né le 26 décembre 1888 à Bonnefoy **En fait, il est né sur la commune de Le Béage. Bonnefoy est un lieu-dit de la commune. Etat-civil modifié par jugement.
    Fils de Jean-Louis Grasset et de Marie, Rosine Marion. Aimé Grasset est étudiant lorsqu’il est appelé, le 10 octobre 1909, au 86ème Régiment d’Infanterie. Il passe dans l’Aéronautique Militaire, en décembre 1911, en tant qu’élève-pilote, breveté pilote n°800 du 27 mars 1912 sur Voisin, puis breveté pilote militaire n°236. Au cours de la Première Guerre: en 1915, le sous-lieutenant Grasset pilote sur Dorand à l’escadrille 14, sur Voisin canon, puis à l’escadrille VB 101, et sera cité à l’ordre de l’armée ; en 1916, il est affecté à l’Aviation russe où il est promu Lieutenant et fait Chevalier de la Légion d’Honneur le 25 octobre 1917, et se voit attribuer de nombreuses décorations russes
    Au début des années 20, Aimé Grasset pilote à la Compagnie Air Union. Son Farman Goliath baptisé ‘La Lorraine’ est accidenté, le 1er février 1923, lors d’une liaison aérienne Paris-Londres-Paris. Suite à une avarie de moteur, l’appareil fait un atterrissage d’urgence près de Vimille (Pas de Calais). L’avion, finissant sa course dans des clôtures de fils barbelés, avec son train d’atterrissage et ses ailerons détruits. Sur les huit passagers (4 hommes et 4 femmes) présents à bord du Farman Goliath, transportant également 250 kilogrammes de fret (courrier et marchandise), un seul a été blessé. Ce dernier, de nationalité anglaise, n’ayant pas respecté les consignes de sécurité édictées par Grasset, a été projeté hors de l’avion.
    Le 7 juin 1924, lors d’un vol entre Prague et Varsovie, le Potez IX de la Compagnie Franco-Roumaine de Navigation Aérienne (CIDNA), immatriculé F-ADBC, connaît des problèmes de moteur. Vers 11 heures, l’appareil s’écrase au sol en brûlant, près de la localité de Hlador à 80 kilomètres de Brno (République Tchèque). Les deux passagers trouvent la mort, Aimé Grasset, pilote, grièvement blessé, décède le lendemain et sera inhumé au Crotoy (Somme).
    http://mezenc-doc.fr/docpdf/fiD01857.pdf
  • ALEX-COCHE, Joseph, Frédéric, est né le 3 février 1887 à Saint Péray. Joseph Alex-Coche est breveté pilote n° 898 du 22 juin 1912 sur avion Maurice Farman. Lieutenant au 102ème Régiment d’Infanterie, le Capitaine Joseph Alex-Coche est Mort pour la France, le 25 août 1915, à Marville (Meuse).
  • BRAHY, Fernand, Gustave, Louis, est né le 14 mars 1888 à Saint Montan. Fernand Brahy est breveté pilote sous le n°943, le 25 juillet 1912, sur Henri Farman. Pilote au cours de la Première Guerre mondiale, il poursuit une carrière de metteur au point moteur sur la base d’Istres jusqu’à sa retraite. Il décède à Istres, le 26 mai 1977. Luc Brahy, son petit-fils, dessinateur de Bandes Dessinées Aéronautiques, décrit son grand-père comme un homme ouvert et généreux, mais doté d’un fort caractère.
  • MAURIN, Louis, est né le 26 février 1896 à Villevocance. Maurin Louis quitte son village pour venir à Lyon ‘travailler dans la mécanique’. Par ses relations, il prend goût à l’aviation. Il a la chance d’être engagé comme mécanicien, en 1911, au terrain d’aviation de Bron. Il passe son brevet de pilote, le 2 août 1911, avec le numéro 963. Nommé chef-pilote à la Société des Véhicules Aériens à Issy les Moulineaux, puis peu après sur avion Farman, il bat le record de l’époque en atteignant l’altitude de 250 mètres. Après avoir acheté un avion Deperdussin, Louis Maurin se consacre aux meetings aériens et participe à la course Paris-Bordeaux. A la déclaration de guerre, le 2 août 1914, avec un palmarès de 130 heures de vol, il se trouve affecté au 22ème Régiment Colonial et participe aux combats en Bulgarie, Turquie et Grèce, sans jamais pouvoir obtenir son affectation dans l’aéronautique militaire. Démobilisé, Louis Maurin reprend quelques vols et meetings, mais bien vite, il décide de revenir à son métier de jeunesse, ‘la boulangerie-pâtisserie’. En 1930, il achète à Valence, la ‘maison Nivon’ renommée pour ses ‘pognes’, et donne un nouvel élan à ce commerce réputé. En 1964, à l’occasion du cinquantenaire de son brevet de pilote, il reçoit la Médaille de l’Aéronautique. Louis Maurin décède à Valence le 11 juillet 1978. Il est inhumé à Annonay.
  • MANOHA, Marie, Joseph, Léon, est né le 30 avril 1894 à Ardoix. Joseph Manoha est breveté pilote n°1007 du 6 septembre 1912 sur avion Henri Farman. Mobilisé, le 17 octobre 1914, au 4ème Régiment d’Infanterie coloniale, sur sa demande, il passe dans l’Aéronautique militaire et envoyé à l’Ecole de pilotage de Chartres, le 18 septembre 1915. En décembre 1915, il est affecté au Plessis-Belleville, puis, en novembre 1916, à l’escadrille MF 35, avant de revenir ultérieurement après convalescence au Plessis-Belleville. Au lendemain de la Première Guerre mondiale, il demeurait en région lyonnaise et aurait travaillé aux usines Berliet. Joseph Manoha décède à Lyon 9ème, le 12 août 1970.
  • BAGNOL, Rodolphe, Auguste, Camille, est né le 10 avril 1891 au Teil. Rodolphe Bagnol est breveté pilote sur Maurice Farman, en juin 1913, sous le n°1360. Il trouve la mort dans un accident aérien, le 22 août 1914, à Crimolois (Côte d’Or). Le soldat Bagnol est inhumé dans le Carré militaire du Cimetière de Dijon.
  • LASHERMES, Georges, est né le 4 juin 1895 à Tournon. Georges Lashermes est très probablement breveté pilote à l’Ecole Nationale d’Aviation de Bron le 4 juillet 1913 sous le n°1416 sur Farman. A l’âge de 17 ans, il aurait été le plus jeune pilote du monde à cette époque. Il est nommé chef-pilote à l’Ecole Forézienne de Pilotage à Saint Etienne Bouthéon. Les 28 et 29 juin 1914, il participe au meeting de La Clayette (Saône et Loire). Engagé volontaire pour la durée de la guerre, il entre au service actif dans l’aviation en octobre 1914 ; breveté pilote militaire le 15 février 1915 sous le n° 688. Nommé caporal le 28 février 1915, il est détaché le 5 mars à Saint Cyr pour la réception des avions Caudron livrés par le constructeur. Pilote sur avion Caudron à l’escadrille N 531, il aurait participé aux combats sur le front serbe. En 1914, il demeurait rue des Clercs à Vienne. En 1962, il exerçait la profession de teinturier au n° 6 du quai Souchon à Givors. Membre du Groupement Joseph Dumas sous le n° 97 en date du 15 juin 1950. Georges Lashermes décède, le 3 avril 1970, à l’hôpital de Montgelas à Givors (Rhône)

3 août 1914, début de la Première Guerre mondiale appelée communément la ‘Grande Guerre’.

18 novembre 1918, l’Armistice est signé, fin de la Première Guerre mondiale.

29 septembre 1928, vers 15 heures, un hydravion de la Regia Aeronotica (Marine militaire italienne), du type Dornier Val, c/n 66 (hydravion allemand fabriqué sous licence en Italie), immatriculé I-PLIF, baptisé ‘Marina II’ survole la vallée du Rhône à son retour d’une mission au Spitzberg. A environ deux kilomètres au sud de Valence, un violent orage barre la vallée. Le pilote décide de faire demi-tour, mais l’appareil accroche une ligne électrique à haute tension, qui traverse le Rhône, et tombe dans le fleuve en crue, à hauteur de Guilherand.
L’équipage se compose du Commandant Pinzo, du Lieutenant Crosio, du sous-officier Gatta et des mécaniciens Codoniosto et Barrachini. Les deux officiers et le sous-officier, qui se trouvent à l’avant de la carlingue, sont précipités dans les flots et périssent noyés. Les deux mécaniciens, qui se trouvent dans le compartiment arrière, ont pu être sauvés par des témoins de l’accident. Dans les jours qui suivent, l’épave est retirée du fleuve, non sans difficulté.

31 octobre 1928, vers 9 heures 30, par temps de brouillard, un appareil réalise un atterrissage forcé à deux cents mètres de la localité de Sécheras. Il s’agit d’un monomoteur biplan, du type Blériot Spad 56/4, n°4381/9, immatriculé F-AIMN, de la Compagnie Air Union. Cet appareil effectue la liaison régulière commerciale entre Paris, Lyon et Marseille. En touchant le sol, il brise son train d’atterrissage, et le plan inférieur s’enfonce dans le terrain détrempé par la pluie. Le pilote, Maurice Bodin, projeté hors de l’appareil, est relevé inanimé. Transporté dans la maison du Maire de la localité, il décède quelques instants après. Le passager, un médecin anglais, Monsieur Seguel, est indemne. C’est le premier accident grave depuis la mise en service, trois ans plus tôt, de la liaison aérienne commerciale entre Paris, Lyon et Marseille.
Dans les années 1930, les pilotes qui résident dans la région Aubenas-Vals doivent se rendre sur le terrain de Montélimar-Ancône (Drôme) pour pouvoir voler, cela est une contrainte. Au sein de l’Aéroclub de l’Ardèche qui s’est créé, il est prospecté un terrain susceptible d’accueillir des activités aéronautiques. L’idée de construire un aérodrome sur le plateau des Gras sur la commune de Lanas, au sud d’Aubenas, remonte à 1932. Des fonds et des subventions sont recueillis pour débuter les travaux. Hélas, la Seconde Guerre Mondiale met fin à cet espoir.

5 et 16 juillet 1934, un meeting d’aviation attire à Lamastre un grand nombre de visiteurs. Malgré cela, les dépenses engagées ont dépassé les recettes. Le Conseil municipal alloue au Syndicat d’initiative une subvention de 300 francs .

Au cours de l’été 1934 Pierre Salomon, Président de l’Aéro-club de l’Ardèche, est admis au Comité de direction de l’Aéro-club de la Drôme. Il en résulte le projet de création d’une école de pilotage commune aux deux clubs sur le terrain de Montélimar-Ancône avec comme moniteur M. Espiard. En février 1935, cette école de pilotage acquiert un Potez 36 et une vingtaine d’élèves sont inscrits. Le coût du brevet premier degré est estimé à 2500 francs.
Pierre Salomon présente, au printemps 1935, à la Chambre de Commerce d’Aubenas, un projet de création d’aérodrome dans le sud de l’Ardèche. Ce projet sera lendemain, toutefois des journées de propagande aéronautique seront organisées dans le pré du château de Ruoms.

29 mars 1935, sous l’égide de M. Salomon, Président de l’Aéro-club de l’Ardèche à Ruoms, création de l’Aéro-club d’Annonay lors d’une réunion au Café du Commerce à Annonay, en présence des annonéens: Henri Faure. Henri Faure, Michel de Montgolfier, Louis Siterre, Teinturier et Pilon. L’État met à la disposition de l’Aéro-club d’Annonay, le terrain d’aviation du ceux de la Thine à Saint Rambert d’Albon (Drôme). Sur ce terrain, Jean Chapeau, chef-pilote, met son Potez 36 à la disposition de l’école de pilotage de l’aéro-club.

25 novembre 1935, l’Aéro-club d’Annonay fête ses cinq premiers brevetés pilote d ’avion, il s’agit de: Henri Faure, Michel de Montgolfier, Louis Siterre, Teinturier et Pilon.

1er septembre 1939, déclaration de la guerre à l’Allemagne et début de la Deuxième Guerre mondiale.

3 septembre 1939, tout trafic aérien civil et commercial est interdit.