De 1945 à 1975, des aéro-clubs animent l’aérodrome de Satolas

Le 20 août 1945, l’Armée de l’Air est déclarée affectataire principal du terrain d’aviation de Satolas.
Parmi les aérodromes publics ouverts à tous les avions légers par l’arrêté du 6 février 1947 figure celui de Lyon – Satolas, implanté sur la commune de Colombier – Saugnieu, alors située dans le département de l’Isère et qui sera rattachée à celui du Rhône le 1er avril 1971.
Monsieur Chon, un ancien membre de l’Aéro-club Populaire de la Région Lyonnaise (ACPRL), souhaite poursuivre la mission de l’aviation populaire en créant l’Aéro-club de Lyon (ACL) dont les activités aéronautiques se développeront sur l’aérodrome de Satolas. La présence de cet aéro-club ne peut être que tolérée par l’Armée de l’Air et l’occupation du hangar à avions et des installations est cependant consentie, à titre gratuit, temporaire et révocable.
Sur cet aérodrome dont l’état de la surface est proche d’un champ de pommes de terre, sans eau potable, sans électricité, sans téléphone, on volera quand même.
Monsieur Chon, Président, est entouré de MM. Fourneyron et Revel, Marcel Bon étant chef-pilote. Dans les premières années se sont surtout des activités consacrées au vol à voile et aux passionnés de ‘pou du ciel’ ou ‘d’avionnettes’, puis apparaissent en 1950 les premiers ‘Jodel’. M. Fellot , sur l’aérodrome de Satolas, trouvera la mort à bord de son Jodel D 92 ‘Bébé’, le 27 juillet 1950.

Au premier plan, Morane 500 de passage – Au centre, avionnette Fellot-Lacour – Au fond, Morane 315 (Coll CALM -Paul Mathevet)

De 1950 à 1953, en annexe de l’activité aéronautique de l’aérodrome de Satolas, la Société Française d’Etudes et de Construction de Matériels Spéciaux (SFECMAS) dont l’usine se situe à Villeurbanne procède à l’installation d’une station d’essais et de réception de pulsoréacteurs construits dans son usine. Cette station est implantée à une centaine de mètres au nord du hangar à avions. Entourée d’un haut grillage, deux bâtiments en préfabriqués servent de laboratoires d’études autour des installations techniques extérieures.

Station d’essai (Coll CALM – Paul Mathevet)

Entre 1950 et 1960, la section prémilitaire de parachutisme de l’Aéro-club du Rhône et du Sud-est procède à de nombreux largages de parachutistes.
En 1956, des travaux de génie civil sont entrepris par l’entreprise Maïa (tracés de routes, mise en place de barrières, montage de bâtiments préfabriqués, tranchées pour l’adduction d’eau et pour les câbles électriques et téléphoniques), en vue de l’installation d’une station radar militaire. A l’ouest de la bande d’envol est accolée une autre bande pour la circulation des appareils. L’aire de stationnement devant le hangar à avions est agrandie.
Le 9 mai 1959, sur l’aérodrome de Satolas, une amicale d’Anciens Résistants procède à la reconstitution d’un atterrissage de nuit au cours de la Seconde Guerre mondiale. Lors de l’atterrissage de l’Hurel-Dubois HD n°01 de l’ELA 56, celui-ci brise son support de train-avant. L’appareil sera remis en service quelques jours plus tard.
Plusieurs présidents se succéderont, au fil du temps, à l’Aéro-club de Lyon, l’entretien de l’aérodrome laisse à désirer : l’’herbe n’est plus fauchée, les genêts qui envahissent le terrain gênent la circulation des avions au sol, les installations présentent un air abandonné.
En 1961, l’Aéro-club de Lyon disparaît au profit de l’Aéro-club de Villeubanne qui lui succède sur l’aérodrome de Satolas.
Le 4 janvier 1963, l’aérodrome de Satolas est classé dans la liste n°2, c’est-à-dire, aérodrome réservé à l’usage exclusif des administrations de l’Etat avec désignation de l’Armée de l’Air en qualité d’affectataire principal.
Le 25 avril 1964, est inauguré le club-house de l’Aéro-club de Villeurbanne (ACV). Sous l’impulsion de Monsieur Goujon, Maire de Villeurbanne, a été créé l’Aéro-club de Villeurbanne. Monsieur Marcel Claes en est le Président-Fondateur, Joseph Picot est élu Président et Huguet, chef-pilote. Monsieur Revol prend la gestion de la buvette. En 1971, 487 baptêmes de l’air sont donnés aux visiteurs du club, et 1510 heures de vol sont effectuées par les cinq appareils de l’aéro-club.
Pendant quelques temps, l’Aéro-club des Jeunes de Montplaisir fréquentera l’aérodrome de Satolas avant de rejoindre l’aéroport de Bron.
1956, dix ans après la reprise de la concession de l’aéroport de Bron, la Chambre de Commerce et d’industrie de Lyon, gestionnaire de l’aéroport, songe à l’aménagement d’un aéroport international de classe A dans l’Est lyonnais.
Au printemps 1972, débutent les travaux de génie civil de l’aéroport international de Lyon-Satolas: les bulldozers envahissent le terrain, des grues de 45 mètres de haut s’élèvent.

Fiches descriptive (Coll CALM – Paul Mathevet)

Au printemps 1975, l’Aéro-club de Villeurbanne quitte l’aérodrome de Satolas pour rejoindre l’aérodrome de Corbas.
L’aéroport international de Lyon-Satolas est inauguré le 12 avril et mis en service le 20 avril 1975.

 (C) Cercle Aéronautique Louis Mouillard – Paul Mathevet 07/2022