La Planaise – Des origines à 1939

Préambule
Des communaux de la Planaise
au terrain d’aviation de Planaise
à l’aérodrome de Satolas
à l’aéroport de Lyon-Satolas
à l’aéroport de Lyon – Saint-Exupery

Le Cercle Aéronautique Louis Mouillard (CALM), du nom d’un précurseur de l’Aéronautique, natif de Lyon, se doit de pérenniser sur son site Internet la MEMOIRE des personnes, des faits et des événements liés à l’Aéronautique en Rhône-Alpes.

La compilation de recueil de textes et de documents pris dans les journaux locaux, mais aussi dans des revues aéronautiques à parution nationale, telles que : La Vie Aérienne, Aviation Magazine et Les Ailes, ainsi que dans la visualisation de nombreux sites Internet, nous a permis de relever les principaux faits et événements aéronautiques survenus dans cet aéroport de l’Est lyonnais.

Nous vous les présentons dans un aspect synthétique et chronologique sous forme de chroniques :

La définition du mot CHRONIQUE dans le dictionnaire Larousse : « Récit dans lequel les faits sont enregistrés dans l’ordre chronologique. » Une chronique est une succession de récits.

Il appartiendra aux futures générations de pérenniser ces chroniques.

Contacts https://calm3.jimdofree.com/

Nous tenons à remercier Madame Christine JOVET et Monsieur Jacques LIENARD pour nous avoir mis à disposition des documents photographiques ; Monsieur Philippe TREILLET pour la mise en page de la documentation.

à ceux qui ont défriché l’aviation sur ce terrain

à ceux qui l’on vu se développer

à ceux qui ont construit l’aéroport

à ceux qui ont contribué à son exploitation

à ceux qui poursuivent cette œuvre

à ceux qui demain prendront la relève

avec l’aimable autorisation de Paul Mathevet (membre 2A)

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Origine des terrains communaux de Planaise

La grande plaine d’origine glaciaire située en Dauphiné entre les localités de Genas, à l’ouest, Pusignan, au nord, Colombier-Saugnieu, à l’est, Saint Laurent de Mure, au sud, constituait au Moyen-Age, la forêt de Planaise ou Planeze.
En 1306, Guichard de Vavre, Seigneur de Bonce, ayant rendu quelques services au Dauphin Humbert 1er, obtient de ce dernier le droit d’usage (coupes de bois et ramassage des glands) de la forêt de Planaise.
Plus tard, un procès, qui dura 100 ans, opposa le Seigneur de Bonce à Hubert de Bathernay, frère de Louis XI, qui contestait de droit d’usage. Cette forêt est achetée par la famille de Vavre de Bonce en 1780.
La Révolution surgit peu après, et les communes avoisinantes s’approprient les terres et les bois des grands propriétaires. C’est ainsi que la forêt de Planaise est défrichée et rendue aux cultures.
Par un décret de Napoléon Ier, en date du 16 mars 1807, ces terres reviennent par moitié aux anciens propriétaires, et le reste partagé également entre cinq communes qui reçoivent cent vingt hectares en ‘communaux,’ et cent hectares à l’héritier du propriétaire Monsieur de Leusse.
C’est ainsi que le ‘communal’ de Satolas se trouve sur la commune de Colombier-Saugnieu (Isère). Il sera réduit par des ventes successives.

Le terrain de Planaise est au cœur de l’aéroport actuel, son emplacement se situait approximativement à l’emplacement des aérogares actuelles
Il fut baptisé terrain de Satolas par le service du génie lors de la militarisation du terrain vers 1938.

L’Aéro-club populaire de la région lyonnaise (ACPRL)
sur le terrain d’aviation de Planaise

Le 12 novembre 1936, un groupe d’aviateurs et d’amis se réunit dans un café de centre de Lyon en souhaitant qu’un aéro-club populaire soit créer à Lyon. Autour de Sauvagnat, Chapelle, Cholat, Couternon et Matola, se sont joints Bouchard et Singla, anciens pilotes, et Cho, sportif lyonnais confirmé. C’est ainsi que se crée l’Aéro-club Populaire de la Région Lyonnaise (ACPRL) déclarée en préfecture du Rhône, le 30 novembre 1936. Le bureau se compose : Président, Joseph Bouchard, professeur à l’Ecole de la Martinière, ancien pilote de la guerre 14/18, pilote breveté à l’Aéro-club du Rhône et du Sud-Est et conseiller municipal de la commune de Satolas; Secrétaire, Marcel Chapelle, linotypiste ; Trésorier, André Chon, géomètre; Délégué à la propagande, Jacques Goujon.
Dès 1937, une nouvelle pléiade de dévoués vient s’ajouter aux pionniers déjà nombreux : Aurelle, pilote, d’Archimbaud, Billard, Bouvier, Baillon, Curial, Schrodt, etc
Un pilote confirmé, Paul Girardet est contacté pour assurer l’activité aéronautique. Ce pilote qui tient un garage, à l’angle de la rue du Pensionnat et de la rue de Créqui à Lyon, 2ème arrondissement, met à la disposition de l’ACPRL des locaux inutilisés situés au premier étage de son établissement. C’est ainsi que le siège de l’ACPRL se situe au 1 bis, rue du Pensionnat (devenue rue d’Arménie) à Lyon.

Au cours de l’année 1937, le potentiel en appareils de l’ACPRL est le suivant :
Morane 138, immatriculé F-AQRH, en provenance du Ministère de l’Air, destiné à l’école de pilotage En février1938, il sera détruit par Aurelle lorsqu’il s’écrase sur le toit de l’infirmerie de la base aérienne de Bron.
Caudron C 60, immatriculé F-AIDI, équipé d’un moteur Clerget, d’un rayon d’action de 300 kilomètres.
Potez 36, immatriculé F-ALNF, équipé d’un moteur Salmson, d’un rayon d’action de 400 kilomètres.
Berline Breguet Spad 56/6, immatriculée F-AIVA, équipée d’un moteur Gnome et Rhône, d’un rayon d’action de 500 kilomètres. Cet appareil a une histoire : Girardet, chef-pilote d ACPRL, accompagné du mécanicien Curial se rendent aux Ateliers Blériot à Buc, en région parisienne, pour récupérer un appareil abandonné au fond d’un hangar. C’est avec le soutien moral et financier des syndicats cégétistes qui ont été et sont les appuis de l’ACPRL, qu’Henri Chaintreuil obtient le prêt de cet appareil par la Fédération nationale du bâtiment et des travaux publics CGT. A l’origine, cette fédération s’était procurée trois avions d’occasion pour être transformés en bombardiers à l’intention de l’armée républicaine espagnole lors de la guerre civile contre les nationalistes Mais cet appareil n’avait pas été jugé apte pour aller au front et de fait refusé.
Tous ces avions sont abrités dans les hangars des aéro-clubs sur l’aéroport de Bron.
Au siège de l’APCRL, Couterno dispense des cours théoriques de mécanique et Goujon, ceux d’aérodynamique. Des constructions de modèles réduits sont entreprises, un planeur est en cours de construction par les jeunes.
L’ACPRL est le premier aéro-club affilié à la Fédération Sportive et Gymnique du Travail (FSGT), une fédération sportive travailliste. A travers cette initiative, les jeunes élèves-pilotes peuvent découvrir l’éducation physique, l’athlétisme, la natation et le ski.
Tout au long de l’année 1937, le Président Bouchard entreprend de rechercher un terrain dans l’est lyonnais, afin que l’ACPRL dispose d’un terrain d’aviation qui lui soit propre.
Le 18 avril 1367, lors d’une séance extraordinaire du Conseil municipal de la commune de Satolas, Monsieur le Maire donne lecture d’une lettre adressée par Joseph Bouchard, Président de l’ACPRL dans laquelle il présente un projet de location de ‘terrains communaux’ au lieu-dit Planaise pour créer un terrain d’aviation. Le Conseil municipal repousse les propositions de l’ACPRL par 9 voix contre 2. Il considère que ‘les avantages prévus ne compensent pas tous les inconvénients que comporte la transformation de cette immense étendue de terrain’
Le 15 octobre 1937, lors de la séance extraordinaire du Conseil municipal de la commune de Satolas, Monsieur le Maire donne lecture d’une nouvelle proposition émanant de la Caisse syndicale de retraités n° 484 du Rhône. Celle-ci désire acquérir 65 hectares de terrain sur la parcelle contenant 106 hectares 52 ares divisée en lots communaux appartenant à la commune de Satolas, mais située sur la commune de Colombier-Saugnieu au prix de 2.750 francs l’hectare. La Municipalité, à la majorité du Conseil municipal, décide de vendre ces 65 hectares.
Le 5 décembre 1937, à la suite de la séance ordinaire du Conseil municipal de la commune de Satolas, la municipalité donne suite à la vente. Il semble toutefois que cette vente n’a pas eu lieu puis qu’aucun acte de vente n’a été retrouvé.
Divers témoignages laissent à penser que M. Morat, propriétaire de la ferme de Planaise, exploitée par le fermier Martin, a sous-loué à l’ACPRL une bande de terrain de terrain de 200 à 300 mètres en prairie permettant aux appareils de se poser. Un abri en toile permet d’abriter trois des quatre appareils de l’aéro-club. L’hiver suivant, le toit de l’abri devait s’effondrer sous le poids de la neige tombée en abondance, ne causant aucun dommage grave aux appareils.
Le terrain d’aviation de Planaise est inauguré le dimanche 5 juin 1938 lors d’un grand meeting organisé par l’Aéro-club Populaire de la Région Lyonnaise dont Goujon a pris la Présidence.

Des menaces de guerre se font pressantes, aussi l’Etat envisage de créer un terrain d’aviation de campagne sur les terrains communaux de Satolas sur la commune de Colombier-Saugnieu (Isère).
En 1938, des travaux de terrassement sont entrepris afin de niveler le sol et combler les fossés. Des éléments de l’Armée de l’Air prennent possession du terrain d’aviation en 1940. Le terrain d‘aviation de Satolas fait suite à celui de Planaise.
A la déclaration de guerre, le 2 juillet 1939, toutes les activités aéronautiques sont suspendues sur le terrain.
Ce terrain deviendra en 1975, l’aéroport de Lyon-Satolas, et en 2000, l’aéroport de Lyon-Saint Exupéry

L’ACPRL sur le terrain d’aviation de Planaise (C) CALM 07/2022