Les origines du Lac d’Uzein

Pour améliorer l’efficacité de l’enseignement du tir au cours de la formation des pilotes de chasse à l’École Militaire d’Aviation de Pau, la décision de créer un lac artificiel est prise en mai 1916.

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L’École Militaire d’Aviation de Pau début 1915.

(Coll. J. Mauries et propriété de la famille de Boissezon)

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L’École Militaire d’Aviation en 1917, juste avant le démarrage du creusement du lac d’Uzein.

(Coll. J. Mauries et propriété de la famille de Boissezon)

 

« Historique général de l’École d’Aviation de Pau » 

 

« Création à la suite des prescriptions de l’I.G.D.E. d’un service de l’Instruction Technique d’Armement et de tir en mai 1916, (désignation du Capitaine FEUGÈRE Chef du Service). Cette Instruction se précisera et deviendra aussi pratique que scientifique dans les 1° mois de 1917 (Chef de Service : Lieutenant HUSSON Février 17).

La nécessité de faire tirer les Élèves à bord d’un avion monoplace, malgré le stage à l’E.T.Aé de Cazaux sur biplace (pilote instructeur comme Mitrailleur), le Commandant de l’École obtient l’autorisation d’établir un étang artificiel de 15 Hectares, où devront s’effectuer des tirs de fonctionnement avec mitrailleuse VICKERS à bord d’un Ni monoplace, ainsi que le lancement des fusées Le Prieur ».

  • Extrait d’un document original rédigé fin 1918 par le Capitaine Campagne qui commandait l’école depuis 1916. (Archives Municipales de la ville de Pau).

Chapitre I – Paragraphe :  » Organisation de la Division d’Application de Combat ».

 

En février 1917, les travaux sont en cours.

 

« Le programme de Janvier 1917, discuté à la réunion des commandants d’École, le 8 Janvier, impose l’obligation d’augmenter considérablement le nombre des pilotes à instruire. (125 Pilotes doivent être prêts fin Janvier, ce chiffre devra rapidement augmenter).

La C.I.G.D.E. prescrit la suppression momentanée du stage à CAZAUX après perfectionnement à PAU et AVORD des pilotes destinés à la D.A.C. à PAU.

Le Programme tracé par le Commandant de l’École dans la lettre 673 P. du 9 Février 1917 comportait pour la D.A.C. un stage d’instruction double comprenant une classe de combat individuel et de tirs de fonctionnement sur l’étang artificiel de l’École en voie d’achèvement. Cette instruction devait être terminée par l’exécution de tirs de combat sur l’étang de CAZAUX sous la direction de l’École de PAU par utilisation de l’aérodrome terrestre préparé ».

  • Extrait d’un document original rédigé fin 1918 par le Capitaine Campagne qui commandait l’école depuis 1916. (Archives Municipales de la ville de Pau).

             Chapitre II : « Historique du pilotage″ – Paragraphe : « Période de janvier 1917/Novembre 1917 »

 

En août 1917, après des essais de tirs et un accident (une vache tuée ???, accident que je crois avoir lu dans la presse de l’époque mais dont je n’ai pas retrouvé de trace). A vérifier auprès des Archives Municipales de la ville de Pau avec une recherche dans les journaux de Pau ou dans la revue « Pyrénéoa » pour la période de janvier à août 1917.)

10 août 1917, décision d’interdire les tirs sur le lac. « Le Service du Génie s’oppose dès son achèvement à l’utilisation du champ de tir lacustre de l’École. Il juge indispensable une zone dangereuse de 2.000m autour de l’étang, pour que les tirs à bord d’avion ne présentent pas un danger pour les populations environnantes. Dans ces conditions, au moment où les tirs réels peuvent commencer, le Ministre par D° 76139 2/4 du 10 Août 17 décide que les tirs se feront uniquement à CAZAUX ».

  • Extrait d’un document original rédigé fin 1918 par le Capitaine Campagne qui commandait l’école depuis 1916. (Archives Municipales de la ville de Pau).

             Chapitre II « Historique du pilotage″ – Paragraphe : « Annexe de l’Ecole de Pau à Cazaux ».

 

Le creusement du lac

Pour la réalisation de cet ouvrage, le matériel du service technique du Génie de l’École a été employé (en particulier un tracteur modifié par les mécaniciens de l’École et une niveleuse habituellement utilisée pour la réalisation et l’entretien des pistes).

Ce lac sera alimenté en eau par la petite rivière de l’Aygue longue.

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Tracteur modifié.

(Coll. J. Mauries et propriété de la famille de Boissezon)

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Niveleuse.

 (Coll. J. Mauries et propriétés de la famille de Boissezon)

La main-d’œuvre employée était essentiellement composée de prisonniers allemands et de travailleurs indochinois.

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Photographie de mauvaise qualité mais c’est la seule qui montre des prisonniers allemands.

Légende de J. MAURIES : « Les boches ».

(Coll. J. Mauries et propriété de la famille de Boissezon)

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Travailleurs indochinois employés par l’école pour les travaux de terrassement.

Légende J. MAURIES : « Indochinois ».

(Coll. J. Mauries et propriété de la famille de Boissezon)

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La piste WRIGHT et le lac d’UZEIN fin 1917.

(Coll. J. Mauries et propriété de la famille de Boissezon)

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Vue aérienne de l’École Militaire d’Aviation de Pau lors de l’armistice en novembre 1918.

Au fond en haut et à droite, on distingue le lac d’Uzein et, en haut au milieu, la piste Wright.

(Coll. J. Mauries et propriété de la famille de Boissezon)

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Sur ce plan de novembre 1918, en agrandissant, on distingue la mention du lac artificiel d’Uzein en haut à gauche entre les aérodromes Nieuport et Wright.

(origine : document officiel du capitaine Campagne)

(Archives Municipales de la ville de Pau – DR)

 

La photo-mitrailleuse Campagne-Barbé

Pour accélérer la formation et permettre quand même un simulacre de tir proche de la réalité, le capitaine Campagne et le sergent Barbé vont imaginer un appareillage particulier dénommé PHOTO-MITRAILLEUSE. Elle sera utilisée au-dessus des différents aérodromes et pour la visée sur cibles en mouvement au-dessus de la voie ferrée de 1,5, km construite en 1916.

  • Extrait d’un document original rédigé fin 1918 par le Capitaine Campagne qui commandait l’école depuis 1916. (Archives Municipales de la ville de Pau).

Chapitre : Historique du Pilotage, Rapport 5804 du 23 mars 1916.

 

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Le prototype 1916                                     Le modèle définitif 1917

(Coll. J. Mauries et propriété de la famille de Boissezon)

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Le capitaine Campagne devant un biplan d’entraînement. Il pose la main sur la commande à distance alors que le pilote actionne directement la détente.

   (Fonds SHD Vincennes – DR)

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Gros plan de la photo-mitrailleuse installée sur un biplan de l’École de Pau.

  (Fonds SHD Vincennes – DR)

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Les visées avec la photo-mitrailleuse.

(Coll. J. Mauries et propriété de la famille de Boissezon)

 

À partir du mois de février 1917, tous les appareils destinés à l’entraînement au tir seront équipés avec ce type de photo-mitrailleuse. Plus de 200 seront ainsi montées et deux services spéciaux seront créés :

– Un service de développement des photographies qui permettra d’obtenir les résultats en moins de 10 minutes après l’arrivée au laboratoire,

– Une section spéciale de l’armurerie pour l’entretien et les réparations des photo-mitrailleuses.

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 Le laboratoire photographique               L’armurerie (section photo-mitrailleuse)

(Coll. J. Mauries et propriété de la famille de Boissezon)

Jacques de Lautrec