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Aérodrome communal de BERGERAC (Dordogne)

L’aménagement de l’ancien champ de manœuvres de Picquecailloux (fléché en mauve sur la carte) n’ayant pu être techniquement retenu, l’initiative de créer un aérodrome sur le territoire de la commune de Roumanière revient à la chambre de commerce de Bergerac, qui s’était rapprochée à cette fin du ministère de l’Air en 1931.

L’association conclue avec la ville de Bergerac laissa pourtant rapidement cette dernière seule en lice. Ainsi devint-elle, avec le concours financier de l’État et en partie par expropriations, seule propriétaire des 57 ha (aplat bleu sur le plan) constituant l’emprise de ce qui fut donc un aérodrome public.

Ouvert à la circulation aérienne publique en 1938, l’aérodrome de Bergerac se révéla être, à l’époque, la seule escale de secours possible sur le tronçon Angoulême - Agen , qui constituait lui-même un précieux itinéraire de remplacement de nuit sur la route aérienne de Paris à Toulouse.

Aussi le ministre de l’Air prit-il la même année la décision d’agrandir de 26 ha (aplat orangé sur le plan) la surface de l’aérodrome et de doter celui-ci d’un balisage de nuit. Cette intervention s’inscrivait alors dans la perspective de louer à la ville l’extension aménagée qui serait ainsi incorporée à l’aérodrome communal.

Le ministre de l’Air s’estima fondé à prescrire l’expropriation des parcelles qui ne pourraient être acquises à l’amiable dans le cadre permis par les décrets-lois du 30 octobre 1935. En effet, devenant propriétaire d’une partie de l’emprise de l’aérodrome, il voulait pouvoir accueillir sur celle-ci une formation militaire.

Il ne tarda effectivement pas à en être ainsi puisque, dès octobre 1939, un détachement de l’École de l’Air de Bordeaux prit, ni plus ni moins, possession de la totalité des lieux.

A la demande du maire de Bergerac qu’il soit procédé à la réquisition de l’aérodrome, le ministre de l’Air répondit que la municipalité devrait, "dans un souci d’intérêt national", accepter de mettre gracieusement son aérodrome à la disposition de l’État pour la durée des hostilités.

La situation n’ayant pas été réglée avant l’Armistice, le gouvernement de Vichy fit remettre au maire en juillet 1941 un ordre de réquisition affectant la part d’emprise appartenant à la commune et prenant rétroactivement effet au 2 septembre 1939.

L’indemnisation proposée à la ville en novembre 1943 fut acceptée par celle-ci mais remise en question par l’administration de Vichy au motif qu’une collectivité publique ne pouvait être fondée à réclamer une indemnité pour privation de jouissance. La commune accepta finalement en 1946 de se soumettre à cet argument, dès lors qu’il était avancé par le gouvernement de la République.

Au-delà de l’annexion de la partie communale de l’aérodrome, le ministre de l’Air avait également décidé peu avant la débâcle de 1940 qu’une école de pilotage et une annexe d’entrepôt seraient installées sur l’aérodrome. L’exécution de cette décision donna lieu à la prise de possession de 97 ha de terrains (délimités en vert sur le plan) par voie de réquisitions, sous le régime desquelles le gouvernement de Vichy ne maintint que la partie (hachurée en vert sur le plan) située au sud de l’aérodrome et sur laquelle 27 baraques avaient eu le temps d’être édifiées par l’armée française.

Prenant possession de l’aérodrome en décembre 1943, les Allemands en repoussèrent à nouveau les limites (zones hachurées en rouge sur le plan), édifièrent au sud quelques autres baraques, amorcèrent des pistes de desserrement et construisirent une courte voie bétonnée reliant la R.N. 21 à la pointe nord-ouest de la plate-forme (en noir sur le plan).

Se réinstallant sur l’aérodrome, en août 1944, l’aviation française porta à 42 unités le nombre des baraques constituant désormais le camp de même nom.

Toutefois, le "Camp des baraques", destiné à accueillir 800 hommes de troupe, cessa dès juin 1946 d’intéresser l’état-major de l’Armée de l’Air. Il sembla être sauvé par la reprise partielle dont il fit l’objet en janvier 1947 de la part du ministère du Travail pour l’installation d’un centre de formation professionnelle accélérée. Ce dernier ayant toutefois été dissous en juin 1948, le sort du Camp des baraques errera pitoyablement jusqu’à son démantèlement en 1953.

S’agissant de l’aérodrome proprement dit, la ville de Bergerac avait demandé dès mai 1946 que la partie lui appartenant lui soit restituée et que les qualités aéronautiques du site lui vaille d’être compris dans les lignes de navigation aérienne civile alors en formation. Si cette restitution eut bien lieu le 1er juillet 1946, il faudra par contre attendre septembre 1950 pour que la situation domaniale imaginée en 1938 soit enfin réalisée, le ministre des Travaux publics, des Transports et du Tourisme ayant décidé de louer à la ville la partie d’aérodrome appartenant à l’État.


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