De même que celui d'Abbeville, le champ de manœuvres de Beauvais (fléché en mauve sur la carte) avait été utilisé comme terrain d’atterrissage avant la guerre de 1914.

À la différence toutefois du premier, le terrain de Beauvais fut ouvert en avril 1920 aux pilotes civils de la route aérienne de Paris à Londres et ce jusqu’à ce que le terrain de secours de Tillé (aplat bleu sur la carte) ait pu être mis en exploitation.

Invitation fut jusque là faite aux pilotes qui étaient obligés d’atterrir de ne pas le faire directement mais de "voler en cercle entre 200 m et 400 m… ou de lancer des fusées afin de donner à la troupe le temps d’évacuer" les lieux.

Ouvert donc en août 1922, à 2 km au nord de Beauvais, le terrain de secours du service de la Navigation aérienne n’offrit la totalité de sa surface atterrissable de 550  m x 500 m qu’après que l’aménagement de sa partie sud, d’abord déclarée non utilisable, eût été parachevé.

Alors qu’aucun dispositif indicateur de vent n’y était encore installé, un cercle d’atterrissage de 25 m de diamètre marquait le centre du terrain tandis qu’un phare à occultation, destiné à répéter en morse la lettre "G", était en cours de mise en oeuvre. Aucun hangar n’était encore monté sur l’aérodrome qui n’était pas alimenté en eau et ne disposait d’aucun stockage de carburant.

Répondant à la fois aux besoins civils et aux projets de l’état-major, le ministre de l’Air décida, en avril 1935, de lancer sans délai un programme d’acquisitions et de travaux permettant de "porter à 1 200  m la longueur des lignes d’envol du terrain".

Il s’agissait alors d’acquérir 150 ha de terrains auxquels vinrent s’ajouter 25 ha après qu’il fût décidé, en mai 1937, d’installer à Beauvais "une base aérienne importante pour les besoins de la Défense nationale".

Bien qu’elles aient été facilitées par l’intervention des décrets-lois du 30 octobre 1935 instituant une procédure d’acquisition d’extrême urgence pour les opérations intéressant la Défense nationale, la mise en œuvre de ces décisions d’extension (aplat orangé sur le plan) fut rattrapée et interrompue par la guerre.

Les Allemands occupèrent l’aérodrome et y installèrent deux pistes en béton, respectivement orientées N-E / S-O (1 750 m x 50 m) et O- N-O / E-S-E (1 620 m x 50 m), ainsi que tout un réseau de circulation et de dispersion (les infrastructures allemandes sont reportées en noir sur le plan).