La création de la plate-forme d’opérations de Xaffévillers a fait, sur l’initiative du ministère de la Guerre et non du département de l’Air , l’objet d’un décret déclaratif d’utilité publique en date du 1^er octobre 1935. N’ayant pas soulevé de graves difficultés, l’acquisition des 93 ha constituant son emprise (aplat orangé sur l’extrait de carte) put, dès avril 1936, être conclue par actes administratifs devant le préfet des Vosges.

Non doté d’installations, le terrain fut simplement neutralisé par les Allemands au moyen de saignées peu profondes et remis en culture.

D’abord non reconduite par le ministre de l’Air en décembre 1944, puis limitée à la campagne 1945-46, la mise en culture du terrain par baux de longue durée fut finalement autorisée par le même ministre en août 1946. La plate-forme de Xaffévillers appartenant au domaine de la Guerre, la direction du Génie décida de manière non tout à fait concordante, en février 1947, qu’il serait loué à la commune.

N’étant, parmi ceux relevant du ministère de la Guerre dans le département des Vosges, intéressé que par les terrains de Vittel - Auzainvilliers et de Neufchâteau - et ce aussi bien pour les besoins de l’Armée de l’Air que pour ceux de l’Aviation civile - le ministre chargé des Transports n’opposa aucune objection à cette revendication du Génie, pas plus qu’il ne le fera, en novembre 1948, lorsque le secrétaire d’État aux Forces armées "Guerre" décidera la remise de la plate-forme à l’administration des Domaines en vue de son aliénation.

Conservée par celle-ci dans l’attente de l’aboutissement de la proposition de loi ouvrant la possibilité de rétrocéder les terres agricoles expropriées par l’État depuis le 1^er janvier 1936, le terrain de Xaffévillers se trouvera être encore disponible lorsque, en septembre 1956, la possibilité pour lui d’être retenu pour accueillir un aérodrome O.T.A.N. conduira non seulement à ce qu’il soit sursis à son aliénation mais à ce que soit prononcée son affectation à l’Armée de l’Air.

Cette éventualité ayant été écartée, l’attente, non plus de la loi mais de ses modalités d’application, laissera le temps à une autre perspective d’être mise à l’étude, de sorte que la renonciation définitive à tout nouvel usage militaire de la plate-forme n’interviendra qu’en  juin 1963.