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Plate-forme d'opérations de VINON (Var)

La plate-forme d’opérations de Vinon a été créée en 1937 par la chefferie du Génie de Marseille-Air, pour le compte du ministère de la Défense nationale et de la Guerre, simultanément, semble-t-il, à un dépôt de munitions situé, pour la plus grande partie de ses 11 ha, dans le département voisin des Bouches-du-Rhône.

Le ministère de l’Air n’interviendra sur cette opération qu’en 1938 pour l’ouverture d’un bout de chemin améliorant l’accès de la plate-forme aéronautique. Bien qu’il ne se soit agi alors que d’une surface insignifiante en regard des 145 ha précédemment acquis (aplat orangé sur la carte) et que les deux seuls propriétaires concernés n’aient fait aucune difficulté sous réserve de n’avoir rien à débourser, la procédure d’expropriation dut être mise en œuvre en raison d’une inscription hypothécaire portant sur l’une des deux parcelles et de l’action révocatoire détenue par les anciens propriétaires de l’autre…

L’aménagement de la plate-forme de Vinon n’en fut pas moins achevé avant septembre 1939. Ainsi fut-elle occupée par l’Armée de l’Air dès le début des hostilités et utilisée par elle lors de la campagne contre l’Italie en 1940.

Le terrain de Vinon devant, comme ceux de Saint-Maximin et de Valensole, être neutralisé en exécution de la convention d’armistice, il fut décidé par le secrétaire d’État à l’Aviation du gouvernement de Vichy que leur mise en culture devait être engagée avec le souci de préserver leur vocation aéronautique.

Ainsi la candidature de la Société des grands travaux aéronautiques (S.G.T.A.), bien connue comme bureau d’études par l’Administration précédente, donna-t-elle lieu, en avril 1941, à la conclusion d’un bail de 3, 6 ou 9 ans pour chacune de ces trois plates-formes.

Invoquant la fertilité médiocre du sol et le déficit résultant de l’exécution à contre-saison des ensemencements, cette société obtint, par avenant de septembre 1942, un abattement substantiel sur le loyer initialement convenu ainsi que l’autorisation de sous-louer la totalité du terrain à une autre entreprise dont la dénomination d’Exploitations agricoles du Sud-Est la rendait moins suspecte tant aux yeux du monde agricole qu’à ceux de la commission de contrôle d’armistice.

Occupé au printemps 1943 par les troupes italiennes, le terrain fut neutralisé par de profondes tranchées qui le divisèrent en parcelles de si faibles dimensions que, si tant est qu’elle eût été autorisée, la poursuite de l’exploitation devint impossible.

Bien que, sommairement remis en état et balisé, le terrain ait été à plusieurs reprises utilisé comme terrain de secours, le ministre chargé des Transports décida en octobre 1946 que, ne présentant alors aucun intérêt pour l’aviation civile ou militaire, il y avait lieu d’en autoriser la remise en culture au moyen de baux de longue durée. Le bail de la S.G.T.A. n’étant pas arrivé à expiration, cette société se trouva ainsi autorisée à reprendre son activité.

L’arrêté ministériel du 6 février 1947 ayant, de manière contradictoire, ouvert l’aérodrome à tous les appareils lents, l’abandon de son emprise à la culture se trouva donc restreinte par des limites qui ne seront qu’indiquées sur place à un représentant de la S.G.T.A. L’absence de fréquentation de l’aérodrome faisant le reste, une inspection sur place conduira en octobre 1949 - soit peu avant l’expiration du bail - à constater qu’il n’était pas praticable et à l’interdire provisoirement à l’atterrissage.

Bien que non retenu par l’arrêté ministériel du 30 mars 1953 abrogeant celui du 6 février 1947, le terrain de Vinon sera maintenu dans le domaine de l’État en raison de l’inscription dont il avait fait l’objet dans le plan d’équipement aéronautique provisoire de 1947.


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