Créé en début 1939 par l’Aéro-club louhannais et tournugeois et fermé aussitôt à la circulation aérienne publique, un "aérodrome privé provisoire" apparut curieusement face au nom de la commune de Cuisery - avec indication d’une surface utilisable de 600 m x 500 m - sur la liste publiée par le Bulletin de la Navigation Aérienne de juin 1939.

La décision avait en effet déjà été prise par le ministre de l’Air, le 10 novembre 1938, de créer une plate-forme d’opérations près de Tournus, en grande partie sur le territoire de cette commune. L’opération avait été confiée à la chefferie du Génie de Dijon-Air qui avait même reçu pour première directive de commencer au plus tôt les travaux d’aménagement de façon à ce que ceux-ci soient terminés dans un délai de six mois.

En fait, le ministre de l’Air ne fut qu’en mars 1939 en mesure d’approuver les plans et états parcellaires et de prescrire les expropriations nécessaires dans le cadre des décrets-lois du 30 octobre 1935.

L’aérodrome couvrait non pas 30 mais 112 ha (aplat orangé sur la carte) concernant 177 propriétaires, dont cinq seulement se trouvèrent, en décembre 1939, n’avoir pas accepté les estimations faites d’accord entre l’expert judiciaire et l’administration des Domaines. L’expropriation fut prononcée contre eux par ordonnance rendue par le président du tribunal civil de Louhans le 23 janvier 1940.

Les dossiers furent transférés en octobre 1940 de la chefferie du Génie au service départemental des Ponts et Chaussées mais le volume d’activité de ce dernier ne lui permit pas de terminer d’indemniser les propriétaires avant l’été 1942.

L’aérodrome avait entre temps été classé par la commission d’Armistice parmi ceux devant être neutralisés et le fut avec un soin particulier, puisque près de 1 400 trièdres en bois, remplis de moellons à leur base, furent disposés sur la plate-forme.

Cette situation fit que sa remise en culture pendant l’Occupation ne concerna que la faible partie située au-delà du chemin périphérique.

Décision interministérielle ayant été prise en août 1946 que ce "terrain d’État intéressait les Sports Aériens", l’aérodrome de Cuisery ne resta donc formellement affecté au ministère des Armées que jusqu’à ce que le décret du 21 octobre de la même année transfère cette activité - ainsi que les biens immobiliers sur lesquels elle s’effectuait - au département des Travaux publics et des Transports.

Fermé provisoirement à la circulation aérienne publique par l’arrêté ministériel du 6 février 1947 en raison du mauvais état de sa plate-forme, l’aérodrome de Tournus - Cuisery ne sera en fait ouvert "à tous les appareils légers" que par arrêté particulier du 30 mai 1949.