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Terrain d'atterrissage de TOULOUSE - MONTAUDRAN (Haute-Garonne)

Industriel à Toulouse, Pierre Latécoère décida en 1917 de diversifier sa production en ouvrant un atelier de montage d’avions Salmson. Ainsi acquit-il, en août de cette même année, le domaine de Montaudran (aplat bleu sur la carte) sur lequel, entre autres installations, il aménagea une aire d’atterrissage pour les essais de ses appareils.

On ne peut quitter ce bref retour aux origines sans éprouver quelque étonnement. Il est en effet pour le moins surprenant de remarquer que rien, avant précisément Latécoère, ne prédestinait Toulouse à la carrière aéronautique exceptionnelle qu’elle poursuit aujourd’hui. C’est ainsi, par exemple, que le général inspecteur permanent de l’Aéronautique militaire eut beau déplorer à la veille des manœuvres de l’automne 1913 qu’aucune initiative locale n’ait permis l’ouverture d’une station d’atterrissage à Toulouse, la capitale occitane n’en resta pas moins absente de la dernière édition avant août 1914 de l’Aéro-guide de l’Aéro-club de France1.

À la différence des frères Michelin à Aulnat, Latécoère ne revint pas à son activité première à la fin des hostilités mais se consacra à l’utilisation optimale de ses avions au départ de Toulouse, à savoir le transport du courrier sur la ligne de Rabat, en 1919, puis de Dakar, en 1923, avant d’assurer la continuité, en 1930, avec la ligne qu’il avait ouverte entre temps de Buenos-Aires à Santiago.

De statut privé, le terrain de Montaudran n’apparaît pour la première fois qu’en avril 1928, en tant qu’aérodrome douanier, sur la liste publiée par le Bulletin de la Navigation Aérienne des aérodromes et bases d’hydravions ayant cette fonction.

Racheté par la compagnie Air France, en août 1933, le terrain de Montaudran apparaît sur le guide Michelin des aérodromes de 1936 avec une aire d’atterrissage prolongée de 270 m vers le sud-est (zone hachurée en bleu sur la carte).

Signalé aux navigateurs aériens comme "aérodrome privé en cours d’agrément" après que cette qualité ait été introduite par le décret du 12 octobre 1933, "il semble probable que l’aérodrome de Toulouse - Montaudran n’ait fait l’objet d’aucun arrêté d’agrément"2.

Désigné comme étant "réservé exclusivement au centre d’ateliers de réparations d’Air France" parmi les aérodromes privés agréés avec restriction par l’arrêté ministériel du 6 février 1947, l’aérodrome de Montaudran disparaîtra des listes annexées à celui l’abrogeant du 30 mars 1953.

Cet absence de statut faillira être fatale à l’aérodrome en 1958 lorsque, faute pour lui d’être protégé par des servitudes de dégagement sur le plan d’aménagement de la ville de Toulouse, la construction d’un immeuble de 12 étages sera malencontreusement autorisée à l’intérieur de la trouée nord-ouest. L’extension réparatrice de la plate-forme se heurtera alors quelques temps à l’opposition des propriétaires concernés sans que la compagnie Air France, alors société d’économie mixte nationalisée, puisse recourir à l’expropriation pour cause d’utilité publique.

Il faudra attendre la fin du millénaire pour que la compagnie Air France, transférant ses activités industrielles à Toulouse – Blagnac, quitte le terrain de Montaudran, définitivement fermé à la circulation aérienne le 2 février 2004.

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1 En fait, l’initiative privée d’une société "Midi aéronautique" se manifesta le 26 juin 1914 par un projet situé à 5 km au N-N-O de Toulouse au lieu-dit La Lanne, non loin du village de Blagnac, sur l’autre rive de la Garonne. Elle allait provoquer l’expertise d’un officier de l’inspection de l’Aéronautique, lorsque . . .

2 Extrait d’une lettre de la compagnie Air France au secrétariat d’État à l’Aviation en date du 15 avril 1942, faisant état de ses recherches tant dans ses propres archives que dans celles de la Préfecture.


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