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Aérodromes de TOULOUSE - BALMA et de TOULOUSE - LASBORDES
(Haute-Garonne)

En 1939, il n'existait sur le site qu'un terrain d'aérostation dit de "Balma-Ballon", appartenant à l'Armée de l'Air et implanté en bordure de la R.D. 50, à droite de celle-ci en allant de Toulouse à Balma.

Le terrain de Balma (aplat orangé sur l’extrait de carte) avait fait l'objet de deux jugements d'expropriation, l'un, en date du 20 mai 1924, portant sur une superficie de 18 ha, le second, en date du 21 février 1928, concernant une surface de 14,5 ha. Les 5 ha constituant la différence avec les 27,5 ha de superficie attribuée à l'établissement en 1946 correspondent à celle des installations de Balma-Parc, situées en dehors du terrain proprement dit.

En 1943, les Allemands ont considérablement étendu ce terrain afin de l'utiliser comme aérodrome. Les réquisitions prononcées à cet effet (délimitées en bleu foncé sur le plan) ont porté sur une bande de 300 à 400  m de largeur s'étendant en bordure de l'Hers et sur la rive droite de celle-ci :
- entre la R.D. 50 et la R.N. 621 (actuelle R.N. 126) sur une longueur de 1000 m environ,
- au sud de la R.N. 621, sur une longueur de 1500 m environ.

La bande d'envol ainsi constituée était donc à cheval sur la R.N. 621. Canalisé par les collines, le vent soufflait presque toujours suivant la même direction N-N-O / S-S-E de sorte qu’une seule bande d'envol permettait, déjà à l’époque, d'assurer une exploitation régulière du terrain.

Après la Libération, cet ensemble fut conservé sous réquisition mais donna naissance à deux terrains distincts séparés par la R.N. 621, à savoir :
- au nord, celui de Toulouse - Balma, utilisé par l'Armée de l'Air et par le centre aérien technique de réception et d'entraînement dépendant de la direction Technique Industrielle de l'Aéronautique,
- au sud, le terrain de Toulouse - Lasbordes, utilisé par l'Aviation légère et sportive.

L'acquisition séparée de ces deux terrains fut décidée par le ministre de l'Air, le 11 avril 1945 pour celui de Lasbordes et le 9 juin 1946 pour celui de Balma.

Bien que les dossiers nécessaires aient été fournis en février et mars 1946 par le service local des Ponts et Chaussées, l'acquisition n'était pas encore réalisée le 30 juin, date au-delà de laquelle les anciennes réquisitions cessèrent légalement de pouvoir être prolongées.

Une nouvelle décision ministérielle, en date du 9 août 1946, prescrivit alors l'abandon du projet de Toulouse - Lasbordes et la restitution à leurs propriétaires des parcelles constituant son emprise. Seul était maintenu le principe de l'acquisition du terrain de Toulouse - Balma qui, au même moment, fut affecté à titre principal à l'Aviation légère et sportive et à titre secondaire à la direction Technique Industrielle de l'Aéronautique.

La non cohabitabilité de l’activité de vol à voile et des vols militaires ayant fait que l’Aéro-club du Languedoc avait arrêté son activité, le service de l’Aviation légère et sportive insista auprès du ministre en faveur du terrain de Lasbordes.

Une nouvelle décision, en date du 15 juillet 1947, donna satisfaction à cette intervention mais eut pour contrepartie l’abandon de l'acquisition des terrains d’assiette de Toulouse - Balma, les nécessités de la sécurité aérienne ne permettant pas la coexistence de deux aérodromes dans le prolongement l'un de l'autre.

Tandis qu'un projet d'implantation conforme à cette dernière décision était en préparation, l'Aviation légère et sportive et la direction Technique Industrielle continuèrent à utiliser le terrain de Balma, bien que sa réquisition soit devenue caduque et qu'aucun accord amiable n'ait pu être conclu avec les propriétaires.

C’est alors que, reconnaissant les droits de ces derniers, le tribunal civil de Toulouse prescrivit la restitution de leurs parcelles à partir du 12 novembre 1947, date au-delà de laquelle les deux aérodromes eurent donc cessé d’exister.

L'acquisition des terrains de Toulouse - Lasbordes, dont le principe avait été fixé le 15 juillet 1947, se trouva être retardée par des divergences de vue de ses deux anciens utilisateurs, à savoir :
- la direction Technique et Industrielle de l'Aéronautique qui désirait voir reconstituer l'aérodrome de Balma entre la R.D. 50 et la R.N. 621,
- le service de l'Aviation légère et sportive qui réclamait la création de l'aérodrome de Lasbordes, au sud de la R.N. 621.

Il était en outre fort peu vraisemblable que les propriétaires consentent à vendre ou à céder leurs terres à l'amiable, qu'il s'agisse d’ailleurs de l'un ou de l'autre de ces deux aérodromes. Se sentant toutefois menacés par une plus large expropriation, ils acceptèrent de louer pour quatre ans une bande de terre de 150 m de largeur à l’Aéro-club du Languedoc qui devint donc créateur d’aérodrome.

C’est ainsi que l'aérodrome privé établi à Lasbordes sera agréé par arrêté ministériel du 29 avril 1949 et rejoindra la liste n° 5a annexée à l' arrêté ministériel du 6 février 1947 .

À l'issue des quatre ans de location, pendant lesquels les expropriations auraient dû avoir le temps d’être prononcées au bénéfice de l'État, le dossier d'utilité publique était encore sur le bureau du ministre, de sorte que, à la demande des propriétaires, une assignation en référé fut donnée au président de l'aéro-club devenu occupant sans droit ni titre ni qualité.

Finalement, après que l’aéro-club ait pu obtenir une prorogation d’un an, le ministre chargé des Transports consentira à soumettre au Conseil d'État le projet de décret déclaratif d'utilité publique de l'acquisition des terrains nécessaire à l'aménagement de l'aérodrome de Toulouse - Lasbordes, décret qui sera finalement signé par le président Joseph Laniel le 16 octobre 1956, soit 5 mois après l'expiration des baux.


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