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Aérodrome militaire de TOUL - CROIX-DE-METZ (Meurthe-et-Moselle)

Ne figurant ni sur l’Aéro-guide de 1914 de l'Aéro-club de France ni sur celui destiné la même année aux aviateurs militaires – lesquels ne signalaient pour Toul que les possibilités d'atterrissage offertes par deux champs de manœuvres situés respectivement à 1,5 km à l'est et à 2 km à l'ouest de l'agglomération ainsi qu’un parc à ballons à 5  km au nord-ouest – l'aérodrome de la Croix-de-Metz apparut sur le premier numéro du Bulletin de la Navigation Aérienne d'avril-mai 1920 parmi les "centres d'aviation militaires sur lesquels les avions de l'Aéronautique commerciale pouvaient atterrir".

Situé à 3 km au nord-est de Toul en bordure est de la R.N. 411, le terrain était décrit par le même Bulletin comme ayant une surface de 1 200 m x 800 m offrant une aire d'atterrissage de 900 m x 400 m.

Celle-ci conservera sensiblement ces mêmes dimensions jusqu'à ce qu'elles soient, en 1939, portées à 1 250 m x 1 550  m.

Les archives de l'ancien ministère de l'Air étant, pour la Croix-de-Metz, vides de tout document antérieur à juin 19401, les limites d'origine du terrain (indiquées en violet sur la carte tandis que l'extension de 1939 l'est par un aplat orangé) sont par contre lisibles sur le Guide Michelin des aérodromes.

Une note de renseignements établie en 1947 par le secteur de Strasbourg de la police de la circulation aérienne indique d'autre part qu'une partie du terrain aurait été affectée en juillet 1928 à l'Aéro-club du Toulois, lequel aurait été jusqu'en 1939 seul réel utilisateur de l'aérodrome.

Ouvert à la circulation aérienne publique en janvier 1939, l'aérodrome fut repris en septembre par l'Armée de l'Air qui le mit à la disposition de l'escadrille des Cigognes chargée de la défense aérienne de la place de Toul. L'Armée française prit alors – sans, semble-t-il, ordre de réquisition – possession d'un certain nombre de terrains "en vue" d'étendre son emprise et de se doter d'un système de défense s'appuyant sur un certain nombre d'emplacements bétonnés reliés entre eux. À l'exception de ces derniers, qui, faute de pouvoir être à peu de frais démolis, furent acquis par l'État français en 1943, tous ces terrains firent, dès mars 1941 et en dépit de l'occupation de l'aérodrome par la Luftwaffe, l'objet d'une décision gouvernementale de restitution à leurs propriétaires.

Après la débâcle de juin 1940, les Allemands utilisèrent l'aérodrome comme base militaire et comme centre de réparation des avions. Une école de pilotes y fonctionna même jusqu’en mai 1944, époque à laquelle, après que ses limites aient été repoussées au nord jusqu'au massif boisé (l'extension allemande, que les Américains conserveront, est délimitée en bleu foncé sur le plan), l'aérodrome fut rendu inutilisable par les bombardements alliés.

Aussitôt après la Libération, une partie du terrain fut occupée par un hôpital d'évacuation américain tandis que l'autre fut aménagée pour l'aviation de chasse. Une piste de 1 520 m x 36 m et son infrastructure associée (les infrastructures alliées sont reportées en noir sur le plan) furent à cet effet rapidement construites à l'aide de plaques métalliques perforées reposant, avec interposition d'un paillon, sur une fondation empierrée.

Restitué aux autorités françaises en juillet 1945, l'aérodrome fut rendu inutilisable en septembre 1946 par le démontage de ses plaques métalliques destinées à d'autres plates-formes et fut donc fermé "provisoirement" à la circulation aérienne publique par l'arrêté ministériel du 6 février 1947.

Le ministre des Travaux publics et des Transports n'en maintint pas moins sa décision prise antérieurement d'acquérir la partie des terrains maintenus sous réquisition jusqu'à une parallèle à l'axe de la piste située à 90  m au nord de celui-ci (aplat vert sur le plan), acquisition qui sera finalement déclarée d'utilité publique et urgente par décret du 16 juin 1948.

Non réutilisé en tant qu'aérodrome, le terrain de la Croix-de-Metz sera retenu au tout début des années cinquante pour constituer, au titre du programme interallié, l'amorce d'un vaste dépôt de matériel pour le Génie américain. Il fera, par suite, l'objet d'un arrêté interministériel qui prononcera le 4 novembre 1953 son changement d'affectation au profit du ministère de la Défense et des Forces armées.

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1 Selon les rares documents conservés sur cet aérodrome par la direction des Travaux du Génie de Nancy, son emprise initiale aurait été affectée au ministre de la Guerre par décrets des 11 juillet 1912, 10 juin 1913 et 3 août 1914, décrets qui auraient été complétés par celui du 11 juillet 1922.


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