La création du camp d’aviation de Spincourt - Senon a été déclarée d’utilité publique et urgente par décret du 19 février 1935. Bien que les facilités de procédure instituées par les décrets-lois du 30 octobre 1935 n’aient pas été encore introduites, l’expropriation des 125 ha (aplat orangé sur l’extrait de carte) constituant son emprise a été prononcée dès le 20 mars de la même année par jugement du tribunal civil de Montmédy.

Drainée sur 23 ha dans son angle nord-ouest, balisée sur tout son pourtour, dégagée à l’ouest par l’abattage des arbres bordant la R.D. 14 et dotée de deux aires de stationnement de 10 m x 15 m (aux emplacements fléchés sur le plan), la plate-forme fut utilisée par l’Armée de l’Air entre septembre 1939 et juin 1940.

Cette dernière s’étant également établie sur une parcelle contiguë de 1,5 ha faisant partie du Bois-le-Prêtre et appartenant à la commune de Senon, cette parcelle (aplat rouge sur le plan) fut acquise selon acte administratif du 5 octobre 1939 et incorporée à l’emprise de l’aérodrome.

Les Allemands n’ayant apporté aucune modification à l’aérodrome, celui-ci demeura livré à la culture après la Libération. Interdite définitivement à la circulation aérienne publique par l’arrêté ministériel du 6 février 1947 , la plate-forme fut remise pour aliénation à l’administration des Domaines le 22 février de la même année.

Étant à plusieurs reprises intervenu pour que la mise en culture par amodiation, dans laquelle il fut provisoirement maintenu, préserve sa vocation aéronautique, le ministre de la Défense nationale demandera en janvier 1957 la réaffectation domaniale de l’ancien aérodrome à son département. Oubliant sans doute que la loi du 16 mars 1956 ne s’appliquait qu’aux terres agricoles réquisitionnées après le 1^er janvier 1936, ses services craignaient en effet que les anciens propriétaires obtiennent la rétrocession de leurs parcelles.

Cette réaffectation dans le domaine privé de l’État ayant néanmoins été prononcée, le ministre de la Défense renoncera, d’abord en 1961 puis en 1963, après un nouveau temps d’hésitation, à toute utilisation par les Armées des terrains constituant l’emprise de l’ancien aérodrome.