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Aérodrome de SAINT-VALERY - VITTEFLEUR (Seine-Maritime)

La vocation aéronautique des Plaines de Janville et de Saint-Riquier, à proximité sud-ouest de Saint-Valery-en-Caux, ne se manifesta qu'en 1940 par la réquisition, pour l'Armée de l'Air, d'un ensemble de parcelles (délimité en bleu clair sur la carte) sur lequel aucun aménagement n'eut le temps d'être effectué avant le mois de juin.

Prenant possession des lieux, les Allemands donnèrent corps aux intentions françaises en construisant :
- une piste bétonnée de 1 613 m x 52 m orientée dans le sens N-E / S-O des vents dominants et comportant un drainage latéral efficace,
- des voies de circulation en béton de 12 m de largeur et de 2,5 km de longueur développée,
- une voie ferrée raccordant le terrain à la gare de Néville (la piste et les voies de circulation allemandes sont reportées en noir sur le plan).

Le camp d'aviation fut alors dit être celui de Janville, localité voisine de Vittefleur et dont le château était occupé par la Kommandantur.

Durant les premiers mois qui suivirent la Libération, le terrain de Janville fut spontanément pris en charge par le service des Ponts et Chaussées tandis que, dans sa chasse à la récupération, le service du Matériel de l'Armée prenait possession du dépôt que la Luftwaffe (aplat vert sur le plan) avait laissé à Saint-Riquier-ès-Plains.

En janvier 1945, soit très peu de temps après, les Américains occupèrent la totalité du terrain d'aviation mais abandonnèrent le dépôt de Saint-Riquier au service français du Matériel. Ils réalisèrent sur les terrains précédemment réquisitionnés par les autorités françaises et allemandes – soit sur 500 ha environ (délimités en bleu-vert sur le plan) – un vaste cantonnement pour 100 à 150 000 hommes en y effectuant :
- la remise en état de la piste et des voies de circulation détruites par les Allemands à leur départ,
- la construction de routes de 6 à 8 m de largeur en empierrement goudronné d'une longueur développée de 10 à 12  km,
- la construction d'un réseau très dense de voies secondaires empierrées avec du galet de mer,
- la construction d'aires bétonnées sous les bâtiments importants ou d'aires en galets sous les tentes, parcs à autos et à matériels…,
- l'édification d'un nombre considérable de bâtiments en bois, en métal ou en toile (seules les voies tracées en continuité de la voirie aéronautique allemande sont reportées en tiretés noirs sur le plan).

Commencée en octobre 1945, l'évacuation par les Américains du Camp "Lucky Strike" se prolongea jusqu'en février 1946. Le ministre des Travaux publics et des Transports demanda alors que soit levé l'ensemble des réquisitions françaises, allemandes et américaines mais que soit réservée pour acquisition l'assiette de la piste d'envol complétée par deux bandes latérales de 70 m et deux zones de sécurité en extrémités de 50 m. En fait, la limite nord de la bande à acquérir sera par la suite légèrement reculée de manière à ce qu'en soit exclu le C.D. 68 de Paluel à Saint-Valery.

Aucune décision n'étant encore intervenue sur le sort de l'aérodrome, le maire de Saint-Valery attira en juin 1946 l'attention du ministre chargé des Transports sur le vœu unanime exprimé par le conseil général en faveur de la remise en état du terrain d'aviation et souligna qu’il était urgent de le mettre à la disposition de l'aviation de tourisme, compte tenu de l’imminence des fêtes franco-écossaises qui devaient se tenir les 6 et 7 juillet suivants en présence de nombreuses personnalités.

Parmi celles-ci figurait en effet l'ambassadeur de Grande Bretagne à Paris qui avait déjà exprimé le souhait de pouvoir venir en avion pour repartir ensuite directement pour Londres par la voie des airs.

L'argument était de poids, de sorte que l'ouverture à la circulation aérienne publique de l'aérodrome de Saint-Valery - Vittefleur fut prononcée par arrêté ministériel du 4 juillet…

Le maintien sous réquisition des 34 ha de terrains constituant la bande conservée ne pouvant se prolonger indéfiniment, leur acquisition sera déclarée d'utilité publique par décret du 1er mars 1950. Rendue le 16 novembre 1951, l'ordonnance d'expropriation transférera à compter de cette date leur propriété à l'État.


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