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Plate-forme d'opérations de SAINT-SIMON - CLASTRES (Aisne)

Les 104 ha (aplat orangé sur la carte) constituant l'emprise de l'ancienne plate-forme d'opérations de Saint-Simon - Clastres ont été acquis par les services du Génie dans le cadre des décrets-lois du 30  octobre 1935 aux termes de divers actes conclus en la forme administrative à Laon entre août et décembre 1938.

À peine aménagé en septembre 1939, le terrain ne fut que peu utilisé avant juin 1940. Les Allemands s'emparèrent dès leur arrivée du champ d'aviation puis lui adjoignirent plus de 550 ha sans que les propriétaires et exploitants concernés ne reçoivent notification de réquisition. Ainsi l'Occupant constitua-t-il un vaste aérodrome équipé de trois pistes en macadam de chacune 50 m de largeur, longues respectivement de 1 670 m, 1 750 m et 1 815 m, reliées entre elles par leurs extrémités et desservant trois groupes d'aires de dispersion (les infrastructures allemandes sont reportées en noir sur le plan ci-après).

L'activité de la Luftwaffe fut pourtant relativement restreinte sur le site de Saint-Simon - Clastres. Prenant derrière elle possession de la totalité du camp, les Américains ne réparèrent que deux des pistes endommagées par leurs propres bombardements et ne rétablirent aucun des hangars qui avaient tous été démolis.

Le terrain ayant été remis à l'Armée de l'Air française en avril 1946, le ministre des Travaux publics et des Transports répondit immédiatement à la pression locale en faisant savoir, avant même d'en avoir défini les limites, qu'il demandait au service des Ponts et Chaussées de procéder à l'acquisition des terrains servant d'emprise aux pistes d'envol et de circulation et de provoquer la levée immédiate des réquisitions américaines des autres parcelles.

La fixation de ces limites et les instructions à l'échelon local n'intervinrent en fait qu'en décembre 1947. L'emprise à conserver fut alors définie comme comprenant des marges latérales de 20 m pour les pistes d'envol et de 10 m pour les voies de circulation.

L'Aviation civile s'étant seule déclarée intéressée par la reprise de l'aérodrome, il se trouvait confirmé que les aires de dispersion ne figuraient pas parmi les espaces devant être maintenus sous réquisition. Il est à noter, à cet égard, que l'aérodrome de Saint-Simon - Clastres fut, parmi les quatorze alors recensés dans le département de l'Aisne, le seul à figurer sur la liste annexée à l'arrêté ministériel du 6 février 1947 des aérodromes ouverts sans restrictions à la circulation aérienne publique.

Outre les terrains ainsi restitués à leurs propriétaires, la partie domaniale acquise avant 1939 fit, dès 1948 et hors des deux sections de piste la traversant, l'objet de baux intervenant pour 93 ha dans l'ensemble alors remis en culture.

Le cas n'étant pas isolé, le secrétaire d'État aux Forces armées "Air" reviendra dès mai 1948 sur le précédent manque d'intérêt porté par son département à l'aérodrome en faisant savoir au ministre chargé des Transports qu'il était indispensable d'y conserver à la disposition de l'Armée de l'Air toutes les installations construites par les Allemands.

Donnée en mars 1950, la confirmation de ce changement d'orientation précisera que l'aérodrome était désormais retenu pour le dégagement de la Base aérienne de Reims et qu'il convenait en conséquence d'assurer la conservation dans le domaine de l'Air non seulement des pistes et des voies de circulation mais aussi des aires de dispersion construites au cours des hostilités.

Sans attendre qu'un avant projet de plan de masse définisse la nouvelle configuration à donner à la base, la décision sera prise en février 1951 de sortir du régime d'occupation des terrains ayant fait suite à celui des réquisitions en acquérant les 60 ha constituant la quasi-totalité des infrastructures aéronautiques allemandes situées à l'extérieur de la plate-forme domaniale d'origine.

Appliquées à l'aérodrome, les caractéristiques O.T.A.N. conserveront le seul axe N-E / S-O et conduiront à l'acquisition de 135 ha en 1953. Les infrastructures allemandes inutiles à cette nouvelle configuration ne seront déclassées du domaine public aéronautique qu'en 1961 et ne seront remises pour éventuelle aliénation aux services compétents qu'en 1970 en ne formant qu'un seul lot avec les 82 ha non conservés par le ministère des Armées auquel l'aérodrome sera affecté après la sortie de la France du dispositif intégré.

Non utilisée par son dernier affectataire, la partie restante de l'aérodrome de Saint-Simon - Clastres sera finalement déclassée du domaine public aéronautique en 2001.


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Carte IGN Série bleue et TOP 25 au 1 : 25 000
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