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Aérodrome de SAINT-NAZAIRE - MONTOIR (Loire-Atlantique)

L’idée de créer un aérodrome sur les prairies de Gron appartenant en rive droite de la Loire au territoire de la commune de Montoir-de-Bretagne fut, en début 1936, émise conjointement par la Société Loire-Nieuport1, la Compagnie générale transatlantique et la chambre de commerce de Saint-Nazaire dans la perspective espérée de l’ouverture d’une ligne aérienne de l’Atlantique Nord.

Mis à l’étude par le service maritime de Nantes en exécution d’une décision du ministre de l’Air d’août 1936, ce projet fut finalement pris en considération par décision ministérielle du 5 mai 1937.

Il s’agissait alors d’une plate-forme de 50 ha, implantée sur ces prairies d’origine alluvionnaire qui s’étendaient avec une planéité parfaite sur une surface d’environ 2 km x 5 km déjà choisie par les Américains en 1917 pour établir de nombreux magasins de stockage destinés à leur armée.

Parfaitement dégagé dans toutes les directions, sauf vers le nord-ouest où se dressaient à 1 500 m des cheminées d’usines, le terrain retenu bénéficiait en outre de promesses d’extensions alors offertes par les travaux d’aménagement du nouveau chenal de la Loire, lesquels comprenaient la construction d’une digue à 900 m de la rive droite et le remblaiement de l’espace intermédiaire.

Ayant décidé en avril 1938 qu’il s’agirait d’un aérodrome d’État, le ministre de l’Air obtint rapidement des collectivités locales et de la chambre de commerce de Saint-Nazaire qu’elles apportent, à elles trois, 30 % du montant de l’investissement.

Suite à une conférence réunie sur place en janvier 1939, il fut enfin convenu que la surface de l’aérodrome, dont la création était ainsi décidée, serait portée de 50 à 100 ha. L’état parcellaire qui était joint à la décision ministérielle ordonnant le 15 mars 1939 qu’il soit immédiatement procédé à l’acquisition et à l’aménagement de la plate-forme ainsi agrandie identifia finalement 110 ha (aplat orangé sur la carte).

La situation de l'aérodrome en liaison directe avec l’estuaire devant permettre que soient effectuées "des importations de matériel aéronautique dans des conditions satisfaisantes", recours put être fait à la procédure simplifiée instituée par les décrets-lois du 30 octobre 1935. L’attention du service maritime fut d’ailleurs appelée à cette occasion sur "la nécessité absolue de procéder dans les moindres délais à l’aménagement de la plate-forme de Saint-Nazaire dont la mise en service rapide présent(ait) le plus grand intérêt au point de vue de la Défense nationale".

Occupés dès le 1er mai 1939, ces 110 ha furent expropriés par ordonnance du 21 août de la même année. Toutes délégations utiles ayant été données à cette fin au service local, les travaux d’aménagement purent être aussitôt lancés. Ceux-ci comprenaient notamment la construction d’un réseau de près de 50 km de drains pour l’assainissement de la plate-forme.

Estimant que "la construction d’un atelier destiné au montage des avions de provenance étrangère livrés par voie maritime" ne devait pas compromettre la nécessité de conserver une bonne valeur d’usage à la plate-forme aéronautique, le ministre de l’Air décida le 29 mars 1939 - soit tout juste quelques jours après sa décision du 15 - que les bâtiments à implanter ne devaient pas l’être "sur le périmètre primitivement adopté mais en bordure de la route nationale de Nantes à Saint-Nazaire" et que les terrains compris entre la plate-forme en cours d’aménagement et ladite route nationale devaient, par suite, être incorporés à l’aérodrome. Cette première extension comprenait l’acquisition de 55 ha (aplat bleu sur la carte) - dont l’expropriation sera in extremis prononcée par ordonnance du 6 juin 1940 - et l’affectation à l’aérodrome de 17 ha (délimités en bleu foncé) ayant constitué l’emprise d’une ancienne gare de triage établie pendant la guerre et appartenant toujours à l’État.

Nécessitant l’incorporation de 23 ha (délimités en violet sur la carte) de parcelles antérieurement affectées au ministère des Travaux publics mais aussi l’acquisition de 11 ha de terrains privés (aplat violet), une seconde extension fut décidée par le ministre de l’Air, le 14 mars 1940, de manière à permettre, d’une part, la construction d’un canal d’évacuation des eaux de l’aérodrome, d’autre part, l’établissement d’une annexe d’entrepôt de stockage d’avions.

La réalisation de cette extension "intéressant au plus haut point la Défense nationale", il importait "qu’elle soit achevée dans des délais exceptionnellement réduits". La prise de possession des terrains privés s’effectua, par suite, par voie de réquisition en application de la loi du 31 juillet 1938 sur l’organisation de la Nation en temps de guerre. Les circonstances firent toutefois que l’ordonnance prononçant leur expropriation ne put être rendue que le 11 février 1943.

Pendant l’Occupation, les Allemands choisirent de neutraliser le terrain en coupant les drains par des labours et en implantant des obstacles multiples.

Par décision en date du 20 août 1945, le ministre de l’Air mettra, sur avis de la commission de répartition des aérodromes, celui de Saint-Nazaire - Montoir à la disposition, à titre principal, de sa direction des Transports aériens et, à titre secondaire, de sa direction Technique et Industrielle pour les besoins de la Société nationale de constructions Aéronautiques du Sud-Ouest et du service des Sports aériens.

Interdit provisoirement à la circulation aérienne publique par l’arrêté ministériel du 6 février 1947 en raison du mauvais état de sa plate-forme, l’aérodrome de Saint-Nazaire - Montoir sera doté la même année d’une piste de 1250 m x 50 m orientée dans le sens des vents dominants et construite de façon économique avec des matériaux provenant en majeure partie de la démolition des fortifications de la ville de Saint-Nazaire.

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1 Filiale des Ateliers et Chantiers de la Loire, la Société Loire-Nieuport sera nationalisée en janvier 1937 et rattachée à la Société nationale des constructions aéronautiques de l’Ouest qui deviendra elle-même par la suite celle du Sud-Ouest.


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