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Terrain militaire d'atterrissage de secours
de SAINT-MAXIMIN - POURRIÈRES (Var)

Décidée, semble-t-il, en 1935, la création d’un terrain militaire d’atterrissage de secours sur le territoire de la commune de Pourrières ne fut concrètement entreprise qu’en 1940. Les expropriations nécessaires à la réunion des 98 ha (aplat orangé sur la carte) constituant son emprise ne furent même prononcées que le 21 mai de cette même année.

Commencés quelques jours avant l’Armistice, les travaux d’aménagement de la plate-forme furent arrêtés aussitôt après.

Le terrain de Saint-Maximin devant, comme ceux de Valensole et de Vinon, être neutralisé en exécution des conditions imposées par l’ennemi, la nouvelle administration de l’Air estima que la proposition qui lui était faite par la Société des grands travaux aéronautiques (S.G.T.A.) d’assurer leur exploitation agricole constituait la meilleure garantie de préservation de leur vocation aéronautique.

Un bail de 3, 6 ou 9 ans fut donc accordé à cette société pour chacune de ces trois plates-formes en avril 1941, bail aux termes duquel la totalité de la surface devait "avoir fait l’objet de façons culturales avant le 1er mai" de la même année. Les difficultés rencontrées par cette société fermière lui permirent d’obtenir, par avenant d’octobre 1942, un abattement substantiel sur le loyer initialement convenu ainsi que l’autorisation de sous-louer la totalité du terrain à une autre entreprise dont la dénomination d’Exploitations agricoles du Sud-Est la rendait moins suspecte tant aux yeux du monde agricole qu’à ceux de la commission de contrôle d’armistice.

Au printemps 1943, les troupes italiennes occupèrent les trois terrains, interdirent qu’ils soient cultivés et y ouvrirent des tranchées dans le but de s’opposer à tout atterrissage éventuel.

Ils construisirent en outre à Pourrières, au milieu de la plate-forme, un fortin en terre dans lequel cantonna un détachement important. À partir de la défection de l’Italie, en 1944, une unité allemande de SS occupa à son tour le terrain et y séjourna jusqu’à la Libération.

Après le passage des troupes françaises, la remise en culture des trois terrains fut interdite par le ministre de l’Air en attendant qu’une décision soit prise individuellement pour chacun d’eux.

Ce sursis sera levé en octobre 1946 pour la plate-forme de Pourrières et son exploitation sera alors à nouveau confiée à la S.G.T.A. dont le bail n’était pas arrivé à son terme. Les protestations locales conduiront toutefois bien vite le ministre chargé des Transports à annoncer que ledit bail serait résilié avant le 31 décembre 1947 si la société bénéficiaire ne procédait pas dans l’intervalle à une mise en culture intensive des terres. Cette condition ne sera pas remplie et instruction sera donc donnée localement de procéder à la résiliation puis à la mise en adjudication de la location du terrain.

Le service des Domaines objectera alors que le statut du fermage institué par une loi du 13 avril 1946 n’acceptait pas ce motif de non renouvellement…Le bail ira donc jusqu’à son terme, le 31 décembre 1949.

Le sort du terrain restera alors en suspens : l’Armée de l’Air renonçant définitivement à son utilisation, il s’agissait de savoir si le terrain devait faire l’objet d’un changement d’affectation ou d’un transfert de gestion au profit du département des Transports en vue de son inscription éventuelle au plan d’équipement aéronautique.

Reconnue finalement ne présenter aucun intérêt pour l’Aviation civile, la plate-forme de Pourrières fera l’objet d’un décret de désaffectation d’immeuble, qui n’interviendra toutefois que le 23 octobre 1954.


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