Cliquez pour ouvrir la fiche signalétique
Cliquez pour accéder à la carte
 


 


 
   
         
Aérodrome militaire de SAINT-JEAN-D'ANGÉLY - FONTENET
(Charente-Maritime)

Intervenant à l’aide des crédits du département de l’Air, le ministre de la Guerre et de la Défense nationale prit en mars 1937 la décision de créer un terrain d’aviation sur le territoire de la commune de Fontenet, à 2 km au sud-est de Saint-Jean-d’Angély, et prescrivit l’application de la procédure d’urgence instituée par les décrets-lois du 30 octobre 1935.

Le chef du Génie de Bordeaux, à qui l’opération avait été confiée, n’étant parvenu à obtenir aucun engagement amiable de la part des propriétaires concernés, l’expropriation des 82 ha (aplat orangé sur la carte) constituant l’emprise projetée fut prononcée en fin juillet 1937 par ordonnance du président des tribunaux civils de Saintes et de Saint-Jean-d’Angély.

Prenant directement à son compte la suite de l’opération, le ministre de l’Air prescrivit en fin décembre 1938 que soit expropriée, selon la même procédure, une première tranche d’extension de 10 ha (aplat vert sur la carte) destinée à accueillir le 1er avril de l’année suivante les casernements d’une école de radiotélégraphistes navigants.

Le chef du Génie de Bordeaux n’étant pas mieux parvenu à négocier avec les propriétaires sur la base pourtant réévaluée des indemnités accordées en décembre 1938 par le juge d’appel pour l’emprise d’origine, l’expropriation de cette première tranche d’extension fut prononcée en juillet 1939 par ordonnance du président du même tribunal.

L’important écart qui séparait cette fois les offres de son département des estimations adoptées comme base des indemnités provisionnelles conduisit cependant le ministre de l’Air à demander à la chefferie du Génie que le règlement des indemnités définitives d’expropriation soit poursuivi devant la commission arbitrale d’évaluation.

Réunie en mai 1940, ladite commission accorda des indemnités qui, tout en étant supérieures à celles proposées par l’Administration, n’atteignirent pas celles provisoirement fixées par l’ordonnance d’expropriation et restèrent très en deçà de celles réclamées à l’audience par les avoués des intéressés. Un seul des expropriés ayant fait appel, le tribunal civil rejeta celui-ci en juin 1941 et confirma la décision de la commission arbitrale d’évaluation.

Portant sur 41 ha (aplat bleu sur la carte), une seconde tranche d’extension fut lancée par le ministre de l’Air en avril 1939 pour recevoir des installations techniques destinées au centre école et à l’annexe d’entrepôt de l’Armée de l’Air n° 301. Aucun engagement amiable n’ayant, là non plus, pu être obtenu par la chefferie du Génie, le président des tribunaux civils de Saintes et de Saint-Jean-d’Angély rendit en mars 1940 une troisième ordonnance d’expropriation.

Comme pour la tranche précédente, l’Administration fit elle-même appel à la commission arbitrale d’évaluation. Réunie en novembre 1941, celle-ci prit une décision en tous points comparable à celle concernant la première tranche. Plusieurs expropriés ayant fait appel, le même tribunal confirma cette fois les montants d’indemnisation retenus provisoirement par l’ordonnance d’expropriation, nettement supérieurs à ceux fixés entre temps par la commission arbitrale.

La construction d’une route reliant l’aérodrome à la R.N. 139 (actuelle R.D. 939) fit l’objet d’une 3ème tranche d’acquisitions foncières. Retenu en septembre 1938 par le ministre de l’Air, un premier tracé contournant le bourg de Fontenet fut abandonné en mars 1939 à la demande de la commune. Traversant donc celle-ci, le nouveau tracé donna lieu en septembre 1939 à une nouvelle décision ministérielle prescrivant l’expropriation des terrains d’assiette. Rattrapée par juin 1940, la procédure d’urgence n’aboutira toutefois qu’en août 1941 au rendu de l’ordonnance d’expropriation.

Destinée à accueillir de nouveaux bâtiments de la base, une quatrième et dernière tranche d’extension de 25 ha (aplat violet sur le plan) fut enfin décidée en décembre 1939. Prescrite en mars 1940, l’expropriation des parcelles concernées ne sera également prononcée qu’en fin 1941.

Pendant l’Occupation, les Allemands repoussèrent les limites de l’aérodrome mais ne le dotèrent que de quelques voies de dispersion (les infrastructures allemandes sont reportées en noir sur le plan). Après que la base eut éprouvé deux bombardements alliés, l’Occupant la mit complètement hors d’état avant son départ à l’aide d’environ 150 bombes de 50 à 250 kg dont toutefois un tiers n’explosa pas.

Grâce au concours des populations des villages environnants, l’aire d’atterrissage put dès le 15 septembre 1944 être rétablie en sa forme primitive de 1500 m x 1100 m. Le balisage de jour fut alors aussitôt été réparé et celui de nuit rétabli par des câbles volants.

Ouvert sans restrictions à la circulation aérienne publique par l’arrêté ministériel du 6 février 1947, l’aérodrome de Saint-Jean-d’Angély - Fontenet fut, le 1er septembre, affecté :
- à titre principal, à l’Armée de l’Air,
- à titre secondaire, à la direction de la Navigation aérienne pour les Transports aériens et au service de l’Aviation légère et sportive pour l’aviation de tourisme.

En fait, le terrain sera mis en 1951 à la disposition de l’armée américaine au titre de sa ligne de communication. D’importants travaux, consistant principalement en l’aménagement d’un dépôt de matériel et de véhicules, y seront alors effectués sans se préoccuper de la vocation du terrain à redevenir un aérodrome conformément au plan départemental d’équipement aéronautique.

Figurant, par erreur sans doute, sur la liste des aérodromes publics inspectés annexée à l’arrêté ministériel du 30 mars 1953, l’aérodrome de Fontenet en sera exclu, six mois plus tard, "en raison du mauvais état de sa plate-forme".

Abandonné par les Américains en mars 1968, le terrain fera dès 1965 l’objet, dans cette perspective alors annoncée, d’une décision d’abandon aussi bien de la part de l’Armée de l’Air que de l’Aviation civile.

Préférant le site de Saint-Denis-du-Pin, à 2 km au nord de la ville, Saint-Jean-d’Angély y créera à cette même époque un aérodrome dont elle confiera la gestion à son aéro-club. D’abord de statut privé, cet aérodrome sera agréé à usage restreint en 1985.


Cliquez pour agrandir la carte
Carte IGN Série bleue et TOP 25 au 1 : 25 000
Retour haut de page
  Retour haut de page