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Aérodrome de SAINTES - LES GONDS (Charente-Maritime)
dit de SAINTES - PABAN par l'utilisateur militaire
désigné sous le seul nom de SAINTES - THÉNAC depuis 1957

Ayant pris la décision de "décentraliser" près de Saintes l’usine Hispano-Suiza qui fabriquait canons et munitions destinés à l’armement des avions, le président du Conseil, ministre de la Guerre et de la Défense nationale, demanda au ministre de l’Air le 9 mars 1939 de prendre en charge la procédure d’expropriation et de mettre à la disposition du département de la Guerre les crédits nécessaires.

Compte tenu "du défaut absolu de crédits" sur le chapitre normal d’imputation d’une telle opération, le ministère de l’Air ne put toutefois, en raison de l’urgence, que prélever provisoirement une provision de démarrage sur celui, moins démuni, des "travaux et installations".

Couvrant une superficie totale de 246 ha, le projet d’établissement industriel n’en utilisait en fait qu’une faible partie (aplat orangé sur la carte).

Bien qu’il sera, dès la Libération, considéré comme constituant naturellement un aérodrome, le complément (hachuré en orange sur la carte) ne fut à aucun moment désigné comme tel sur les documents antérieurs conservés en archives.

Les travaux de nivellement furent lancés immédiatement, hors des règles habituelles et sous le regard inquiet de la chefferie de Bordeaux-Air. Faute d’ailleurs d’avoir disposé jusque là des documents parcellaires et de l’accord du ministre des Finances, le ministre de l’Air ne put prescrire avant le 5 juillet 1939 l’expropriation des terrains nécessaires aux "besoins de l’Armée de l’Air et de la Défense Nationale" et ce en application non seulement des décrets-lois du 30 octobre 1935 mais aussi de celui du 20 mai 1939 déclarant d’utilité publique et urgente l’acquisition des terrains d’assiette des installations de fabrication et de stockage des matériels nécessaires à la Défense nationale.

En juin 1940, les négociations engagées conjointement par le Génie et les Domaines avec les 140 propriétaires concernés avaient abouti à ce que les promesses de vente de 125 d’entre eux avaient pu être approuvées par le ministre de l’Air.

Ayant pris possession des lieux, les Allemands pillèrent les bâtiments de l’usine mais n’utilisèrent ceux-ci que comme lieu de dépôt et de cantonnement.

Les dossiers furent transférés en mars 1941 de la chefferie du Génie au service local des Ponts et Chaussées. L’expert judiciaire avait déposé son rapport au greffe pour les parcelles qui devaient être expropriées, mais le président du tribunal civil de Saintes avait sursis au prononcé de son ordonnance à la demande du directeur départemental des Domaines "afin d’éviter que rien d’irréparable ne soit fait".

Une clôture générale ayant été édifiée tout autour du terrain pour un coût voisin de la moitié de sa valeur, le secrétaire d’État à l’Aviation du gouvernement de Vichy décida finalement que la procédure d’expropriation devait être relancée. Celle-ci s’acheva devant la commission arbitrale d’évaluation réunie à La Rochelle, le 7 novembre 1944, alors que la ville était assiégée.

Le secrétariat d’État à la Production industrielle ayant fait savoir que l’usine ne présentait plus aucun intérêt pour son département, instruction fut donnée en septembre 1945 au service local des Ponts et Chaussées de se rapprocher de celui des Domaines afin que soit dressé procès-verbal de sa remise au ministère de l’Air pour les besoins de l’École des Mécaniciens de l’Armée de l’Air qui, sans attendre, prit possession des lieux.

Le service des Domaines objecta alors que tout changement dans l’utilisation d’un bien régulièrement affecté à un département ministériel devait faire l’objet d’un arrêté pris par le ministre intéressé sur avis conforme du ministre des Finances.

Consulté, le ministre des Finances estimera jusqu’en 1950 que l’opération était insuffisamment justifiée, de sorte qu’il faudra attendre septembre 1952 pour qu’intervienne l’arrêté interministériel portant changement d’utilisation d’une partie de l’ancienne usine en vue de l’installation d’une école d’apprentis mécaniciens de l’Armée de l’Air…

Entre temps, la partie s’étant spontanément constituée en aérodrome avait été ouverte sans restrictions à la circulation aérienne publique par l’arrêté ministériel du 7 février 1947 puis affectée, le 1er juin 1949, à titre principal, au secrétariat général à l’Aviation civile et commerciale pour les besoins des Transports aériens et de l’Aviation légère et sportive et, à titre secondaire, au secrétariat d’État aux Forces armées "Air" pour ceux de l’École des Mécaniciens de l’Armée de l’Air…

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Carte IGN Série bleue et TOP 25 au 1 : 25 000
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