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Aérodrome privé de SAINT-BRIEUC - LA PLAINE (Côtes-d'Armor)

En contrepartie d’une subvention de montant égal au tiers de celui estimé du projet, la chambre de commerce des Côtes-du-Nord s’engagea vis-à-vis de l’État, en mai 1937, à créer un aérodrome privé ouvert à la circulation aérienne publique sur le territoire de la commune de Ploufragan. Un programme complémentaire d’aménagement et d’équipement des 32 ha ainsi acquis (aplat vert sur l’extrait de carte) fut, en décembre 1938, convenu avec l’État de manière notamment à accueillir les avions affectés à l’aviation populaire.

Par une autre convention, passée cette fois avec l’Aéro-club des Côtes-du-Nord en octobre 1938, la chambre de commerce avait entre temps concédé pour trente ans à ce dernier l’exploitation de l’aérodrome de Saint-Brieuc.

À la mi-septembre 1939, l’Armée de l’Air réquisitionna le terrain pour y établir un centre de pilotage et porta sa surface à 75 ha jusqu’à rejoindre au sud la voie ferrée (extension indiquée par un aplat orangé sur le plan).

Ayant, dix mois plus tard, pris possession de l’ensemble ainsi constitué, les Allemands l’entourèrent d’une voie de circulation périphérique et repoussèrent considérablement au-delà les limites de l’aérodrome (limite indiquée en bleu foncé sur le plan) de manière notamment à développer plusieurs ensembles de dispersion (l’ensemble des infrastructures allemandes est reporté en noir sur le plan).

Au départ des Allemands, le 6 août 1944, le terrain et ses abords furent à nouveau réquisitionnés par les autorités françaises pour la période devant courir jusqu’à la cessation des hostilités.

Une mission effectuée sur place en décembre 1944 put y observer l’existence de deux axes d’envol de 900 m environ, une médiocre planéité d’ensemble, un sol lourd et un sous-sol imperméable, le tout conduisant à conclure que cet aérodrome n’offrait pas de grandes possibilités aéronautiques et devait être considéré comme n’étant utilisable que par des avions légers.

Considérant que la base de Saint-Brieuc ne présentait pas plus d’intérêt pour l’Aviation civile que pour l’Aviation militaire, le ministre des Travaux Publics et des Transports décida en juin 1946 de remettre à la disposition de la chambre de commerce de Saint-Brieuc le terrain, dont elle était propriétaire, et de lever les réquisitions qui avaient été effectuées en vue de l’extension de l’aérodrome, à l’exclusion toutefois de celles portant sur des parcelles que ladite chambre de commerce pourrait souhaiter conserver et dont la reconduction devrait, par suite, être demandée à son profit.

Ainsi, seules furent maintenues sous réquisition préfectorale les parcelles situées à l’intérieur de la voie périphérique, qui n’appartenaient pas à la chambre de commerce, ainsi que deux enclaves dont l’une, à l’est, permettait d’utiliser une ligne d’envol est / ouest de 1100 m et l’autre, plus restreinte, était destinée aux bâtiments administratifs.

La chambre de commerce ayant en décembre 1946 fait appel à l’État, au département et à la commune pour que chaque collectivité apporte sa contribution dans les mêmes proportions que celles consenties au moment de l’établissement de l’aérodrome primitif, le ministre des Travaux publics et des Transports fit connaître à celui du Commerce, en juillet 1947, que si "du point de vue technique" il approuvait l’extension proposée, il ne lui était " pas possible de participer à la dépense… le Parlement ayant refusé l’inscription au programme d’équipement de 1947 des crédits prévus pour les subventions de cette nature".

Ainsi l’aérodrome de Saint-Brieuc - La Plaine ne fut-il ouvert qu’aux appareils lents par l’arrêté ministériel du 6 février 1947.

Contrainte donc de prendre entièrement en charge son projet d’extension, la chambre de commerce et d’industrie se vit en décembre 1947 refuser par son ministre de tutelle l’autorisation de contracter l’emprunt dont elle avait besoin et ce en raison de l’avis défavorable formulé par la commission départementale de contrôle des opérations immobilières.

Le ministre chargé des Transports étant intervenu en faveur du projet, ladite commission donnera finalement l’année suivante son avis favorable sous réserve toutefois que l’acquisition des terrains soit à la charge exclusive de la chambre de commerce et que l’emprunt nécessaire soit autorisé par le ministre des Finances.

Les fluctuations du cours de la monnaie et les retards inhérents aux décisions ministérielles, dont une restait donc à provoquer, conduiront la C.C.I. à renoncer purement et simplement à son projet.

L’aspect fâcheux de cette décision provoquera, de la part du ministère des Travaux publics et des Transports, la mise à l’étude de la possibilité technique d’aménager le terrain dans le cadre d’une emprise réduite compatible avec le montant que la chambre comptait initialement consacrer à l’opération.

Portant non plus sur 44 ha mais sur… 21 ha, le projet ainsi établi sera accepté par la chambre de commerce en juin 1948. Les parcelles situées hors de ces nouvelles limites et qui étaient jusque là maintenues sous réquisition pourront donc être restituées à leurs propriétaires, non sans poser le délicat problème du sort à réserver à la voie devenue extra-périphérique…

Commandée par la chambre de commerce et d’industrie en liaison avec le département et la ville, une étude prospective conclura en 1972 que les caractéristiques du site de La Plaine étaient devenues telles que "celui-ci paraissait devoir être condamné à moyen terme, au moins en ce qui concerne l’activité du transport aérien commercial".

La mise en service en novembre 1985 du nouvel aérodrome de Saint-Brieuc sur son site actuel de La Lande-en-Pordic conduira à la fermeture de celui de La Plaine après transfert des avions d’aéro-club.


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