La décision de prendre, par voie de réquisitions, possession des 300 ha (délimités en bleu foncé sur l’extrait de carte) préalablement reconnus près de Saint-André-de-l’Eure afin d’y établir un "terrain d’atterrissage" fut notifiée le 28 septembre 1939 par le ministre de l’Air au général Commandant la 2^ème Région aérienne.

Reprenant pour son compte les réquisitions françaises, l’armée allemande construisit sur et hors celles-ci deux pistes bétonnées de 1 650 m x 60 m et 1600 m x 80 m reliées entre extrémités par une voie de circulation périphérique desservant elle-même plusieurs aires de dispersion (les infrastructures aéronautiques allemandes sont reportées en noir sur la carte) ainsi qu’une voie ferrée de raccordement à la ligne Dreux - Évreux desservant ces dernières.

Affecté par décision interministérielle du 10 janvier 1947 au Service technique des télécommunications de l’Air afin qu’y soit accueilli un centre d’expérimentation des dispositifs d’atterrissage sans visibilité, l’aérodrome de Saint-André-de-l’Eure demeurera dans cette situation jusqu’en 1972.

Le directeur technique des Constructions aéronautiques décidera en effet alors de fermer le centre de Saint-André-de-l’Eure dans le cadre plus vaste d’un redéploiement de ses activités. Le département de la Défense nationale se déclarant non intéressé par le site, le ministre des Transports choisira de lui conserver son usage aéronautique pour les activités d’aviation légère et vélivole. Ainsi l’aérodrome sera-t-il successivement agréé à usage restreint en août 1973 et affecté au secrétariat général à l’Aviation civile en octobre de la même année.

Il est à remarquer que, réduite en son temps à 196 ha pour les besoins du centre d’expérimentation, l’emprise, qui est aujourd’hui conservée, n’incorporait la piste N-E / S-O que dans la perspective d’une utilisation éventuelle ultérieure qui aurait nécessairement impliqué un ripage localisé du tracé de la R.D. 833.