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Aérodrome de desserrement de ROSIÈRES-EN-SANTERRE (Somme)

107 ha de terres agricoles (aplat orangé sur l’extrait de carte), considérées comme étant "parmi les plus riches de France", furent acquis par voie d’expropriation en 1936 et 1937 afin d’établir une plate-forme d’opérations à 3 km à l’est de Rosières-en-Santerre.

S’étant, dès leur arrivée, emparés du terrain, les Allemands y entreprirent, en débordant largement sur ceux avoisinants (jusqu’à la limite indiquée en bleu foncé sur le plan), la construction d’ouvrages d’infrastructures importants articulés autour de trois pistes en béton larges de 50 m et de plus de 1 600 m de longueur chacune (les infrastructures allemandes sont reportées en noir sur le plan).

Maintenues sous réquisition pour la poursuite des opérations par les Alliés, ces extensions furent, dans l’état où elles se trouvaient, remises à leurs propriétaires en 1946 à l’exception des deux pistes sécantes correspondant aux besoins de la direction des Travaux et Installations alors candidate à leur affectation.

La zone domaniale fut elle-même, à la même époque et hors de ces deux pistes, rendue à la culture au moyen de baux conclus avec les propriétaires et anciens exploitants des terrains d’assiette des ouvrages bétonnés construits pendant l’Occupation.

Les événements rebondiront en 1949 lorsque le secrétariat d’État aux Forces Armées "Air" fera savoir que l’aérodrome était retenu par l’Armée de l’Air comme terrain d’opérations et qu’il y avait, par suite, lieu de prévoir le maintien de la totalité de la plate-forme bétonnée avec les marges de sécurité nécessaires à la sauvegarde des installations qu’elle comportait.

Soulignée par l’ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, la situation résultant de cette décision était intenable en ce sens que, jusqu’à ce qu’interviennent les acquisitions correspondantes, les propriétaires concernés allaient ou non se trouver indemnisés selon l’emplacement de leurs terres par rapport aux deux pistes dont le seul maintien avait décidé en 1946.

Le délégué général de la Reconstruction et de l’Urbanisme exprima, quant à lui, l’avis que le maintien d’un aérodrome militaire à proximité immédiate d’une agglomération rurale, dont les habitants se verraient privés de la plus grande partie des terres qu’ils exploitaient et éprouveraient des difficultés pour utiliser les reliquats enclavés, était, du point de vue de l’habitation et de l’aménagement, parfaitement regrettable.

Touchée au premier chef, la commune de Maucourt émettra le vœu que l’aérodrome soit complètement déclassé, ne serait-ce que parce qu’il était "inconcevable, à l’époque actuelle, que soit maintenue une base aérienne située seulement à quelques centaines de mètres d’un cimetière militaire national… dont il est miracle qu’il ne fut complètement bouleversé au cours des bombardements de 1944"…

Finalement, le secrétaire d’État à l’Air renoncera en 1956 aux intentions conservatoires de ses prédécesseurs de sorte que, la plate-forme apparaissant alors (…) "en mauvais état et inutilisable", le terrain de Rosières-en-Santerre sera rayé de la liste des aérodromes en 1957.


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Carte IGN Série bleue et TOP 25 au 1 : 25 000
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