Venu à l’aviation, un médecin rémois avait entrepris et réussi, au début des années trente, à rassembler les terrains lui permettant de créer un aérodrome d’une vingtaine d’hectares (délimités en rouge sur la carte) au sud-ouest de l’agglomération de la ville chef-lieu.

Recevant proposition de s’y installer, l’Aéro-club de Champagne préféra l’usage de la Base aérienne de Courcy sur laquelle il était alors établi. Mettant à profit la qualité de son créateur comme sa proximité immédiate de l’hôpital de Reims, l’aérodrome de Bézannes fut, à défaut d'avoir trouvé locataire, ouvert à la circulation aérienne publique en octobre 1935, sous l’étiquette de "aérodrome sanitaire".

La situation internationale de l’époque rendant de plus en plus précaire la présence de l’Aéro-club de Champagne sur une base militaire, la ville de Reims s’essaya, en 1936, au projet de créer un aérodrome communal d’une soixantaine d’hectares incorporant celui du médecin aviateur.

Ce projet n’ayant pas abouti, l’Aéro-club de Champagne se résolut, lorsqu’il dut, en 1938, trouver refuge ailleurs, à demander l’hospitalité du propriétaire de Bézannes.

Réquisitionné par l’Armée française, en septembre 1939, mis hors d’usage par l’ouverture de tranchées lors du "repli" de juin 1940, l’aérodrome n’appela aucun intérêt de la part des Allemands qui n’utilisèrent ses hangars que pour y garer des camions. La réquisition ayant de ce fait été levée en mars 1941, le terrain retrouva sa vocation agricole primitive.

Les caractéristiques de la plate-forme de Bézannes comme celles de son environnement conduisirent dès 1946 la ville de Reims à négocier et obtenir du ministère de la Guerre la récupération de l’ancien champ de manœuvres des Essillards pour y créer un aérodrome communal.