Avant que la décision ne fût prise, en octobre 1938, de déplacer l’activité civile de l’aérodrome d'Avignon - Pujaut sur un autre site, celui de Château-Blanc avait été choisi parmi une dizaine de possibilités inventoriées.

La décision prise dès mai 1937 d’y acquérir environ 200 ha - et ce au plus vite en raison "de la hausse continue des prix" consécutive à la dévaluation monétaire d’octobre 1936 - permit au ministre de l’Air de mettre en avant des besoins militaires "de toute première importance" pour recourir aux décrets-lois du 30  octobre 1935.

Il n’en chargea pas moins le préfet de faire valoir auprès du département, de la ville et de la chambre de commerce qu’il leur appartenait de participer financièrement à la réalisation de l’aérodrome en raison de l’intérêt que sa création présentait au plan local.

La dépense plafond ayant été fixée à 9 MF, un accord fut ainsi trouvé avec les instances locales pour que celles-ci prennent 4 MF à leur charge.

Toutefois, la confidentialité dans laquelle avaient été faites les premières estimations s’avéra rapidement ne pas avoir placé le coût des acquisitions à sa réelle valeur. Il s’ensuivit une légère réduction des 166 ha (aplat orangé sur la carte) qui devaient en première urgence constituer l’aérodrome d’Avignon - Caumont ainsi qu’un allongement de la procédure qui, rattrapée par la guerre, laissera les expropriés les plus tenaces en attente d’indemnisation.

La guerre laissera également en attente d’équipement un emplacement loué au tout début 1939 au nord de l’aérodrome pour l’installation d’un poste radiogoniométrique destiné à l’atterrissage par mauvaise visibilité. Cette parcelle restera louée sans utilité jusqu’en 1952, alors que le ministre des Travaux publics et des Transports avait prescrit dès avril 1947 de restituer à leurs propriétaires les terrains encore sous réquisition au nord de l’aérodrome.