Créé par l’Association coopérative de pilotage de l’Aéro-club de Provence, l’aérodrome privé d’Aix - L’Enfant fut autorisé par arrêté préfectoral du 15 mai 1936 puis agréé par le ministre de l’Air le 31 août de la même année, afin que puisse y être pratiqué l’écolage.

Ne couvrant que 23 ha (aplat bleu sur l’extrait de carte), cet aérodrome se trouvait limité dans ses extensions possibles par les collines situées au nord et au sud de même que par l’obstacle important que constituait le parc boisé du château de L’Enfant.

C’est sans doute en considération de cette contrainte que l’État décida, peu avant 1939, d’aménager son propre aérodrome sur le site voisin des Milles pour accueillir les avions de liaison de l’état-major de la 4^ème Région aérienne établi à Aix-en-Provence.

Les événements commandant, c’est en octobre 1939 que furent prononcées par ordonnance les expropriations nécessaires à la constitution des 105 ha (aplat violet sur le plan) de l’emprise d’Aix-les-Milles et qu’en même temps étaient réquisitionnés les terrains de l’aérodrome d’Aix – Marseille complétés, de manière à améliorer les caractéristiques de la plate-forme, par 6 ha (délimités en rouge clair sur le plan) appartenant à la propriétaire du château de L’Enfant.

Alors que la réquisition de l’aérodrome de L’Enfant put sans difficultés être levée en juillet 1941, celle frappant son extension n’intervint qu’en février 1942, après que l’opportunité en eût été pesée en considération du fait que l’armée italienne ayant imposé la mise en culture du terrain d’Aix-les-Milles, "il pouvait être intéressant de disposer de toutes les ressources d’Aix - L’Enfant, situé à proximité du siège de la Région aérienne et à 30 km de Marignane".

Tranchée donc en février, la question ne se posera plus après l’entrée, en août, des Allemands en zone libre. Prenant possession des deux plates-formes, ils ne dotèrent ni l’une ni l’autre d’infrastructures bétonnées mais n’en dispersèrent pas moins de nombreux avions autour du terrain des Milles ainsi qu’en bordure de la section en sous-bois de la voirie reliant les deux plates-formes.

Occupé en grande partie, à la Libération, par un camp disciplinaire américain, l’état dans lequel fut laissé l’ancien aérodrome de L’Enfant ne permit pas qu’il soit, même avec restrictions, à nouveau agréé par l’arrêté ministériel du 6 février 1947 qui put, par contre, ranger celui d’Aix-les-Milles parmi les aérodromes publics ouverts sans restrictions à la circulation aérienne publique.