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Aérodrome d'ORLÉANS - BRICY (Loiret)

Devenu trop à l'étroit à Villacoublay, le Centre d'études et d'essais pour l'aviation militaire fit au tout début des années trente l'objet d'une décision de transfert.

S'agissant de trouver pour lui un terrain plat de 600 à 800  ha, qui fût à la fois éloigné de toute agglomération, voisin d'une ligne de chemin de fer, situé dans un secteur facile d'accès et dont le ciel fût enfin peu fréquenté, la région d'Orléans apparut comme étant la mieux désignée.

L'urgence attribuée au projet conduisit le ministre de l'Air à estimer opérant de confier à un cabinet d'affaires le soin de collecter dans le secteur nord d'Orléans toutes les options d'achat permettant de constituer l'ensemble foncier recherché.

Ceci étant fait, les propriétaires concernés furent invités à proroger les délais de validité desdites options jusqu'à ce que les clauses d'un contrat avec ce même cabinet aient pu être établies qui chargeraient ce dernier de libérer l'Administration des formalités aboutissant aux acquisitions devant notaire.

Moteur destiné à conduire aux meilleures conditions d'achat, l'une de ces clauses prévoyait que ce cabinet d'affaires se verrait attribuer, en fin d'opération, le tiers du bénéfice réalisé par référence à l'application à la surface totale acquise d'un prix plafond également convenu.

L'expropriation ne pouvant toutefois être partout évitée, l'utilité publique et l'urgence de l'opération firent l'objet, en octobre 1932, d'un décret du président de la République. Seul allégement de procédure applicable à l'époque aux travaux militaires, ce texte se référait à l'article 75 de la loi du 3 mai 1841, en vertu duquel cette même décision permettait au tribunal de prononcer l'expropriation sans l'accomplissement d'aucune autre formalité.

Le résultat global de l'opération fut que sur les 652  ha dont l'acquisition avait été déclarée d'utilité publique (ensemble couvert par un aplat bleu sur la carte), 536 purent être acquis à l'amiable en 1931-32 par l'intermédiaire du cabinet d'affaires, 16 le furent ensuite par le service des Ponts et Chaussées tandis que les 100 restants durent être expropriés. La méthode se révéla donc efficace au moins quant aux délais.

Un premier ensemble d'extensions fut décidé dès  janvier 1933 pour répondre à trois objectifs, à savoir :
- la création d'une piste d'envol nivelée avec un soin particulier nécessitant l'acquisition de quelques parcelles dans le sud-est du terrain,
- l'aménagement de deux zones d'habitations réservées aux personnels civils et militaires,
- l'utilisation de la vallée de La Retrève, située au nord-est de la première emprise, pour y diriger les eaux de drainage de la plate-forme et de ruissellement des surfaces couvertes.

Une autre extension fut arrêtée en octobre 1934, qui devait permettre d'installer, sur 8 ha situés à l'est de la voie ferrée de Chartres à Orléans, une station d'essais de moteurs et d'hélices initialement prévue devoir aller à Chalais-Meudon.

Tous ces projets d'extension furent portés sur un plan de masse approuvé par le ministre de l'Air en juin 1935.

Portant sur 19 ha, l'élargissement d'emprise au sud-est comporta également la création d'une voie d'accès à l'aérodrome (ensemble couvert par un aplat orangé sur le plan). Il donna lieu, entre 1936 et 1938, à toute une série d'accords amiables de vente ou d'échange ainsi que de résiliations de baux.

S'agissant de l'exutoire à créer dans La Retrève, il s'agissait d'utiliser non pas une rivière mais environ 15  ha (aplat vert sur le plan) d'un chapelet ramifié de dépressions séparées par des seuils et qui, en période très humide, se remplissaient naturellement d'eaux provenant de la forêt d'Orléans.

Cet exutoire sera naturellement plus largement utilisé lorsque les infrastructures aéronautiques auront été bétonnées par les Allemands (les infrastructures allemandes sont reportées en noir sur le plan).

Les terrains nécessaires à l'implantation de la station d'essais de moteurs et d'hélices furent choisis en prolongement de l'excroissance déjà formée au sud-est de la plate-forme.

Les conditions demandées par les propriétaires ayant été jugées inacceptables, le ministre de l'Air prescrivit en février 1936 que ces terrains soient acquis par application du second des deux décrets-lois du 30 octobre 1935. Ce type de décision n'ayant pas encore perdu son effet incitatif, la négociation put reprendre et aboutir de manière acceptable.

L'étude du plan de masse de la station d’essais conclut en juillet 1937 à la nécessité d'étendre son terrain d'assiette de 4 ha vers le sud et vers l'est de façon à permettre l'implantation de merlons antibruit. Une acquisition complémentaire s'avéra encore nécessaire afin d'implanter la ligne de 33 kV qui devait alimenter la centrale électrique de ladite station.

Devant être éloignée d'au moins 300 m du dépôt d'essence, cette ligne se trouva en effet devoir disposer d'un couloir de 15 m traversant le bois de Janvry (l'ensemble de ces acquisitions est reporté en bleu foncé sur le plan). La décision ministérielle prescrivant l'expropriation, en juin 1938, dut par contre ici être prolongée, en novembre de la même  année, par une ordonnance du président du tribunal civil d'Orléans.

Les terrains et bâtiments du centre d'essais de moteurs et d'hélices seront affectés au Service du matériel de l''Armée de l'Air et incorporés hors clôture à la base en décembre 1951.

Destinée initialement aux personnels civils du centre et de la station d'essais, la construction d'une cité à proximité de la gare de Bricy - Boulay se trouva être ajournée lorsque tomba, en septembre 1936, la décision ministérielle de maintenir stationné à Villacoublay le centre d'essais du matériel aéronautique et d'installer par contre à Bricy une base et une formation de l'Armée de l'Air.

Bien que la priorité fût, pour cette dernière unité, de loger ses personnels militaires, l'arrivée prévue à terme d'ouvriers civils sur la base conduisit le ministre de l'Air à décider qu'il convenait de s'assurer de la totalité des 9,5 ha précédemment délimités (aplat rouge sur le plan) et à prescrire en octobre 1938 leur expropriation. Ces terrains purent finalement être acquis à l'amiable en 1939.

S'agissant maintenant des logements destinés aux personnels militaires, le changement de destination de l'aérodrome conduisit à prévoir leur construction à l'intérieur de la base sur 3,8 ha (reportés en violet sur le plan) jouxtant au sud la première extension sud-est de la plate-forme. Leur expropriation, prescrite en octobre 1937 par le ministre de l'Air, fut confirmée par ordonnance du président du tribunal civil d'Orléans en  mars 1938.


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