Le seul document antérieur à la Libération concernant Orconte qui soit conservé dans les anciennes archives de l’Air est une correspondance du secrétaire d’État à l’Aviation en date du 13 juillet 1942, annonçant la mise en place d’un crédit, de relativement faible montant, "nécessaire au paiement d’indemnités d’acquisitions et locatives pour le terrain d’opérations d’Orconte".

Aucun autre document plus récent ne faisant ni rappel de l’époque et des conditions de la prise de possession des terrains correspondants ni état d’une poursuite de procédure, le terme de "indemnités" donne tout lieu de penser que les 98 ha constituant la plate-forme ont été acquis par voie d’expropriation rendue suffisamment à temps pour être en voie d’achèvement en juin 1940.

Interdit "définitivement" à la circulation aérienne publique par l’arrêté ministériel du 6 février 1947 en raison du mauvais état de sa plate-forme, non prévu au plan départemental d’équipement aéronautique, identifié par l’administration des Domaines comme pouvant être incorporé au premier train d’aliénations destinées à procurer de nouvelles ressources au Trésor, le terrain d’Orconte fut maintenu dans le domaine privé affecté au secrétariat d’État aux Forces armées "Air" à la demande expresse de ce dernier.

La possibilité d’une réutilisation militaire du terrain ne sera écartée qu’en 1960. Elle ne le sera toutefois définitivement qu’en 1963 après que, compte tenu "d’études en cours", le ministre des Armées ait entre temps demandé qu’il soit sursis à la procédure d’aliénation.

La conséquence de cette situation d’indécision prolongée sera que les anciens propriétaires ne pourront se prévaloir du droit de rétrocession que leur accordait la "loi Charpentier", du fait de l’abrogation de celle-ci par une ordonnance du 23 octobre 1958.