Les 82 ha (aplat orangé sur l’extrait de carte) constituant la plate-forme d’opérations de Rely ont été acquis par les soins du Génie militaire en 1937-1938 et, semble-t-il, aussitôt convertis en herbage sans exécution d’autres travaux.

Utilisée néanmoins par les Anglais en 1939-40, la plate-forme ne reçut ensuite, de la part des Allemands, que l’aménagement d’aires de dispersion mobilisant une dizaine d’hectares supplémentaires au-delà des limites nord et sud de l’emprise domaniale (les infrastructures allemandes sont reportées en noir sur le plan).

En fait, l’Occupant n’utilisa la plate-forme que comme terrain de secours, sur lequel se seraient même posés des Stukas à intervalles irréguliers.

En 1943, une ferme collective aurait été installée sur ordre de l’autorité allemande. Le terrain fut ainsi labouré, non sans avoir été neutralisé par des tranchées.

Maintenu en friche après la Libération, la plate-forme fit l’objet en juin 1946 d’une décision ministérielle d’aliénation totale qui fut rapportée en avril 1948 pour cause d’inscription envisagée au plan d’équipement aéronautique. Le caractère "définitif" de l’interdiction de l’aérodrome à la circulation aérienne publique, qui fut prononcée entre temps par l’arrêté ministériel du 6 février 1947, se trouva, par suite, être implicitement remis en cause.

Confiée au service technique des Bases aériennes, l’étude d’aménagement de l’aérodrome fera dès 1948 apparaître que la réalisation de trois bandes de 800 m x 100 m pourrait, "sans nuire à la valeur aéronautique de l’aérodrome", permettre qu’une trentaine d’hectares soit restituée à la culture.

L’avant-projet de plan de masse de l’aérodrome ayant confirmé cette première conclusion, le ministre chargé des Transports autorisera en 1949 que cette partie d’emprise rendue disponible soit louée à une association constituée à cette fin par les anciens propriétaires.

Quant à la partie devant être conservée, elle sera mise à la disposition de l’Aéro-club du Pas-de-Calais, qui, faute de pouvoir la mettre en état d’être utilisée, l’abandonnera également à la culture.

L’évolution des techniques permettant de ramener de trois à deux le nombre des bandes d’envol, un nouvel avant-projet de plan de masse sera approuvé en juillet 1957 en vue, essentiellement, d’attribuer à la zone d’influence de Béthune l’aérodrome d’aviation légère que prévoyait pour elle le plan d’équipement aéronautique.

Cette nouvelle configuration n’apaisant pas toutes les protestations locales, le déclassement de l’aérodrome sera finalement prononcé le 26 juin 1962.