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Plate-forme d'opérations de NÎMES - GARONS (Gard)

La recherche, près de Nîmes, d'un site offrant de meilleurs dégagements que celui de Courbessac pour qu'y soit implanté une plate-forme d'opérations se fixa dès le début de l'année 1937 sur les 180 ha du domaine de Scieure, situé à environ 8 km au sud de la ville chef-lieu et que le propriétaire était tout disposé à céder à l'État sur la base de l'estimation de l'administration des Domaines.

La décision d'acquisition du ministre de l'Air n'intervint pourtant qu'en avril 1939, avec l'objectif contraint d'achever les travaux d'aménagement du terrain dans un délai de cinq mois.

Portant finalement sur 192 ha (aplat orangé sur la carte) et débordant donc quelque peu de la propriété repérée, le programme donna lieu dès mai 1939 à une décision ministérielle prescrivant l'expropriation de cet ensemble foncier pour les besoins de l'Armée de l'Air.

S'agissant de la plus grande partie des terrains à acquérir, le projet d'acte de vente fut approuvé par le ministre de l'Air en septembre 1939, peu après que le propriétaire intéressé ait été mobilisé non sans l'avoir auparavant signé, heureusement pour lui et sa famille.

Rendue en février 1940, l'ordonnance d'expropriation portant sur les autres parcelles fit apparaître des écarts considérables entre l'expertise judiciaire et l'estimation préalable des Domaines. Suivant la proposition qui lui fut alors faite par la chefferie du Génie, le ministre de l'Air décida le 29 mai 1940…, de faire citer les propriétaires expropriés et leurs exploitants devant la commission arbitrale d'évaluation.

En fait, la direction locale des Domaines n'émettra "aucune observation particulière" sur le consentement de chaque propriétaire ou fermier au règlement amiable de l'indemnité de dépossession ou locative fixée par l'ordonnance d'expropriation, de sorte que le secrétaire d'État à l'Aviation approuvera les projets d'acte correspondants.

Désaffecté en 1940 afin d'être remis en culture en exécution des ordres donnés par la commission d'Armistice, le terrain fut loué par l'administration des Domaines à un seul et même agriculteur dont, sauf dénonciation préalable, le bail pouvait expirer normalement en octobre 1946.

Sans attendre cette échéance, le général commandant la 4ème Région aérienne accorda dès  juin 1945 l'autorisation d'utiliser le terrain au service de l'Aviation légère et des Sports aériens qui dépendait encore du département de la Guerre. De son côté, le ministre des Travaux publics et des Transports prescrivit en mars 1946 que soit étudié l'aménagement de la plate-forme en vue de la création d'un aéroport.

Ayant recouvré sa destination d'aérodrome, le terrain de Nîmes - Garons fut déclaré ouvert à la circulation aérienne publique par l'arrêté ministériel du 6 février 1947 avec restriction toutefois due au fait qu'il n'était "pas doté en personnel de gardiennage et d'exploitation".

La chambre de commerce de Nîmes brûlant de participer à l'exploitation du futur aéroport, le ministre chargé des Transports fera savoir au préfet du Gard en décembre 1948 qu'en l'absence de texte législatif ou réglementaire définissant les conditions dans lesquelles une chambre de commerce pouvait intervenir dans l'équipement et l'exploitation d'un aérodrome appartenant à l'État, il estimait que, jusqu'à nouvel ordre, cette participation devait se faire :
- par le versement de fonds de concours pour l'exécution des travaux d'infrastructure, des bâtiments et installations techniques et des installations de sécurité,
- par la construction et l'exploitation, sous le régime de l'autorisation d'occupation temporaire du domaine public, des bâtiments et installations susceptibles d'utilisation commerciale.

Tandis que le ministre des Travaux publics, des Transports et du Tourisme affichera sa détermination à s'en tenir à l'emprise constituée en 1940, compte tenu de ce qu'elle suffisait pour accueillir une bande nord / sud de 1 500 m (qui sera équipée, en 1949, d'une piste revêtue de 1000 m x 30 m incorporée depuis dans l'actuelle voie de relation parallèle à la piste), la chambre de commerce décidera de prendre en charge, sous forme de fonds de concours, l'acquisition au sud des terrains permettant de porter cette longueur aux 2 150 m requis par la catégorie B des aérodromes recevant des transports réguliers à moyennes et courtes distances.

Le fonds de concours correspondant ayant été apporté à l'État, il apparaîtra que l'estimation ayant guidé la détermination de la chambre de commerce se trouvait être de l'ordre de la moitié des prétentions du propriétaire.

Le développement de l'aérodrome au-delà de ses limites de 1940 se trouvera ainsi interrompu en 1952. Il prendra un cours jusque là inattendu lorsque, en 1957, sera inscrite au programme O.T.A.N. la création d'une base aéronavale sur le site de Garons. Un décret du 9 août 1957 déclarera alors d'utilité publique et urgents les travaux à réaliser pour la construction de cette base. Il ne s'agira plus, cette fois, d'acquérir une bande d'une vingtaine d'hectares mais d'une vaste extension de 196 ha, aussitôt complétée de 38 ha, ceinturant au sud, au nord et à l'ouest l'aérodrome de 1939.


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