Celui de Montbeugny étant alors jugé trop éloigné de Moulins pour une exploitation commerciale, l'aérodrome d'Avermes fut créé parla chambre de commerce de Moulins - Vichy consécutivement à une convention passée en août 1937 entre elle et l'État et aux termes de laquelle ce dernier s'engageait à prendre en charge 30 % des dépenses de réalisation du projet.

L'utilité publique de ce projet ayant été prononcée par décret du 1^er mai 1938, les 75 ha (aplat vert sur la carte) constituant l'assiette du futur aérodrome furent acquis en 1939 par la chambre de commerce, pour partie à l'amiable, pour partie par expropriation dont l'ordonnance fut rendue le 13 janvier de la même année.

Il n'en restait pas moins que, traversant le terrain, le chemin de grande communication reliant Moulins à Dormes devait être détourné avant d'être coupé. L'Armée de l'Air ayant alors décidé de s'établir sur l'aérodrome, l'État intervint directement en prescrivant, le 14 juin 1939, l'expropriation des terrains nécessaires à la création de cette déviation en application des décrets-lois du 30 octobre 1935.

L'ordonnance d'expropriation et la décision de la commission arbitrale d'évaluation étant respectivement intervenues en décembre 1939 et mars 1940, la phase domaniale du projet de création de l'aérodrome venait tout juste de prendre fin lorsque intervint l'Armistice.

Non considéré, sans doute, comme ayant antérieurement accédé au statut d'aérodrome, le terrain de Moulins - Avermes ne figura sur aucune des listes annexées à l'arrêté ministériel du 6 février 1947.

La carrière aéronautique de la plate-forme ne trouvera concrètement son origine qu'en 1949, année au cours de laquelle il sera affecté en tant qu'aérodrome au secrétariat général à l'Aviation civile et commerciale pour les besoins des Transports aériens et de l'Aviation légère et sportive.

Agréé en avril 1951 et ajouté à la liste précédemment annexée à l'arrêté du 6 février 1947 des aérodromes privés ouverts à la circulation aérienne publique pour les appareils lents et légers, celui de Moulins - Avermes verra cette restriction annulée en mars 1956, après qu'auront été effectués les aménagements nécessaires.

L'aérodrome connaîtra dès lors une activité croissante d'aviation légère qui conduira à ce que soient aménagées deux bandes d'orientations E / O et N-N-E / S-S-O ainsi qu'à l'acquisition en 1954 de 1,6 ha (aplat rouge-orangé sur le plan) par cession aux enchères publiques.

La prise en considération, en juillet 1976, par le secrétaire d'État aux Transports du projet de plan d'équipement aéronautique de la région Auvergne, qui prévoira la création sur le site de Montbeugny d'un aérodrome destiné à assurer la desserte de la zone de Moulins pour l'aviation de voyage et les lignes commerciales à faible trafic, condamnera cependant l'aérodrome d'Avermes en raison même de son succès.

Il sera en effet estimé que les deux natures de trafic n'étant pas incompatibles, l'importance du trafic d'aviation légère à Moulins justifiait son transfert à Montbeugny. Il faudra néanmoins attendre 1984 pour que l'aérodrome de Moulins - Avermes soit définitivement fermé à la circulation aérienne publique et disparaisse de la liste des aérodromes dont la création et la mise en service avaient été autorisées.