Figurant parmi les plates-formes d’opérations dont le ministère de la Guerre avait dans la seconde moitié des  années trente demandé la création au département de l’Air, celle d’Aubérive avait relativement bien surmonté les difficultés foncières généralement rencontrées par ces plates-formes.

Ainsi, en juin 1940, la commune possédait encore les chemins qui desservaient les parcelles acquises par l’État et dont elle n’entendait abandonner la propriété qu’en échange du droit de passage permanent sur la route périphérique construite par l’autorité militaire à l’intérieur et en bordure du nouvel aérodrome de 92 ha (aplat orangé sur la carte).

Les tractations avec la commune n’avaient toujours pas abouti lorsque, en avril 1943, les autorités allemandes prescrivirent la remise en culture du terrain d’opérations. Bien que le morcellement impliqué par cette décision appelât le maintien de la voirie communale, le secrétaire général à la Défense aérienne du gouvernement de Vichy estima que la totalité de l’emprise n’en devait pas moins appartenir à l’État et que le droit de passage revendiqué par la commune était sans inconvénient pour peu qu’elle s’engage à participer à son entretien.

Le ministre de l’Air décida en  juillet 1946 que le terrain devait être remis aux services des Domaines aux fins d’aliénation. L’effet de cette décision fut toutefois suspendu, d’abord dans l’attente de la mise au point complète du plan d’équipement aéronautique de la Marne, puis à la demande du département des Forces armées.

Cette situation d’attente ne prendra fin qu’en mai 1962, après que l’aérodrome ait été déclassé afin de permettre l'affectation de son emprise à l’Armée de Terre. Différée pour motif de procédure soulevé par l’administration des Domaines, cette affectation donnera finalement lieu, en janvier 1964, à renonciation de la part du ministère des Armées et, par suite, à aliénation des terrains constituant l’ancien aérodrome.