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Champ de tir aérien des MONTS-DE-CHAMPAGNE (Marne)

L'aménagement d'un champ de tir aérien sur les Monts-de-Champagne, à 22  km à l'est de Reims fut demandé en 1936 par le ministre de l'Air à celui de la Défense nationale et de la Guerre qui, en avril 1937, prescrivit au service du Génie de faire au besoin appel à la procédure d'urgence instituée par les décrets-lois du 30 octobre 1935 pour l'expropriation des 885 ha de terrains appartenant à la commune de Prosnes dont les plan et état parcellaires lui avaient été les premiers présentés.

Couvrant au total une superficie de plus de 6 000 ha (délimitée en rouge sur la carte), le projet intéressait treize communes parmi lesquelles figuraient, outre celle de Prosnes, celles de Moronvilliers et de Nauroy, entièrement et définitivement détruites au cours de la guerre 1914-1918, ainsi que, plus partiellement, celles de Bétheniville, de Wez et de Thuisy dont les noms furent associés à des plates-formes d'opérations créées à cette même époque.

De manière à pouvoir procéder immédiatement à la mise en œuvre des travaux d'aménagement (balises, terrains d'atterrissage, cibles…) et utiliser rapidement le champ de tir, la prise de possession des terrains nécessaires fut opérée, en décembre 1937 et janvier 1938, par deux arrêtés préfectoraux autorisant l'occupation temporaire de près de 2 000 ha. Une surface du même ordre a d'autre part été soumise au régime propre à ce type d'établissement qui avait été institué par une loi d'avril 1901 et prévoyait l'indemnisation des troubles de jouissance comme des dégâts occasionnés par les tirs.

Compte tenu de l'importance de la superficie qui devait finalement être acquise, seul le foncier de la commune de Prosnes, en partie sud du projet, eut avant septembre 1939 le temps de faire l'objet d'une ordonnance d'expropriation. La menace que fit peser cette dernière conduisit à ce que la presque totalité des propriétaires concernés accepte les indemnités proposées.

Les événements feront toutefois que la notification de cette ordonnance aux intéressés n'interviendra qu'en  juin 1944 après que la valeur des terrains aura considérablement évolué.

À noter encore, le cas étant assez rare, que l'État possédait déjà sur le site un nombre important de parcelles dispersées, dites constituer sa "zone rouge", qui avaient été acquises immédiatement après la guerre de 1914-1918, soit parce qu'elles ne pouvaient être remises en culture qu'après d'importants travaux de désobusage, soit pour être destinées à être classées comme vestiges de guerre.

À la suite d'un accord intervenu en 1943 entre les secrétariats généraux à la Défense terrestre et à la Défense aérienne, il fut décidé que la liquidation des acquisitions concernant le champ de tir serait poursuivie par le dernier cité.

La direction des opérations ayant ainsi changé de mains, c'est au ministre des Travaux publics et des Transports qu'il reviendra, en janvier 1948, de prescrire la remise des terrains expropriés aux services des Domaines après que celui des Forces armées "Air" lui ait fait connaître que le champ de tir ne présentait plus d'intérêt pour l'Armée de l'Air.

Le procès verbal de remise mentionnant que les terrains avaient bien été utilisés aux fins pour lesquels ils avaient été acquis, les anciens propriétaires n'étaient pas fondés à demander leur rétrocession. Considérant toutefois que l'Assemblée nationale était saisie d'une proposition de loi tendant à restituer aux anciens agriculteurs, expropriés dans des hypothèses où la législation en vigueur ne le permettait pas, le ministre des Finances décidera en juin 1948 de surseoir provisoirement, en Champagne comme ailleurs, à toute mise en adjudication des terrains en cause. Non concernés par cette proposition de loi, les terrains, qui se trouvaient sous le régime de l'occupation temporaire depuis 1937 et 1938, seront restitués à leurs propriétaires en mai 1948.

La destination aérienne du champ de tir étant définitivement abandonnée, la gestion domaniale de ce qu'il en restait repassera entre les mains des Armées en 1951.


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Carte régionale IGN au 1 : 250 000
 
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