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Plate-forme d'opérations de MONT-LOUIS - LA QUILLANE
(Pyrénées-Orientales)


L'aérodrome de Mont-Louis - La Quillane fut une première fois créé par l'État à des fins militaires sur 28 ha (aplat orangé sur l'extrait de carte) loués à la commune de La Llagone par bail de trois, six ou neuf années commençant à courir le 1er avril 1936. Susceptible d'être suspendu par simple avis du commandant de la formation occupant le terrain, le droit de pacage des ovins était explicitement consenti dans ce bail à la commune propriétaire.

En 1938 et 1939, des travaux de terrassements et de drainage furent conduits par la chefferie du Génie de Montpellier qui comprenaient, entre autres, l'ouverture d'un grand fossé de drainage dans la partie est du terrain.

Tandis qu'une parcelle communale supplémentaire de 20 ares donna à cette occasion lieu à un avenant au bail, en  novembre 1939, deux parcelles privées totalisant 1,5 ha (aplat vert sur le plan) avaient, le 28 juillet de la même année, fait l'objet d'une décision du ministre de l'Air prescrivant leur expropriation dans le cadre de la procédure d'urgence instituée par les décrets-lois du 30  octobre 1935. De manière à permettre qu'il soit immédiatement pris possession de ces terrains un arrêté préfectoral d'occupation temporaire intervint le 22 août 1939.

Désigné à la fin octobre 1939, l'expert judiciaire ne put - pour différents motifs dont celui de l'impraticabilité du terrain en hiver - remettre ses conclusions qu'en juin 1941, de sorte que le service départemental des Ponts et Chaussées dut indiquer, dans le point qui lui fut demandé en octobre 1943, qu'aucune ordonnance d'expropriation n'était encore intervenue.

Destinataire de ce compte rendu, le secrétaire général à la Défense aérienne du gouvernement de Vichy décida en décembre 1943 de subordonner la poursuite de l'acquisition envisagée à la cession gratuite par la commune de La Llagone des terrains constituant l'aérodrome proprement dit. C'était oublier que le terrain servait de pacage communal, circonstance qui conduisit le conseil municipal à s'opposer à cette disposition.

L'affaire subit naturellement un temps mort du fait des événements ayant précédé et suivi la Libération. Inutilisable du fait des tranchées de neutralisation créées par les Allemands et déclaré en octobre 1946 par le ministre chargé des Transports n'intéresser ni l'aviation militaire ni l'aviation civile, l'aérodrome de La Quillane figura parmi ceux "provisoirement" interdits à la circulation aérienne publique par l'arrêté ministériel du 6  février 1947.

Cette situation sembla évoluer en fin 1947 du fait, pour l'ancien aérodrome, d'avoir été sélectionné dans le cadre du plan d'équipement aéronautique en vue de la création d'un aérodrome de classe C.

Tandis que la commune continua, par suite, à percevoir le loyer annuel qui avait été réajusté par l'avenant au bail de 1939, les deux propriétaires privés touchés par l'extension de cette même année attendaient toujours d'être expropriés et surtout indemnisés.

Leurs prétentions étant très différentes, leur situation ne put être traitée à l'amiable. L'un d'eux avait introduit une instance en conseil de préfecture interdépartemental de Montpellier, lequel considéra que "l'occupation des terrains avait légalement les caractères d'une simple voie de fait commise par les agents de l'Administration sur une propriété particulière dont il n'appartenait qu'à l'autorité judiciaire de connaître", se déclara par suite incompétent et renvoya le plaignant "à se mieux pourvoir".

Finalement, le tribunal civil de Prades condamnera l'État à payer audit plaignant une somme sensiblement égale à la moitié de l'indemnisation que celui-ci réclamait. Cette décision interviendra un an après que le ministre des Travaux publics, des Transports et du Tourisme eût fait savoir au chef du service départemental des Ponts et Chaussées que, le terrain étant abandonné au titre de l'équipement aéronautique du département, il convenait de remettre les parcelles qui le constituaient à la disposition de leurs propriétaires respectifs et de procéder au règlement définitif de l'occupation desdites parcelles.

Ainsi prendra fin la peu glorieuse carrière de la plate-forme d'opérations de Mont-Louis - La Quillane.

Bien qu'ayant été jugé au moment de l'établissement du plan d'équipement aéronautique départemental "être vraisemblablement impraticable pendant une bonne partie de l'année" en raison de l'altitude à laquelle il était situé et "ne disposer que d'une direction d'envol voisine du nord / sud avec une déclivité notable vers le nord", le site communal de La Quillane connaîtra, dans le cadre associatif, une nouvelle carrière aéronautique d'abord strictement consacrée au vol à voile puis, à partir de 1966, accessible aux aéronefs à moteur y étant basés ou appartenant à des aérodromes voisins.


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