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Aérodrome de MONTDIDIER - FIGNIÈRES (Somme)

L’aérodrome de Montdidier - Fignières a été créé par l’État en 1938 dans des conditions dont les archives ne conservent aucune trace. Tout au plus peut-on, outre l’année de cette création, y découvrir, dans des documents plus récents, que celle-ci avait une destination militaire et qu’elle avait réuni 103 ha de terres agricoles selon la configuration reportée en orangé sur l’extrait de carte.

Prenant possession des lieux, les Allemands en repoussèrent considérablement les limites (indiquées en bleu-vert sur le plan) jusqu’à constituer un ensemble de 780 ha incluant les sections de la R.N. 35 (actuelle R.D. 935) et de la R.D. 41 qui bordaient jusque là l’aérodrome.

Bien que le choix fait par les Allemands de n’établir aucun élément d’infrastructure sur l’ancienne plate-forme ne soit pas particulier à Montdidier, il est intéressant d’y remarquer la séparation faite par celle-ci de la partie dissimulable, elle-même constituée par les trois pistes concourantes de 1 400 m, 1 600 m et 1 650 m, de l’essentiel du dispositif de dispersion infiltrant des massifs boisés, l’une étant reliée à l’autre par deux voies empruntant chacune un tracé routier (les infrastructures allemandes sont reportées en noir sur le plan).

Prenant immédiatement la relève des Allemands, les Américains firent de l’aérodrome rendu inutilisable un vaste dépôt de munitions d’aviation. À leur départ, en octobre 1946, ils abandonnèrent leur matériel à une section de la Société nationale de vente des surplus qui occupera jusqu’en février 1948 les zones sur lesquelles ce matériel avait été déposé. De son côté, l’Armée de l’Air assurera jusqu’en juin 1949 le gardiennage des munitions là où elles avaient été stockées sur l’aérodrome.

Hormis ces zones, les terres labourables réquisitionnées furent, dès mars 1947, restituées à leurs propriétaires en application d’une décision ministérielle d’octobre 1946 qui rendait aussi par amodiation l’ancienne plate-forme à la culture mais prescrivait l’acquisition des terrains d’assiette des trois pistes d’envol ainsi que de ceux constituant pour chacune d’elles une marge latérale de protection de 20 m et une zone de sécurité de 30 m aux deux extrémités.

Bien qu’entrepris "en l’absence d’un programme cohérent, dans l’ignorance où l’on se trouvait à cette époque des besoins réels de l’Armée de l’Air et pour parer à toute éventualité"1, le placement en réserve des anciennes infrastructures allemandes ira croissant jusqu’à concerner, en avril 1950, la totalité des voies de circulation et des voies et aires de dispersion ainsi qu’une zone vierge d’environ 10 ha "pour d’éventuelles installations".

L’aérodrome ayant été, pour les besoins civils, prévu en catégorie D au plan d’équipement aéronautique du département, la conservation des pistes pour l’Armée de l’Air conduisit à envisager l’aménagement de bandes d’envol parallèles de 100 m de large.

La question se posera dès lors une première fois de savoir si les 103 ha appartenant toujours à l’État ne pourraient pas servir de monnaie d’échange. L’ennui était toutefois qu’ils avaient pour la plupart été loués aux cultivateurs riverains de sorte que l’opération ne promettait pas d’être moins douloureuse pour le milieu agricole.

Décidé en 1954, l’abandon de tout projet pour l’Armée de l’Air à Montdidier conduira l’Aviation civile à envisager successivement de construire l’aérodrome autour des tronçons situés au sud de leur point de concours des pistes N-E / S-O et N-N-O / S-S-E puis de rapatrier l’activité aéronautique sur un quart environ de l’ancienne plate-forme avec retour définitif du complément à l’agriculture. Adoptée en 1958, cette seconde solution aboutira à la configuration actuelle de l’aérodrome de Montdidier.

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1 Justification donnée, le 25 novembre 1954, par le secrétaire d’État aux Forces Armées "Air" au ministre des Travaux publics, des Transports et du Tourisme de son désengagement sur plusieurs anciennes bases allemandes de la Somme.


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Carte IGN Série bleue et TOP 25 au 1 : 25 000
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