Destinés à permettre la création d'un aérodrome militaire, 103 ha de prairies (aplat orangé sur la carte) situés à 5  km au sud-ouest de Montcornet sur le territoire des communes de Clermont-les-Fermes et de Montigny-le-Franc sont devenus propriété de l'État par l'effet d'un jugement d'expropriation en date du 10 juin 1931.

Apparu en tant que "aérodrome d'État en cours de réalisation" sur la liste des aérodromes publiée dans le Bulletin de la Navigation Aérienne d'octobre 1933, celui de Montcornet figura de manière inchangée dans celui de juillet 1937. Mal appréciée à l'origine, la nature argileuse du terrain ne permit pas en effet qu'il fût utilisé comme il avait été prévu.

Indiqué comme accueillant l'Aéro-club de l'Aisne par le Guide Michelin de 1936, l'aérodrome de Clermont-les-Fermes ne fut ni activé pour l'Armée de l'Air en 1939 ni occupé ensuite par les Allemands.

Remis en culture et maintenu dans cette situation à la Libération, le terrain de Montcornet fut classé par l'arrêté ministériel du 6 février 1947 parmi les aérodromes publics interdits "provisoirement" à la circulation aérienne publique en raison du mauvais état de leurs plates-formes.

Ayant, du fait de son maintien parmi les aérodromes susceptibles d'être retenus par le plan d'équipement aéronautique départemental, échappé aux trains successifs d'aliénations destinées à procurer de nouvelles ressources au Trésor, le terrain de Montcornet restera sous amodiation du droit de culture jusqu'à la seconde moitié des années cinquante.

Tous les services de l'Aviation civile et du secrétariat d'État aux Forces Armées "Air" s'accorderont enfin en 1957 pour ne pas utiliser cet ancien aérodrome. Le ministre chargé des Transports décidera alors d'abandonner le terrain qui, après remise aux services des Domaines, sera vendu par adjudication en octobre 1959.