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Aérodrome de MELUN - VILLAROCHE (Seine-et-Marne)

Comme l’avait été celui du Bourget en 1915, l’aérodrome de Melun - Villaroche fut créé en 19391 pour concourir à la défense aérienne de la capitale. Il s’agissait alors d’un terrain d’environ 140 ha et de forme sensiblement carrée (aplat orangé sur l’extrait de carte).

Occupé en 1941 par les Allemands, l’aérodrome vit sa surface décuplée (la limite ouest des réquisitions allemandes sortant du cadre utile des plans conservés, seules celles correspondant aux trois autres directions ont pu être ici reportées en bleu foncé sur le plan) et son aménagement organisé autour de deux pistes bétonnées longues de 1 625 m et 1 635 m et de 60 m de largeur.

Utilisant à leur tour l’aérodrome à partir de l’automne 1944, les Américains y firent réparer les pistes et voies de circulation, qui avaient peu auparavant subi leur bombardement, et ajoutèrent de nombreux parkings en grilles disposés en dents de peigne le long desdites voies de circulation (les infrastructures allemandes et leurs compléments américains sont indistinctement reportés en noir sur le plan).

Les Alliés ayant quitté l’aérodrome en  août 1945, le ministre de l’Air fit, dès octobre de la même année, connaître les limites des terrains à conserver et prescrivit les régularisations foncières correspondantes. La proximité de la région parisienne ne justifiant pas l’existence d’un vaste aérodrome civil dans la périphérie de Melun, la décision ministérielle n’avait pour objet que de préserver les infrastructures allemandes, avec les marges latérales alors généralement retenues, en vue de leur éventuelle utilisation militaire ultérieure.

Échappant aux contraintes de nuisance du fait de l’éloignement de toute agglomération importante et disposant d’un vaste espace disponible, le site de Villaroche apparut toutefois, moins d’un an après, être tout désigné pour accueillir un centre de construction et d’essais des prototypes des Sociétés nationales de l’Aéronautique.

La décision ayant donc été prise d’affecter à titre principal l’aérodrome à la direction Technique Industrielle rattachée alors au ministère de l’Armement, l’emprise à conserver précédemment définie dut être très largement "reconsidérée".

Il s’ensuivra une vive opposition au projet tant de la part des milieux agricoles qu’au sein même du conseil général. Les crédits concernant l’ensemble de l’opération ayant été votés par le Parlement, des sommes importantes n'en continuèrent pas moins à être investies en travaux sur les terrains maintenus sous réquisition.

Appelée à se prononcer sur l’acquisition de ceux-ci, la Commission centrale de contrôle des opérations immobilières estimera, par suite, n’avoir plus la liberté d’appréciation et renverra l’affaire à la décision du président du Conseil des ministres. La sanction apportée par celui-ci interviendra, en janvier 1951, sous la forme d’un décret déclaratif d’utilité publique et d’urgence des "travaux nécessaires à l’extension de l’aérodrome", visant notamment les décrets-lois du 30 octobre 1935 et autorisant, en son article 2, l’État "procéder à l’acquisition des immeubles"… vraisemblablement nécessaires à l’exécution des travaux.

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1 Aucun document de l’époque n’étant malheureusement conservé dans les archives de l’Air, plusieurs notes et rapports postérieurs à la guerre situent, l’un ou l’une derrière l’autre et avec les mêmes mots, cette création en 1931. Seul M. de Vaucelles, dans son rapport de mission du 17 août 1945, place l’événement en 1939. Cette version est confirmée par le fait que ni le Bulletin de la Navigation Aérienne ni le guide Michelin des aérodromes de 1936 ne font état de l’existence de cet aérodrome.


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