Cliquez pour ouvrir la fiche signalétique
Cliquez pour accéder à la carte
 


 


 
   
         
Projet de port aérien de MARSEILLE - L'ARC (Bouches-du-Rhône)

Bien que le port aérien de Marseille - l'Arc n'ait été qu'un projet de courte durée, sa présentation vaut d'être faite ici en ce qu'il est indissociable des options qui furent alors retenues pour Marignane.

Les hydravions de fort tonnage – dont certains pensaient au début des années quarante qu’ils seraient tôt ou tard accueillis à Marseille – devaient pouvoir disposer d’une aire d’amerrissage et de décollage de 5 km de longueur et de 8 m de tirant d’eau.

S’appuyant sur cet argument, la chambre de commerce de Marseille proposa et obtint du secrétaire d’État à l’Aviation du gouvernement de Vichy qu’il décide en mars 1942 de créer dans la plaine de l’Arc un port aérien de trafic mondial comportant un aérodrome terrestre et une hydrobase.

Cet ensemble étant destiné à remplacer l’aéroport de Marignane, ce dernier n’aurait plus été conservé que pour les besoins de l’aviation militaire et de la construction aéronautique.

Concrétisant aussitôt cette décision de principe, le même secrétaire d’État prescrivit l’acquisition, au besoin par voie d’expropriation, des 900 ha (délimités en bleu foncé sur la carte) sur lesquels devait à terre s’étendre le projet entre l’Étang de Berre à l’ouest, l’embouchure de l’Arc au nord, les hameaux de Mauran et de Saint-Estève à l’est et les sorties de l’Étang de Drignon au sud.

Immédiatement entreprises, les tractations amiables avec les propriétaires ne donnèrent que de très médiocres résultats, de sorte qu’il fallut recourir à l’expropriation dont l’ordonnance fut prononcée en février 1944 par le président du tribunal civil d’Aix-en-Provence conjointement à celle visant les terrains nécessaires à l’extension des installations industrielles de l’aéronautique de Marignane.

Pour ce qui concerne la partie nord de l’Étang de Berre, une conférence interministérielle se tint à Vichy, dès le 10 juillet 1942, qui recueillit l’accord de principe de tous ses participants pour que, ses limites étant définies sur place par leurs représentants, elle fasse, comme l’Étang de Vaine (voir, à ce sujet, la présentation de la base d’hydravions de Berre), l’objet d’une affectation au département de l’Air.

Ce transfert de gestion intervint en présence du directeur départemental des Domaines, le 10 mai 1944, entre le chef du Service maritime, directeur du port de Marseille, et l’ingénieur en chef des Ponts et Chaussées des Bouches-du-Rhône représentant du département de l’Air en vertu d’une décision dont, heureusement pour la suite, la référence fut laissée en blanc.

En juillet 1947, le ministre des Travaux publics et des Transports fit savoir que les conditions budgétaires du moment le conduisaient à renoncer à la création de l’aérodrome de l’Arc.

Bien que la procédure d’expropriation fût restée en suspens depuis l’ordonnance de février 1944 et que celle-ci n’ait été ni transcrite ni notifiée, elle n’en avait pas moins opéré le transfert à l’État des propriétés expropriées et dessaisi du même coup le tribunal.

L’Administration se trouva dès lors placée devant une situation inextricable dont elle ne parviendra à se libérer que par un expédiant imaginé en 1954 par le directeur des Domaines de Marseille. Il s’agissait, dix ans donc après qu’ait été rendue l’ordonnance d’expropriation, d’en faire opérer la transcription en assortissant celle-ci d’une mention qui constaterait que, ayant renoncé à exproprier, l’État considérait l’ordonnance comme étant caduque.

Les expropriés ayant fait connaître par leurs représentants qu’ils acceptaient l’attente en résultant pour eux, il ne restait plus qu’à laisser le temps courir jusqu’à ce que la prescription trentenaire… fasse renaître en leur faveur le droit de propriété sur les terrains dont ils auraient conservé l'usage.

La décision ministérielle d’abandon du projet de création d’un aérodrome de l’Arc conduisit naturellement à ce que l’on s’interroge sur l’application ou le sort qu’il convenait de réserver au procès-verbal de mai 1944 transférant à l’aéronautique la gestion d’une partie des Étangs.

La position adoptée à cet égard par le ministre des Travaux publics et des Transports fut que, compte tenu de l’incertitude qui pesait sur l’aménagement du port aérien de l’Arc au cours des hostilités, ce procès-verbal, qui n'avait pas reçu d'approbation officielle, ne devait être considéré que comme un projet. Une nouvelle concertation devait par suite se mettre en œuvre pour l’Étang de Vaine, voire également pour la partie sud-est de celui de Berre qui s’appuierait sur un avant-projet de plan de masse comportant l’implantation des chenaux nécessaires et les dégagements correspondants.


Cliquez pour agrandir la carte
Carte IGN Série bleue et TOP 25 au 1 : 25 000
Retour haut de page
  Retour haut de page