Aérodrome de LIMOGES - FEYTIAT et terrain militaire de LIMOGES - MAS-DE L'ÂGE (Haute-Vienne) |
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Signalé par le Bulletin de la Navigation Aérienne du 1er juin 1926 comme "pouvant être éventuellement utilisé", le champ de manœuvres du Mas-de-l’Âge continua de figurer avec ses dimensions réduites de 200 m x 240 m sur les listes suivantes jusqu’à ce qu’il soit en décembre 1931 déclaré "interdit jusqu’à nouvel ordre compte tenu de ses dimensions insuffisantes et de sa pente excessive". Entre temps, en juillet 1929, une convention avait été signée par le préfet agissant pour le département de la Haute-Vienne, par le maire de Limoges et par le président de la chambre de commerce locale pour l’aménagement d’un aérodrome sur l’autre ancien champ de manœuvres de cavalerie de Saint-Lazare, situé à la limite des communes de Limoges et de Feytiat et dont la ville chef-lieu s’était rendue propriétaire à la suite d’un échange avec l’autorité militaire. Cette convention prévoyait que la ville poursuivrait l’acquisition des terrains contigus au champ de manœuvres, dont la maîtrise était nécessaire pour l’établissement de "l’aéroport" dont la gestion serait donnée par voie de concession à la chambre de commerce de Limoges. Cette convention fixait enfin pour principe que, eu égard à l’activité déployée par leurs représentants, "le bénéfice moral de l’œuvre entreprise (était) acquis à chacune des parties contractantes pour une part égale" indépendamment de leurs participations financières respectives, dont celle du département serait des six dizièmes. Ce type d’association ne réunissant alors que deux personnes de droit public, l’aérodrome de Limoges - Feytiat, annoncé par le Bulletin de la Navigation Aérienne d’octobre 1933 en tant qu’aérodrome public "en cours d’agrément", n’apparut finalement que comme aérodrome privé ouvert à la circulation aérienne publique dans celui d’août 1935.
En février 1938, une station radiogoniométrique fut mise en exploitation près du Mas-Gauthier, à 2,3 km au S-S-E du terrain, emplacement dont il sera tiré constat en octobre 1940 que, s’il était excellent pour la navigation aérienne, il présentait pour l’approche sans visibilité de l’aérodrome le triple inconvénient d’en être trop éloigné, de se trouver à plus de 80 m au-dessus de son aire d’atterrissage - ce qui ne permettait la percée qu’à au moins 250 m au-dessus de celle-ci - et de correspondre à un sens d’arrivée sensiblement perpendiculaire à la direction des vents dominants… L’inconvénient était toutefois qu’en raison du relief environnant, aucun autre emplacement ne permettait d’abaisser de plus de 100 m l’altitude de percée, ceci excluant l’atterrissage sans visibilité proprement dit par guidage des avions jusqu’au voisinage du sol. La recherche de sites qui fut effectuée sur l’ensemble du département en 1942-1943 dans le cadre du plan général d’équipement national permit de découvrir près de Saint-Maurice-les-Brousses, à 17 km au sud de Limoges, un emplacement présentant moins d’inconvénients pour un usage aéronautique que celui de Feytiat dont, toujours en raison du relief, les dimensions modestes n’étaient susceptibles d’aucune extension. Les choses n’allèrent naturellement pas plus loin mais l’Administration acquit en 1946 la conviction que seul un rôle local pouvait être attribué au terrain de Feytiat et que la fonction d’aérodrome régional devait être assurée ailleurs. Sans que le site de Saint-Maurice fût pour autant écarté, il apparut alors qu’un autre emplacement, près du hameau de Beaubreuil, à 5 km au N-N-E de Limoges, présentait, à défaut peut-être d’aussi bonnes qualités aéronautiques, celles d’être peu éloigné de Limoges, d’être bien desservi par la R.N. 20 et d’être situé à proximité d’une carrière exploitée à Brachaud. L’aérodrome de Limoges - Feytiat n’en fut pas moins, pour l’immédiat, ouvert sans restrictions à la circulation aérienne publique par l’arrêté ministériel du 6 février 1947. Une étude comparative fut néanmoins demandée au service technique des Bases aériennes qui mettra en lumière les avantages de l’emplacement de Beaubreuil par rapport à celui de Saint-Maurice-les- Brousses. Au plan local, toutefois, l’abandon du site de Feytiat n’en était pas encore admis pour autant, en raison de l’existence du hangar en béton armé, de l’aérogare et des divers autres bâtiments qui y avaient été édifiés à grands frais. Il faudra qu’intervienne une nouvelle étude chiffrée comparative, mettant cette fois en compétition les sites de Beaubreuil et de Feytiat, pour qu’il soit enfin unanimement convenu que seule l’aviation légère pouvait conserver place à Feytiat. Le sort de l’aérodrome de Limoges - Feytiat sera finalement scellé de manière beaucoup plus radicale, le 27 mars 1974, par sa fermeture à toute circulation aérienne. |
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