L’existence d’un terrain d’atterrissage aménagé à 1 km à l’ouest du centre d’Arras, entre le champ de tir et l’hippodrome de Baudimont, était déjà signalée en 1912 par l’Aéro-guide à l’usage des touristes de l’Air. Le même hippodrome sera d’ailleurs décrit, en 1914, comme constituant une "facilité d’atterrissage" supplémentaire par l’édition de l’Aéro-guide qui, limitée au quart nord-est de l’hexagone, était destinée aux pilotes militaires.

Complétés en 1925 par 3 ha loués pour le franc symbolique à la ville, les 11 ha constituant l’emprise initiale (l’ensemble de 14 ha est couvert par un aplat bleu sur l’extrait de carte) avaient été acquis par la société dite "de l’Aérodrome" constituée par des industriels de la région.

S’agissant d’un aérodrome privé, le terrain de Duisans n’apparut comme étant ouvert à la circulation aérienne publique sur le Bulletin de la Navigation Aérienne qu’en octobre 1933.

Conservant ses dimensions, l’aérodrome n’en fut pas moins agréé et servit de relais à l’avion postal Paris-Lille de la compagnie Air Bleu.

L’emprise de l’aérodrome fut par contre réunie par les Allemands, peu avant leur départ, à celle de l’hippodrome avec incorporation à l’ensemble ainsi constitué du chemin d’exploitation de culture passant entre l’un et l’autre.

Les vents de nord-ouest assez fréquents ne se satisfaisant pas de la seule orientation E-N-E / O-S-O pouvant être aménagée, il fut retenu lors de l’élaboration du plan d’équipement aéronautique que le terrain de Duisans ne convenait pas pour l’aménagement d’un aérodrome local mais qu’il y avait tout de même lieu de l’utiliser "jusqu’à la création d’un aérodrome de caractéristiques supérieures".

L’Aéro-club d’Arras ayant spontanément procédé au surfaçage du terrain et à l’aménagement sur le terrain militaire le bordant à l’est d’une bande de 60 m de largeur portant à 650 m la longueur de la ligne d’envol E-N-E / O-S-O, l’aérodrome fut agréé pour les appareils lents et légers y étant basés par l’arrêté ministériel du 6 février 1947.

La dissolution de la Société de l’Aérodrome conduira en 1950 la chambre de commerce d’Arras à se porter dans un premier temps acquéreur du terrain et de ses installations.

La poussée de l’urbanisation ne laissant aucune solution de survie à l’aérodrome, ladite chambre sera en 1954 autorisée par le ministre chargé des Transports à vendre les terrains constituant son emprise et à consacrer le produit de cette opération à l’achat de la plate-forme et à l’aménagement d’un nouvel autre aérodrome.

L'aérodrome d'Arras - Roclincourt ayant ainsi été créé en 1956, celui d'Arras - Duisans pourra être fermé en juillet 1957 après qu’auront été effectués de l’un à l’autre tous les transferts nécessaires.