Situés à 2 km au sud-ouest de Lessay sur le territoire de cette même commune, les terrains constituant l’emprise d’origine (aplat bleu sur la carte) de l’aérodrome furent en 1924-1925 achetés par l'État à la municipalité de Lessay et à divers particuliers pour les besoins de la Marine. Il ressort de documents plus récents conservés par l’Aviation civile que la mairie n’a gardé aucune pièce concernant ces acquisitions, toutes les archives ayant brûlé en juin 1944, lors du bombardement de la ville.

Créé pour les avions côtiers de l’Aéronavale, signalé à partir de mars 1928 par le Bulletin de la Navigation Aérienne, l’aérodrome de Lessay cessera d'être affecté à l'Aéronautique navale pour l’être à l’Armée de l’Air par un décret du 26 août 1936.

Prenant possession du terrain, les Allemands en repoussèrent les limites à l’est et à l’ouest, englobant notamment dans cette dernière direction une parcelle de 18 ha que la commune avait louée à la Société des courses de Lessay par bail de 99 ans (les extensions allemandes sont délimitées en bleu foncé sur la carte).

Après avoir débarqué, les Américains déplacèrent encore les limites de l’aérodrome (jusqu’à celle indiquée en vert sur le plan) de manière à pouvoir équiper ce dernier de deux pistes en grilles de 1500 m et 1800 m, respectivement orientées N-E / S-O et S-E / N-O, ainsi que de leurs voies de circulation associées (les infrastructures alliées sont reportées en noir sur la carte).

Au départ des Américains, en octobre 1946, les grilles métalliques furent déposées et l'assiette de la piste N-E / S-O partiellement et grossièrement aménagée pour les besoins de l'aéro-club local.

Ouvert au seul vol à voile par l’arrêté ministériel du 6 février 1947, l’aérodrome de Lessay sera, en 1950, ouvert sans restrictions à la circulation aérienne publique après aménagement de deux bandes sur 700 m et 870 m.

Après que les deux bandes d’envol auront, en 1959, été portées à 1000 m par intervention des équipes de terrassement mécanique de l’Aviation civile, l’ampleur du domaine disponible conduira à demander l’année suivante aux mêmes équipes de porter à 1250 m la longueur de la piste N-E / S-O, de manière à permettre l’atterrissage d'aéronefs transportant des parachutistes.

En conséquence, l’avant-projet de plan de masse établi par la suite rangera l’aérodrome dans la catégorie supérieure à celle retenue pour lui par le plan d’équipement aéronautique.

Il apparaîtra alors, d’une part, qu’aucun trafic commercial n’appelait une telle promotion, d’autre part, qu’une ligne à haute tension s’y opposait de manière incontournable.