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Base d'hydravions et aérodrome des MUREAUX (Yvelines)

C'est sur la base d'un décret déclaratif d'utilité publique du 20 février 1926 que le ministère de la Marine engagea la procédure d'expropriation de 13 ha de terrains situés en bordure sud de la Seine sur le territoire de la commune des Mureaux (aplat bleu sur la carte) pour y créer une réserve d'hydravions destinés aux "forces aériennes de la mer".

Annexe de l'Entrepôt général de l'aéronautique maritime établi à Orly, l'établissement des Mureaux disposait d'un plan d'eau de 1 300 m de longueur dont l'utilisation avait été réglementée par un arrêté préfectoral du 9 juillet 1928. Seule base de transformation d'avions en hydravions existant dans la région parisienne, la base des Mureaux s'était également réservée sur son espace terrestre affecté une aire d'envol et d'atterrissage d'environ 400 m x 250 m.

Les terrains situés immédiatement à l'ouest de la base et de sa voie d'accès appartenaient à la société dite des Ateliers des Mureaux qui, en septembre 1928, demanda au ministre de l'Air l'agrément du terrain d'atterrissage qu'elle utilisait pour les essais de ses avions.

Il s'agissait d'une bande sensiblement orientée nord / sud, de 600 m de longueur et de 200 à 250 m de largeur (aplat vert de gauche). Estimant les caractéristiques de cette aire insuffisante, le ministre restreignit son autorisation au seul usage des avions fabriqués dans les Ateliers "en attendant que des surfaces couvertes puissent être mises à leur disposition par le Service Technique et Industriel de l'aéronautique à Vélizy - Villacoublay ".

Limitée donc à l'ouest par la bande d'envol des Ateliers des Mureaux, la base de l'Aéronautique navale le fut à l'est, à partir de 1932, par les installations de la société Gourdou - Leseurre établies sur les terrains voisins (aplat vert de droite) appartenant à une société civile immobilière passée sous son contrôle.

Constructeurs d'hydravions et fournisseurs de la Marine, Gourdou et Leseurre furent alors autorisés à utiliser le plan d'eau des Mureaux par arrêté pris par le préfet en mai de cette même année.

Cette situation resta sans évoluer jusqu'aux nationalisations, qui aboutirent à ce que la Société nationale des constructions aéronautiques du Nord (S.C.A.N.) succède ici aux Ateliers des Mureaux.

Les avions de l'époque ne pouvaient, encore moins qu'auparavant, se satisfaire de la bande d'essais dont la trouée nord était obstruée par les falaises dominant en rive droite la vallée de la Seine. Ainsi l'État fut-il conduit à décider d'acquérir les terrains permettant d'élargir l'emprise de l'aérodrome remis à la société nationale à titre de dotation de départ.

L'urgence n'ayant fait que s'accroître, le ministre de l'Air prescrivit, en novembre 1939, l'expropriation et la prise de possession des terrains (aplat orangé sur le plan) conformément à la procédure instituée par les décrets-lois du 30  octobre 1935.

L'occupation des terrains fut dès le mois suivant accélérée par une autre décision ministérielle demandant que les parcelles fassent l'objet de réquisitions limitées à l'usage comme le permettait la loi du 11 juillet 1938 et son décret d'application sur l'organisation de la Nation en temps de guerre. Rattrapée par juin 1940, la procédure d'expropriation ne sera, par contre, sanctionnée par son ordonnance qu'en novembre de la même  année.

Les Allemands puis, successivement, les Anglais et l'aviation française poursuivirent vers l'est cette extension en abattant les bois et en nivelant les terrains de culture sans se soucier des réclamations des propriétaires ni des moyens de régularisation ultérieure. Ceux-ci furent introduits par la décision ministérielle, prise en février 1945, de réaliser une bande d'envol est / ouest de 2 000 m puis par celle prise en septembre de la même  année de l'allonger de 450 m.

De manière enfin à permettre que soit effectué aux Mureaux l'entretien du matériel du service de liaison et de la section d'entraînement de l'Aéronautique navale, l'acquisition des terrains nécessaires fut déclarée d'utilité publique et urgente par décret du président du Gouvernement provisoire en juillet 1946. Il s'agissait des parcelles Gourdou - Leseurre qui, faute d'entente amiable, furent réquisitionnées en mai 1947.

Justifiée par le fait que l'Aéronautique navale avait alors dû quitter Orly, l'affectation principale de l'aérodrome des Mureaux, qui avait été prononcée à son bénéfice en 1945, sera remise en question, dix ans plus tard, par la Marine consécutivement à la décision prise par celle-ci de regrouper au Bourget ses formations stationnées en région parisienne.

En fait, ce regroupement ayant été retardé, l'affectation principale aux besoins des constructions aéronautiques ne se substituera à ceux de l'Aéronautique navale qu'en  octobre 1960, simultanément à la fermeture du plan d'eau.

L'installation d'une unité de l'Aviation légère de l'Armée de Terre, puis l'évolution déployée aux Mureaux par la direction des Constructions aéronautiques et enfin le départ de l'A.L.A.T. aboutiront à ce que l'Aviation civile soit devenue aujourd'hui seule affectataire principale de l'aérodrome (à l'intérieur de la limite d'emprise réduite indiquée en rouge sur le plan).


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