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Aérodrome communal du TOUQUET - PARIS-PLAGE (Pas-de-Calais)

Ouvert en juillet 1936, l’aérodrome communal du Touquet fut très vite le point de départ et d’arrivée d’un important trafic commercial avec l’Angleterre, marquant sa différence avec le terrain de secours de Berck près duquel les avions assurant à l’époque la ligne Paris-Londres n’avaient plus le même intérêt à passer qu’au début des années vingt.

Hormis sa situation à proximité immédiate de l’agglomération attractive du Touquet - Paris-Plage, la configuration de l’aérodrome n’était pourtant pas des plus favorables, puisque ses 75 ha (aplat bleu sur l’extrait de carte) étaient enserrés entre la Canche au nord-est, le tracé suivi alors au sud par la R.N. 318 d’accès au Touquet, la forêt au sud-ouest et l’hippodrome au nord-ouest.

Bien que l’emplacement ait été antérieurement protégé par une digue arasée à 1m au-dessus des plus hautes eaux, le fait que la cote moyenne du terrain fût de plus de 1 m inférieure à celle de ces dernières ne constituait pas davantage, en matière de drainage, un élément favorable à l’aérodrome.

Le trafic avec Londres et même Amsterdam n’en alla pas moins croissant jusqu’à ce que la guerre y mette naturellement fin.

Réquisitionné pour les besoins de l’Armée de l’Air, utilisé par la R.A.F., l’aérodrome tomba comme le reste en juin 1940. Maîtres des lieux, les Allemands repoussèrent alors quelque peu les limites de l’emprise (traits en bleu-foncé sur le plan), construisirent, à même le terrain naturel, une piste en béton de 600 m x 40 m (reportée en noir sur le plan) parallèle à la Canche et amorcèrent une trouée dans la forêt en direction du sud-ouest.

Estimant toutefois l’emplacement trop vulnérable, l’Occupant abandonna le terrain en 1942 non sans avoir miné la piste et détruit tout ce qui en avait fait un aérodrome.

Chargée, en juin 1947, de comparer dans le cadre de l’établissement du plan d’équipement aéronautique les potentialités des plates-formes sinistrées de Berck et du Touquet, une mission du ministère de l’Air :
- reconnut pleinement à la première mais tout au plus à la seconde l’aptitude à être agrandie de manière à pouvoir accueillir un aérodrome local,
- conclut à la nécessité de rechercher un autre emplacement près du Touquet si la nécessité d’assurer près de cette ville un trafic régional venait à être démontrée.

Ne voulant pas courir le risque d’être devancée par Berck, distante de seulement 14 km, à un moment où la destruction des ports de Boulogne et de Calais était favorable au transport aérien, la ville du Touquet entreprit alors hâtivement la remise en état de son aérodrome et demanda que son ouverture à la circulation aérienne publique soit prononcée par anticipation de manière à permettre qu’il soit utilisé pour une manifestation internationale le 14 juillet 1946.

Classé parmi les aérodromes publics ouverts sans restrictions par l’arrêté ministériel du 6 février 1947 alors que celui de Berck figurait alors parmi ceux "très provisoirement" interdits en raison du mauvais état de leurs plates-formes, l’aérodrome du Touquet n’en eut pas encore pour autant partie définitivement gagnée.

Bien que la longueur de la piste allemande ait été portée à 1000 m dès 1947, le handicap de l’aérodrome restait, en effet, que, rapportée au régime des vents, la seule orientation de celle-ci ne permettait pas, en belle saison, que soit dépassée une fréquence d’utilisation de 60 % pour les avions de poids inférieur à 5 t. Il fallait donc qu’une seconde piste soit aménagée sur une longueur que ne permettait pas l’espace séparant la Canche de la R.N. 318.

Considérant que "l’intérêt de posséder au Touquet un aérodrome accessible aux gros avions était indiscutable" et que "les lourds sacrifices consentis par la commune pour la création de l’aérodrome deviendraient inutiles si le terrain régional était installé ailleurs qu’au Touquet", la municipalité se prononcera, en janvier 1949, en faveur de la déviation de la R.N. 318 et déchargera l’État de toutes indemnités ou dommages susceptibles d’être demandés par les propriétaires concernés pour trouble de jouissance apporté à leurs biens par l’agrandissement de l’aérodrome.


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