Situé à 10 km au nord-ouest de la ville chef-lieu dans une région de hauts plateaux parsemés de puys et coupés par des vallées encaissées, l’aérodrome public du Puy - Loudes a été établi par le département de la Haute-Loire qui, aux termes d’une convention signée en mai 1936, bénéficia d’une subvention de l’État au taux de 50 %.

Ouvert à la circulation aérienne publique par arrêté ministériel du 2 juillet 1937, l’aérodrome fut, l’année suivante, confié pour son exploitation et pour trente ans à l’Aéro-club du Puy¹. L’aérodrome n’était alors équipé que d’un seul hangar qui fut agrandi aux frais de l’État en 1939 pour accueillir une section d’aviation populaire.

Établi par le service local des Ponts et Chaussées et approuvé par le ministre de l’Air en  avril 1939, un projet d’agrandissement portait la surface du terrain de 25 ha (aplat vert sur l’extrait de carte) à 39 ha (délimités en bleu).

L’Armée de l’Air, occupant l’aérodrome dès le 2 septembre 1939, lui fera subir un premier outrage en juin 1940, lors de l’avance des troupes allemandes, en détruisant son cercle d’atterrissage et l’inscription portée par celui-ci.

Officiellement restitué à l’Aéro-club du Puy en décembre 1941, l’aérodrome fut, en mars 1943, neutralisé par les Allemands, qui y firent à cette fin déposer de très nombreux tas de pierres.

Les Forces Françaises de l’Intérieur occupèrent la plate-forme dès août 1944, la rendirent aussitôt réutilisable et entreprirent en outre de l’agrandir de manière à porter de 650 m à 1 000 m la longueur de la plus grande de ses lignes d’envol.

À cet effet, les autorités militaires procédèrent elles-mêmes irrégulièrement à la réquisition d’une première série de parcelles totalisant 21 ha au nord-ouest et au sud-est du terrain départemental. Rassemblant environ 25 ha, une seconde série devait être lancée dès que les travaux de nivellement de la première seraient suffisamment avancés.

N’ayant qu’un lointain rapport avec l’ancien projet, l’agrandissement alors imaginé (délimité en violet sur le plan) ne fut en fait maintenu en chantier que tant que ses promoteurs purent disposer de la présence d’un grand nombre de prisonniers russes qu’ils constituèrent fraternellement en compagnies de travailleurs logés sur place dans des baraquements en bois édifiés à leur intention sur l’aérodrome.

L’aérodrome ayant été abandonné en  février 1945 par le détachement de l’Armée de l’Air qui s’y était installé derrière les F.F.I., l’Aéro-club du Puy en reprit possession et s’empressa très légitimement de faire constater les dégâts subis aussi bien avant juin 1940 qu’après août 1944 et d’en demander indemnisation à l’État.

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¹ C’est à l’initiative de membres dissidents de ce même aéro-club que fut créé en 1937 l’aérodrome de Vernassal - Darsac.