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Aérodrome intercommunal de LANNION - SERVEL (Côtes-d'Armor)
dit encore de LANNION - CÔTE-DE-GRANIT

La création sur le site de Servel de "l'aéroport de Lannion - Côte-de-Granit" est l'œuvre du syndicat intercommunal constitué à cette fin en août 1937 et réunissant les municipalités de Lannion, de Perros-Guirec, de Trebeurden et de Tregastel. Dès sa constitution, le syndicat intercommunal avait décidé de confier l'exploitation de l'aérodrome à l'Aéro-club de la Côte-de-Granit, qui s'acquittera effectivement de cette mission jusqu'en septembre 1939.

Ayant successivement fait l'objet :
- en avril 1938, d'un arrêté préfectoral déclaratif d'utilité publique,
- en juin 1938, d'une convention avec le ministre de l'Air déterminant notamment la participation financière de l'État au projet,
- en août 1939, d'un arrêté du ministre de l'Air l'ouvrant à la circulation aérienne publique,
l'aérodrome fut militarisé dès juillet 1939 puis réquisitionné en mars 1940.

Furent également réquisitionnés, en mars 1940, 32  ha (aplat bleu sur l'extrait de carte) formant extension des 49 ha (aplat orangé) constituant le terrain initial afin d'établir une école de pilotage.

L'armée allemande ayant à son tour pris possession de l'aérodrome, le préfet des Côtes-du-Nord décida, sans que le secrétaire d'État à l'Intérieur y fît objection, de prendre sur les dépenses d'occupation les annuités de l'emprunt contracté par le syndicat intercommunal. Saisi par ce dernier d'une demande de prise en charge pour la période antérieure de réquisition française, le secrétaire d'État à l'Aviation estima qu'aucun droit à indemnité pour privation de jouissance ne pouvait être retenu compte tenu de ce que toute circulation aérienne avait été interdite sur le territoire national par décret du 9 septembre 1939.

Entre leur arrivée fin juin 1940 et leur départ le 15  août 1944, les autorités allemandes procédèrent à des confiscations – seul, en effet, un très petit nombre de propriétaires reçut des bons de réquisition en forme – qui eurent pour effet de porter à environ 400 ha (délimités en bleu foncé sur le plan) la partie à usage aéronautique de l'aérodrome.

Elles utilisèrent notamment cette surface pour construire une piste bétonnée de 1 447 m x 60 m, un linéaire important de voies de circulation et de nombreuses aires de dispersion (les infrastructures allemandes sont reportées en noir sur le plan).

Les "réquisitions" allemandes ayant été maintenues à la Libération pour le compte de son département, le ministre de l'Air définit, en mars 1945, une première délimitation de la partie d'aérodrome devant être conservée et demanda que les 110 ha de terres situés en dehors de celle-ci soient immédiatement rendus à leurs propriétaires.

La présence sur place de l'Armée de l'Air et d'une école d'élèves parachutistes – qui fut d'ailleurs quelque temps la seule fonctionnant en France – conduisait alors à ce que soient au moins évoquées l'acquisition par l'État des 49 ha constituant l'emprise d'origine de la plate-forme, la dissolution du syndicat intercommunal qui, sans terrain, n'aurait plus eu d’objet et la reconstitution d'un nouveau syndicat ayant pour vocation de gérer la fonction civile de l'aérodrome.

Le départ de Servel des formations militaires qui s'y étaient établies conduisit en mai 1946 le ministre des Travaux publics et des Transports à renoncer aux acquisitions des extensions allemandes non rendues à l'agriculture et à demander localement "qu'il soit procédé à la levée des réquisitions frappant ces extensions ainsi que celles grevant le terrain initial" dont le syndicat intercommunal demeurait propriétaire.

Suspendue par le projet formé quelques mois par le ministère de l'Armement d'installer une station de radioguidage sur la plate-forme de Servel, cette décision d'abandon du terrain par l'État fut confirmée en octobre 1946.

Le syndicat intercommunal fit toutefois valoir que la longueur de piste existante incluse dans l'emprise qui lui était remise était insuffisante pour les besoins aéronautiques de la région mais que ses possibilités financières limitées ne lui permettaient pas d'acquérir les terrains d'assiette de la partie est de l'ancienne piste allemande.

Convaincu de ce qu'il y avait effectivement là un capital aéronautique à conserver et estimant que la remise en état de culture de ces terrains serait plus coûteuse que leur acquisition, le ministre chargé des Transports choisit, plutôt que de subventionner le syndicat intercommunal, de procéder directement à cette acquisition.

De manière à simplifier la situation domaniale de l'aérodrome ainsi recomposé, le principe sera retenu, en 1949, selon lequel le syndicat ferait remise gratuite à l'État des terrains et installations dont il était propriétaire, à charge pour celui-ci d'effectuer à ses frais l'acquisition des extensions nécessaires à la sauvegarde des aménagements aéronautiques réalisés par les Allemands. Bien que cet accord de principe puisse paraître avoir été l'étape la plus difficile à franchir, sa mise en application sera autrement compliquée…

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