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Projet d'aérodrome communal à LA FERTÉ - BERNARD (Sarthe)

Aux termes d’une convention en date du 1er novembre 1936, la ville de La Ferté - Bernard s’était engagée vis-à-vis de l’État à aménager un aérodrome sur une vaste prairie située immédiatement au sud de l’agglomération, au lieu dit Pré du Château, au confluent de l’Huisne et de la Même. En contrepartie, l’État apportait sa participation à hauteur d’un tiers de l’estimation du programme convenu d’acquisitions et de travaux. La moitié de cette participation était payable à la signature, l’autre à l’achèvement des travaux.

Déclarée d’utilité publique par décret du 10 avril 1937, l’acquisition des 44 ha constituant l’assiette du projet donna lieu dès juillet à une ordonnance d’expropriation à l’encontre de l’unique propriétaire des lieux.

Ainsi la ville put-elle prendre en septembre possession du terrain lui appartenant après qu’eût été consigné le montant de l’indemnité provisionnelle fixée par ladite ordonnance.

Curieusement, une reconnaissance technique préalable des lieux étant intervenue en juillet 1935, un rapport de l’inspection générale des Écoles estima, en fin d’année 1939, le site inapte à servir d’aérodrome, car il était :
- inondable en hiver,
- entouré sur presque trois côtés par la ville, l’église se trouvant en particulier à 200 m environ de l’une des extrémités de ce pré,
- bordé sur deux côtés et à très courte distance par la ligne électrique du chemin de fer de Paris au Mans et par la ligne à haute tension qui longeait la R.N. 23.

La sévérité de ce diagnostic ne fut sans doute pas étrangère au fait que le ministre de l’Air ait fait savoir au préfet de la Sarthe, le 4 juin 1940, qu’il avait décidé d’ajourner l’achèvement du projet de création de l’aérodrome communal de La Ferté - Bernard.

En le chargeant de porter cette décision à la connaissance du maire, il lui demandait d’appeler son attention sur l’obligation pour la ville, bénéficiaire d’une subvention de l’État, de conserver la propriété des terrains qu’elle avait acquis pour exécuter le projet et d’en sauvegarder la valeur d’usage aéronautique en vue d’une reprise ultérieure du projet.

C’est également, sans doute, en raison d’une appréciation semblable de la valeur technique du projet que les Allemands négligèrent le site du Pré du Château.

Alors que les héritiers de l’ancien propriétaire demandaient la rétrocession de leurs terres, le conseil municipal de La Ferté - Bernard décida, en juin 1947, de reprendre le projet d’aérodrome ayant fait l’objet de la convention du 1er novembre 1936, résolution qui ne faisait que s’inscrire dans les prévisions du plan de développement aéronautique du département.

Saisi par le notaire des héritiers, qui lui demandaient de confirmer que ce terrain avait bien été reconnu inapte, le ministre des Travaux publics et des Transports lui apporta démenti en décembre 1947, affirmant qu’il apparaissait au contraire, après étude de ses services techniques, que "le terrain convenait parfaitement pour l’aviation"…

Le projet n’en tomba pas moins dans l’oubli, ne laissant depuis lors aucune trace aussi bien dans les archives de la direction générale de l’Aviation civile que dans celles de la ville de La Ferté - Bernard.


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