Créé en 1946, l'aérodrome de La Ferté-Alais peut être considéré comme étant issu d'une initiative aéronautique de l'immédiat avant-guerre, qu’il convient donc d’évoquer ici.

En effet, aux termes d'un contrat passé avec le ministère de l'Air en juillet 1939, un industriel s'était vu confier la mission de former en 1939, 1940 et 1941 des mécaniciens d'avions de l'Armée de l'Air. Il avait, à cette fin, entrepris de construire une école sur un terrain d'une cinquantaine d'hectares lui appartenant au lieu-dit "l'Ardenay" près de La Ferté-Alais.

Bien que le contrat ait prévu sa résiliation de plein droit en cas de mobilisation, le ministère de l'Air demanda à cet industriel d'en poursuivre l'exécution après septembre 1939.

L'autorité militaire prononça toutefois, dès janvier 1940, la réquisition d'usage des installations réalisées. Celle-ci ne donnera lieu à indemnisation par le secrétariat d'État à la Défense qu'en 1943, avant que l'enlèvement par les Allemands des matériels techniques - considérés par eux comme prise de guerre en  juin 1940 - ne reçoive, en novembre 1946, dédommagement de la part du ministère des Travaux publics et des Transports.

Entre-temps, en avril 1945, le ministre de l'Air avait chargé sa section régionale d'acquisition de négocier la location d'une partie de ce même terrain afin d'y aménager un aérodrome pour la formation des élèves pilotes et l'entraînement sur avions et planeurs des membres des associations agréées à cet effet par le service de l'Aviation légère et des Sports aériens.

Un premier bail fut ainsi conclu en avril 1946. Portant sur une surface de 26 ha (aplat vert sur la carte), ce bail sera modifié par un avenant qui actera en novembre 1949 l'apport par le bailleur de 12 ha complémentaires à l'emprise de l'aérodrome, qui permettront l'allongement à 1000 m de la ligne d'envol E-S-E / O-N-O et l'ouverture d'un second axe N-E / S-O de 850 m.

Le passage à 58 ha donnera enfin lieu à la conclusion en septembre 1955 d'une nouvelle convention qui, après plusieurs reconductions, sera définitivement résiliée en 1969.

Il était en effet apparu, au début des années soixante, que la proximité de l'aérodrome de Brétigny rendrait de plus en plus difficile le maintien d'une activité de vol à voile à La Ferté-Alais. Un terrain de remplacement fut donc aménagé par l'État à Buno-Bonnevaux, terrain qui sera précisément mis en service en 1969.

L'aérodrome privé de La Ferté-Alais sera dès lors réservé aux avions y étant basés ainsi qu'à ceux y transitant pour entretien et réparation dans les ateliers laissés par l'industriel à ses héritiers.