Une évaluation aéronautique du site du Broc fut effectuée par le ministère de l’Air en 1935 à la demande de l’Aéro-club d’Auvergne. La région d’Issoire n’offrait en effet alors, comme seule ressource identifiée utilisable pour un atterrissage de fortune, qu’un champ de manœuvres d’artillerie en lisière sud de l’agglomération, dont les pires qualités étaient d’être "exigu, coupé de fossés ou de buttes et bordé par une ligne électrique H.T. ainsi que par des casernes".

De forme nord / sud allongée, couvrant 24 ha uniquement extensibles selon cet axe, la plate-forme expertisée fut néanmoins jugée acceptable compte tenu de ce que le régime des vents et le relief permettaient de considérer les mouvements face à l’est et à l’ouest comme ne risquant de constituer qu’une "éventualité fort rare".

Aucune trace de création d’un aérodrome près d’Issoire n’a pourtant été laissée, pour la période courant jusqu’à 1939, aussi bien dans le Bulletin de la Navigation Aérienne que dans le fonds restant des anciennes archives de l’Air.

Établi en février 1941 sous l’en-tête du secrétariat d’État à l’Aviation, un plan parcellaire de réquisition de terrains donne à penser qu’un "aérodrome d’Issoire" (délimité en bleu sur l’extrait de carte) ait été d’autant plus sommairement aménagé en 1939-40 (une notice descriptive écrite à Vichy, en septembre 1944, fait état, pour seul équipement existant sur le site, de 28 balises périmétrales) qu’un second plan parcellaire, dressé sous le même timbre en novembre 1942, vraisemblablement dans le cadre du plan général d’équipement national, fait apparaître un glissement sensible vers le sud des limites (reportées en vert sur le plan) de ce qui n’était alors plus qu’un "projet d’aérodrome à Issoire - Le Broc".

Neutralisé par les Allemands par huit tranchées transversales en sa partie sud, le site donna lieu une nouvelle fois, en septembre 1945, à une réquisition portant sur 33 ha pour les besoins du service des Sports aériens non encore transféré du département de la Guerre à celui chargé des Transports.

C’est dans cette dernière configuration (délimitée en violet sur le plan) que le terrain du Broc, exploité par "Les Ailes Populaires d’Issoire", acquit une existence reconnue d’aérodrome public ouvert à tous les appareils lents et légers par l’arrêté ministériel du 6 février 1947.

Ne pouvant assurer le financement de l’acquisition des parcelles constituant l’assiette de l’aérodrome après que celles-ci eurent cessé de pouvoir être maintenues sous réquisition, le ministère des Travaux publics, des Transports et du Tourisme en laissera le soin à la ville d’Issoire qui n’aura à son tour pour ressource que de louer celles, restées nombreuses, dont elle n’avait pu se rendre acquéreur.