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Aérodrome de GRENOBLE - EYBENS (Isère)

Comme bien souvent ailleurs, l'activité aéronautique débuta à Grenoble sur le champ de manœuvres de sa garnison, situé alors à 1  km à l'ouest de la zone urbanisée. Déjà signalée par l'Aéro-guide de 1914, cette situation fut régularisée en 1932 par un agrément d'aérodrome privé non ouvert à la circulation aérienne publique.

Affectant la forme d'un rectangle très allongé de 1 350  m x 350 m, ce terrain ne permettait d'utiliser que le sens des vents dominants et l’usage de cet aérodrome, dit alors de Grenoble - Fontaine, fut définitivement interdit en novembre 1934.

L'activité aéronautique de la ville de Grenoble ne reposait plus dès lors que sur l'aérodrome de Moirans situé à 18 km au nord-ouest de l’agglomération.

Le département, la ville et la chambre de commerce étaient cependant convenus depuis quelques mois d'associer leurs participations à la création d'un aérodrome plus proche qui aurait vocation à être ouvert à la circulation aérienne publique.

En fait, telle qu’elle était constituée, "l'Association de l'aéroport de Grenoble" n'avait pas de personnalité juridique et ne pouvait agir que sous le nom de l'un des associés, en l'espèce la chambre de commerce.

Ce fut donc elle qui conclut les actes d'acquisitions foncières et passa avec l’État en décembre 1935 - mai 1936 la convention autorisant et subventionnant l'établissement de cet aérodrome de 46,5 ha (aplat vert sur la carte) sur les communes de Grenoble, Eybens et Échirolles.

Desservant une région industrielle et touristique importante, l'aérodrome fut fréquenté par les avions postaux dès la création de la compagnie Air-Bleu. C'est d'ailleurs principalement pour leur atterrissage et leur envol par temps de neige qu'une première piste de 500 m x 25 m, orientée N-N-O / S-S-E et passant par le centre du terrain, fut construite dès 1939.

Le 30 août de cette même année 1939, l'aéroport de Grenoble fut réquisitionné par l'Armée de l'Air.

Après l'Armistice, le gouvernement de Vichy entraîna derrière lui la chambre de commerce et les deux collectivités locales associées dans la réalisation d'un projet consistant à :
- allonger à 950 m et élargir à 40 m la piste existante,
- construire une seconde piste N-E / S-O de 960 m x 40 m,
- aménager une plate-forme d'embarquement et relier celle-ci aux deux pistes par un premier tronçon de voie de circulation.

Ces travaux nécessitaient une extension d'emprise de 12 ha (aplat orangé sur le plan), déclarée d'utilité publique et urgente en septembre 1941 par un arrêté du secrétaire d'État à l'Aviation qui s'appuyait sur les décrets-lois du 30 octobre 1935, comme le permettait la loi du 11 octobre 1940 tendant à simplifier les procédures d'expropriation pour l'exécution d'urgence de travaux destinés à lutter contre le chômage.

La prise de possession des parcelles étant intervenue en octobre 1941 par voie d'arrêté préfectoral d'autorisation d'occupation temporaire, le transfert de propriété sera sanctionné par une ordonnance d'expropriation rendue en avril 1942.

Toujours en 1942, l'aérodrome fut réquisitionné par les troupes d'occupation italiennes. Elles céderont place l'année suivante à l'armée allemande qui, à son tour, abandonnera en août 1944 les lieux aux forces de l'Air françaises et alliées.

Aussi est-ce seulement en février 1946 que l'aérodrome retrouvera sa vocation civile initiale, confirmée en novembre de la même année par son affectation à titre principal à la direction de la Navigation aérienne et secondaire au service de l'Aviation légère et sportive.

Il apparaîtra toutefois assez rapidement que le site aéronautique d'Eybens présentait deux inconvénients le condamnant à plus ou moins brève échéance, à savoir :
- des difficultés d'approche ne permettant pas d'y aménager de manière pleinement satisfaisante un aérodrome de catégorie C ouvert au grand tourisme, au transport à la demande et au travail aérien,
- l'obstacle que son implantation constituait au développement idéal de l'agglomération grenobloise.

Il se confirmera malheureusement qu'aucun autre emplacement suffisamment proche de Grenoble n'autorisait l’implantation d'un aérodrome utilisable aux instruments, alors que cette pratique s’avérait possible sur le site de Saint-Étienne-de-Saint-Geoirs, distant de 38 km.

Les choses en resteront donc là jusqu'à ce que le choix de Grenoble pour être le siège des Jeux Olympiques d'hiver de 1968 conduise à décider le transfert des activités de l'aérodrome de Grenoble - Eybens sur ceux :
- du Versoud, aménagé pour faire face aux besoins de l'aviation légère de la région grenobloise,
- de Saint-Étienne-de-Saint-Geoirs, équipé de manière à devenir l'aérodrome commercial de Grenoble.

"Les intérêts de l'aviation légère de Grenoble ne justifiant pas que les travaux préparatoires aux Jeux Olympiques subissent le moindre retard", la fermeture de l'aérodrome d'Eybens sera, avant tout autre acte, prononcée par NOTAM en avril 1967.


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