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Plate-forme d'opérations d'ANNECY - MEYTHET (Haute-Savoie)

La décision ayant été prise d'établir près d'Annecy une plate-forme d'opérations , la conférence réunie sur place afin d'en déterminer le meilleur emplacement proposa en septembre 1938 de retenir celui de Meythet, précédemment envisagé pour accueillir un aérodrome civil. D'initiative locale, ce dernier projet avait dû être abandonné en raison de la vive opposition qu'il avait soulevée de la part des nombreux agriculteurs concernés.

Cette situation conflictuelle réapparut naturellement lorsque le ministre de l'Air adopta l'implantation qui lui était proposée et ce d'autant plus qu'il demanda alors au préfet d'intervenir auprès des collectivités locales afin que celles-ci consentent à participer à l'opération à hauteur de ce qu'elles avaient peu auparavant décidé d'apporter au premier projet.

Ainsi le ministre se vit-il contraint de surseoir "jusqu'à l'enlèvement des récoltes" à la prise de possession "immédiate" des terrains qu'il avait ordonnée deux mois plus tôt. Ce pas en arrière ne pouvant conduire qu'à gagner du temps, le préfet reçut pour instruction en juin 1939 d'organiser sans délai une réunion des élus au cours de laquelle assurance leur serait donnée, en présence du général commandant la Région aérienne, qu'il s'agissait d'une opération exclusivement militaire et qu'il n'était nullement envisagé d’employer le terrain à des fins civiles.

Le message ayant été accueilli sans protestations, le préfet crut pouvoir assurer le ministre que toutes les difficultés étaient désormais aplanies. Par suite, le ministre télégraphia immédiatement qu'il convenait de reprendre sans tarder la procédure d'urgence d'expropriation des 120 ha concernés par le projet (aplat orangé sur la carte).

L'hostilité sur le terrain fit alors place à une envolée non maîtrisable du coût de l'opération. C'est ainsi que les estimations du service des Domaines furent, en moyenne, majorées de 60 % par l'expertise judiciaire précédant l'ordonnance d'expropriation avant que, "soumis à de véhémentes injonctions, auxquelles ils n'étaient pas insensibles", les membres de la Commission arbitrale d'évaluation ne les multiplient par 2,5 en janvier 1940.

Le ministre de l'Air ayant interjeté appel devant le tribunal civil, le règlement des expropriations fut naturellement rattrapé par les événements de juin 1940. Les transferts de propriété n'en étaient pas moins effectifs du fait de l'ordonnance d'expropriation.

La Commission d'armistice ayant classé l'aérodrome parmi ceux ayant perdu leur destination, le secrétaire d'État à l'Aviation décida dès  novembre 1940 que le terrain devait être remis en culture mais dans des conditions telles que son avenir aéronautique soit préservé.

Ainsi les chemins vicinaux, qui s'étaient trouvés être absorbés par l'emprise, furent-ils laissés en l'état afin de desservir les parcelles remises en culture. De ce fait, les communes auxquelles ils appartenaient ne furent pas indemnisées, à la différence des propriétaires expropriés pour qui la situation put, dès juin 1941, être déclarée définitivement réglée par le service des Ponts et Chaussées.

L’aérodrome ayant repris son activité, lorsque le préfet interdira en 1948 la circulation de piétons, animaux et véhicules sur toute son étendue, les demandes d'indemnisation déposées par les municipalités se verront curieusement rejetées par le service des Domaines au motif que les emprises de ces chemins, qui appartenaient à leurs domaines publics respectifs, s’étaient trouvées incorporées au domaine public national de circulation et ce en dépit de la décision préfectorale de déclassement dont ils avaient fait l'objet.


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